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La construction d'une histoire globale

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« Unité, dualité, multiplicité. Vers une histoire à la fois globale et plurielle » Un aperçu global des histoires globales. Comment dresser un panorama des histoires globales et promouvoir ces démarches aujourd’hui ? Voilà un défi que relèvent les deux principaux auteurs et coordonnateurs de cet ouvrage, l’économiste Philippe Norel auteur d’une Histoire économique globale et Laurent Testot, journaliste à Sciences Humaines. Pour ce faire, ils ont rassemblé une série de courts textes (3 à 5 pages) parus dans le magazine Sciences Humaines ou sur le blog Histoire Globale.

L’objectif de l’ouvrage est multiple : il s’agit premièrement de rompre avec l’idée que la mondialisation et la généralisation des échanges planétaires sont des phénomènes récents ; et deuxièmement, de relever sur le long terme les connexions, transferts, circulations et métissages qui permettent de parler d’un "système-monde" par opposition à des civilisations qui se seraient développées isolément. Tour d’horizon et divulgation des fondements d’un paradigme en devenir Une histoire globale en miettes ?

Système-monde, Asie et Europe. Dire l'histoire à l'échelle du monde. Pistes pour une régulation mondiale à inventer. Introduction. Pistes pour une régulation mondiale à inventer LA MONDIALISATION peut se décliner d’au moins quatre manières différentes. Elle marque d’abord l’arrivée des grandes civilisations que sont l’Inde et la Chine dans le jeu du capitalisme mondial. Elle s’interprète ensuite comme l’avènement d’un monde aux dimensions rétrécies, où les nouvelles technologies de l’information et de la communication réduisent brutalement les distances. Elle signe également, du fait de ces deux aspects mais aussi de politiques commerciales nouvelles, une nouvelle division internationale du travail entre pays riches et pays pauvres, tout autant qu’entre pays riches eux-mêmes.

Enfin, la mondialisation s’interprète aussi comme l’apparition d’un problème écologique véritablement planétaire, marquée, entre autres, par l’épuisement attendu des sources énergétiques sur lesquelles les économies industrielles ont fonctionné tout au long du XXe siècle. Reprenons chacun de ces points. Quelle action politique ? Une histoire à l'échelle globale. La conscience de la globalité (commentaire) Les deux essais de Serge Gruzinski et Sanjay Subrahmanyam, rapprochés dans ce numéro des Annales comme ils l’ont été dans leur forme orale lors de la Journée d’études « Penser le monde, XVe - XVIIIe siècle » organisée en mai 2000, sont inscrits sur une double trame d’interrogations et de propositions.

La première est donnée par les débats menés lors du XIXe Congrès International des Sciences Historiques tenu en août dernier à Oslo et dont le premier grand thème était consacré à la global history [1] Proceedings/Actes, 19th International Congress of... [1] . Une telle proposition était fondée sur une série de refus, que l’on retrouve chez S. Gruzinski et S. À Oslo, les discussions ont porté sur la définition possible d’une histoire pensée à l’échelle du monde. La seconde trame sur laquelle situer les articles de S. Gruzinski et de S. L’originalité des découpages choisis par S. Dans l’étude des millénarismes du XVIe siècle telle que la mène S. . « Penser le monde ». La naissance d'une histoire-monde. Alors que le monde anglo-saxon a entrepris depuis longtemps de produire une histoire-monde, la France est restée à la traîne… Jusqu’à ce que se cristallise récemment une histoire globale qui reprend l’expérience initiée par Fernand Braudel.

L’histoire globale est un ensemble regroupant les recherches entendant penser sur la longue durée les racines historiques de notre monde, et visant à décloisonner la discipline historique trop souvent cloisonnée dans des frontières nationales. Les questionnements, mondialisation oblige, sont de plus en plus présents : existe-t-il quelque chose que l’on appelle civilisations, des entités formant des blocs homogènes et invariants qui seraient, par nature, voués à s’affronter ? Les pays occidentaux ont-ils une responsabilité dans la condition actuelle des nations en voie de développement, de leurs anciennes colonies ou des gens qui ont pour ancêtres ces esclaves déportés depuis l’Afrique ?

