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Comment l'Europe a découpé le monde

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L'hégémonie européenne (15ème-20ème siècles) Les dangers d'une "histoire douce" de l'Europe. L'École Nationale d'Administration est un pôle d'expertise aux questions européennes. Un véritable savoir-faire " Europe " En formation initiale, l'Europe est au cœur de la formation des élèves, avec depuis 2006, une scolarité alternant des périodes de stages et des périodes d'études, construite autour de trois modules dont un entièrement dédié à l'Europe.En formation permanente, l'activité de l'ENA se structure autour de trois domaines de compétence qui sont : les carrières, les politiques, la gouvernance européenne. Sur ces domaines, l'ENA propose une offre de formation sur mesure, complétée par des activités d'expertise, de publication, et par l'organisation de diverses manifestations à caractère européen.

Parmi ses actions phares, on peut citer : Pour remplir ses missions l'ENA s'appuie sur ses nombreux partenaires nationaux et internationaux, ainsi que sur des intervenants hautement qualifiés, choisis en fonction de leur expertise. Une dynamique continue. Comprendre l'hégémonie occidentale. L’Europe, petite péninsule excentrée de l’immense continent eurasiatique, a dominé politiquement, économiquement et militairement le monde, du XVe au XXe siècle. Ce fait tient-il du hasard, de la prédestination ou de raisons objectives ? De nombreux auteurs se sont penchés sur cette énigme… Le 19 novembre 1835, les quelque 2 000 Morioris qui peuplaient les îles Chatham furent impitoyablement massacrés par 500 envahisseurs armés de fusils. Ils ne purent opposer aucune résistance et, selon les termes d’un des survivants, « furent égorgés comme des moutons ». On aurait pu croire que les agresseurs, des Maoris venus de Nouvelle-Zélande, à 800 km à l’ouest, et débarquant dans un archipel peuplé par des gens de même origine ethnique, auraient pu adopter un autre comportement.

Vers l’an 1000 de notre ère, les peuplades polynésiennes, alors en expansion dans tout le Pacifique, atteignaient et colonisaient la Nouvelle-Zélande. Les bienfaits de la nature On peut accepter les thèses de J. Comment l'Europe a découpé le Monde. L'Europe et le mythe de l'Occident : entretien avec Georges Corm. Pour en finir avec "les fractures imaginaires" Pourquoi et comment l’Occident, simple notion géographique, est-il devenu le principe organisateur de la vision du monde la plus courante ? Georges Corm répond par un livre sur les frontières de l’esprit qui minent les conflits réels et supposés du monde actuel pour contourner, détourner et réduire cet axiome. L’Europe et le mythe de l’Occident aborde donc à contre-courant, la fracture imaginaire entre Orient et Occident : construction d’une histoire, vue par un homme de culture partagé entre l’économie et l’histoire récente, la philosophie et la géopolitique.

Comment et pourquoi ce mot d'Occident peut-il être à la fois, vecteur de sentiments d'altérité odieux et porteur d'espérances humanistes? © Canal Académie - Tous droits réservés (moyenne de 0,0 pour un total de 0 vote) Pour poursuivre la lecture de cet article et écouter cette émission, devenez membre du Club pour 23€, soit moins de 2€ par mois. Déjà abonné ? Les Etats-Unis ou le nouvel empire romain. SciencesHumaines.com Le Cercle Psy Editions Sciences Humaines S'identifier Créer son compte Pour vous identifier sur le site, merci de saisir votre identifiant et mot de passe ci-dessous : Identifiant / mot de passe oublié ?