Global/world history : le monde vu des États-Unis. En matière d’histoire, même si les États-Unis présentent certaines particularités, ils ont connu les mêmes évolutions que les autres pays occidentaux. L’histoire se centrait majoritairement sur la nation et les grands hommes, pour mieux développer le sentiment d’appartenance des citoyens, autochtones ou fraîchement immigrés. La plupart du temps, les États-Unis étaient ainsi décrits comme un pays exceptionnel, doté d’une constitution quasi parfaite, né d’une révolution et d’un rejet du joug britannique comme des vices politiques et sociaux européens. Ils apparaissaient comme une force du bien dans le monde, attachée aux valeurs de la démocratie et de l’autodétermination, entrant dans des conflits en tout dernier recours et ne s’adonnant pas à l’impérialisme des puissances européennes.

Les historiens travaillaient avant tout sur les archives américaines, même lorsqu’il s’agissait d’étudier les relations avec les autres pays. De profondes transformations Mieux enseigner la diversité humaine. Penser l'histoire croisée : entre empirie et réflexivité. Du tage au gange au XVIe siècle : une conjoncture millénariste à l'échelle eurasiatique.

Notes Cet article a été commencé il y a plusieurs années. Une première version a paru dans les Working Papers in Early Modern History, Department of History, University of Minnesota, octobre 1994. Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers plusieurs de mes collègues qui m’ont apporté leur aide, tout particulièrement le regretté Jean Aubin et Kathryn Babayan, Estelle Boucher, Cornell Fleischer, Maurice Kriegel, Derryl Maclean, Geoffrey Parker, James Tracy et Ines Županov. Fernão LOPES de CASTANHEDA, Histó ria do Descobrimento e Conquista da ĺndia pelos Portugueses, Manuel LOPES de ALMEIDA (éd.), Porto, Lello e Irmão, 1979, t. William H. Pour un compte rendu des débats récents sur la question, voir Dennis O. Voir par exemple Alfred W. Voir à ce sujet la très bonne étude récente des « racines de la globalisation » de Serge GRUZINSKI, à cette période, A passagem do século, 1480-1520 : À s origens da globalizaçã o, São Paulo, Companhia das Letras, 1999.

R. Voir par exemple, Richard L. Cf. Les mondes mêlés de la monarchie catholique et autres « connected histories » Notes Parmi les exceptions les plus notables, citons les travaux des historiens anglais et français qui ont investi l’histoire de la péninsule Ibérique. Intérêt qu’on mettra en rapport avec le statut particulier, pour ne pas dire périphérique, qu’occupe l’Europe méditerranéenne — ou l’Europe orientale — dans l’histoire européenne. Voir les critiques apportées par Janet LIPPMAN ABU-LUGHOD contre l’eurocentrism dans Before European Hegemony : The World System AD 1250-1350, New York, Oxford University Press, 1989. Un état récent de ces positions dans Walter D.

Pour n’en citer qu’un exemple récent, les travaux présentés à Paris en 1992 et publiés quatre ans plus tard sous le titre Nouveau Monde. Sergio BUARQUE de HOLANDA, Raízes do Brasil, São Paulo, Companhia das Letras, [1936] 1995. Serge GRUZINSKI, La colonisation de l’imaginaire. Serge GRUZINSKI, La pensée métisse, Paris, Fayard, 1999, pp. 7-9. Les historiens qui, derrière Antonio M. P. F. S. F. G. I. N. J. A. La fin de la souveraineté ? - La vie des idées. Le monde serait-il devenu plat et vide de toute souveraineté ? Ce lieu commun, répété à l’envi par les exégètes de la mondialisation, est tout simplement faux, selon le géographe John Agnew.

La souveraineté se déterritorialise mais ne disparaît point : telle est la conclusion de son dernier livre. Recensé : John Agnew, Globalization and Sovereignty, New York, Rowman and Littelfield, 2009. « Beaucoup de ce qui s’écrit sur la mondialisation semble partir du principe qu’on parvient rarement à la célébrité par la vertu de la litote ». Cette phrase, tirée de la préface de la plus récente contribution de John Agnew à la géographie politique de la mondialisation, en dit beaucoup sur l’acuité et la justesse [1] de son analyse.

Découpler souveraineté et territoire Dans l’analyse d’Agnew, la souveraineté est donc nécessairement en relation avec des structures spatiales, ou produit un espace, mais elle n’est pas, et n’a jamais été, liée à une échelle particulière. Entre monde et nation : les régions braudéliennes en asie. Notes Nous utilisons l’édition de 1966, plus riche que l’édition originale de 1949 sur les États, les civilisations et la démographie, et parlant en outre beaucoup plus de l’extrémité ottomane de la Méditerranée. Fernand BRAUDEL, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 1976, t. 2, p. 118. Cf. G. Voir, pour un argument en faveur des similitudes entre les économies préindustrielles de l’Eurasie, en particulier de la Chine et de l’Europe, R.

Kirti N. Kirti N. Voir Peter W. Anthony REID, Southeast Asia in the Age of Commerce 1450-1680, 2 vols, New Haven, Yale University Press, 1988 et 1993. Ibid., vol. 1, p. Ibid., vol. 1, p. 7. Ici comme plus bas, « moderne » traduit en général early modern, tandis que modern est rendu par « contemporain » [NDT]. A. K. Denys LOMBARD, Le carrefour javanais, 3 vols, Paris, Éditions de l’EHESS, 1990. Ibid., vol. 2, p. 209. D. Cf. Cf. John E. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. Cf. De la méditerranée à l'asie : une comparaison nécessaire (commentaire) L’essai de R. Bin Wong — tout comme, dans une certaine mesure, et même si je suis loin de partager l’ensemble de la démarche et les conclusions de ces auteurs, le livre récent de Peregrine Horden et Nicholas Purcell [1] Peregrine HORDEN et Nicholas PURCELL, The Corrupting... [1] , premier tome d’une entreprise plus vaste — marque à mes yeux la meilleure et en fait la seule façon de lire aujourd’hui Braudel.

Le problème n’est pas de l’imiter ou de le répéter, mais de s’en inspirer librement, pour élaborer des hypothèses à tester sur d’autres périodes et sur d’autres lieux : ou, si l’on préfère, de l’utiliser comme une clef pour ouvrir des portes encore fermées, et non des portes désormais largement ouvertes. Le même essai de R. Mais cette liberté a un prix. Elle exige un double effort. L’ensemble permet de mettre en évidence un faisceau d’oppositions significatives entre les deux pôles extrêmes de l’Eurasie. Plaidoyer pour un grand récit mondial. Faut-il penser autrement l’histoire du monde ? Telle est la question que Christian Grataloup, géographe et historien que nous avons le plaisir de compter parmi les collaborateurs de cet espace, pose en couverture de son dernier livre. L’auteur a pris l’habitude, ces dernières années, de publier un livre à intervalle régulier, tous les deux ans.

En 2007, il nous avait ainsi gratifié d’un sublime Géohistoire de la mondialisation. Le temps long du monde [Armand Colin, Paris, 2007, rééd. 2010], qui avait décroché le prix Ptolémée de géographie au Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges. En 2009, il avait produit L’Invention des continents. Le passé est devenu multipolaire Feu sur l’histoire tubulaire Le deuxième chapitre s’attaque à une des questions favorites de l’auteur : où et quand ? Autre citation qui ouvre le troisième chapitre, celle-là du sous-commandant Marcos : « Ils se sont trompés il y a cinq cents ans, lorsqu’ils dirent nous avoir découverts. Retour de bâton. Penser autrement sert à changer le monde. Penser autrement sert à changer le monde [jeudi 14 avril 2011 - 03:00] Géographie Faut-il penser autrement l'histoire du monde ? Éditeur : Armand Colin Le monde, en tant que planète régie par des mécanismes climatiques globaux est une évidence, dont l’histoire du climat nous raconte les événements depuis des millions d’années.

Le monde en tant que l’humanité s’y déploie et pense la dynamique de ce déploiement en même temps est une nouveauté, que divers auteurs appréhendent comme une mondialisation. Le problème est que l’histoire du climat peut être pensée à partir de mécanismes universels tandis que l’histoire de l’humanité ne doit pas être pensée sous le contrôle d’un universalisme. L’introduction insiste sur le besoin de penser ensemble mondialisation, postmodernité et fin de l’européo-centrisme.

Dans un premier chapitre C. Le chapitre 2 pose de façon encore plus radicale la nécessité de penser autrement. Persée : Portail de revues en sciences humaines et sociales.