Vous avez oublié votre identifiant et/ou votre mot de passe ? Veuillez saisir votre adresse mail ci-dessous, vous recevrez vos codes d'accès dans quelques instants. La matière des idées. L’écriture doit être considérée, dites-vous, comme une « technologie de l’intellect ». Si cette manière de voir est aussi stimulante, c’est peut-être parce qu’elle vient pincer un certain orgueil de la pensée : outillée, et en partie façonnée par les outils qu’elle emploie, l’intelligence n’est pas aussi spirituelle, immatérielle, ou idéale qu’elle ne le croit. Pouvez-vous, pour commencer, préciser cette idée, et décrire l’itinéraire intellectuel et biographique qui vous y a conduit ? Je l’ai élaborée avec mon grand ami Ian Watt, il y a près de cinquante ans. Nous avions suivi des études de littérature anglaise – il s’est illustré par la suite par des travaux sur l’émergence du roman [1] – et pendant la Seconde Guerre mondiale nous avions tous deux fait l’expérience d’une privation d’écriture, fondatrice pour la suite de notre travail.

Mais nos premiers travaux étaient encore trop ethnocentriques. Où les trouve-t-on ? Certainement. Je tourne autour de deux idées. Emilie Da Lage • Comment dire les singularités du monde? Dipesh Chakrabarty, Provincialiser l’Europe. La pensée postcoloniale et la différence historique, 2009. Emilie Da Lage L’ouvrage de Dipesh Chakrabarty, Provincialiser l’Europe, la pensée postcoloniale et la différence historique, est disponible en langue française, grâce aux éditions Amsterdam qui poursuivent avec constance leur politique de traduction des ouvrages majeurs des Cultural, Postcolonial et Subaltern Studies.

Une politique nécessaire et périlleuse tant la traduction et sa politique sont au fondement même de ces théories. Ces trois courants de recherche ont en effet la particularité de poser au cœur de leurs réflexions une question de communication : qui parle de quoi à qui, depuis quelle position, pour quelle efficacité, théorique et politique. Par ailleurs, ils réactualisent une question classique des sciences sociales, comment dire et écrire le monde, question à laquelle Chakrabarty ajoute, « dans un système académique marqué par l’hégémonie européenne ». Jack Goody et le miracle eurasien. Jack Goody est un anthropologue mondialement reconnu qui a consacré une part importante de son œuvre à mettre en cause l’eurocentrisme spontané de nombre de nos représentations.

Dans son dernier ouvrage, The Eurasian Miracle, il s’élève contre la tendance des sciences sociales à imputer l’émergence du capitalisme, en Occident, à des qualités purement intrinsèques à l’Europe. Constatant, au contraire, la similitude de bien des traits de civilisation (grande cuisine au service ritualisé, art de cultiver et d’assembler les fleurs, art des jardins…) d’un bout à l’autre du continent eurasien, il développe l’idée d’un miracle commun à l’Europe et à l’Asie, à l’âge du bronze, suivi d’alternances dans l’avance technique et organisationnelle entre l’Est et l’Ouest, soit depuis environ trois millénaires.

Au cœur de sa démonstration se trouve d’abord une réfutation en règle de tous les traits supposés spécifiques à l’Europe. CHILDE V. Tags : Âge du Bronze , Europe , Jack Goody. Face au détournement de l'histoire - à propos d. Le vol de l’histoire. Comment l’Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde - Transeo Review. Jack Goody, Le vol de l’histoire. Comment l’Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde, Paris, Gallimard, coll. Nrf essais, 2010, traduit de l’anglais par Fabienne Durand-Bogaert Quel livre roboratif ! Goody part de l’idée que l’Europe, à partir de sa Révolution industrielle et de son expansion coloniale, a réalisé une mainmise sur la construction de l’histoire mondiale en faisant croire qu’elle avait été le lieu de toutes les inventions de la modernité (démocratie, capitalisme de marché, liberté, individualisme, humanisme, amour...).

La réussite de cette opération amène à imposer l’histoire de l’Europe au reste du monde, à considérer les autres peuples comme « inférieurs » et à légitimer cette hiérarchie ou par « la volonté de Dieu », ou par une supériorité raciale ou par une culture qui serait plus brillante. Reste que l’explication qu’avance Goody se révèle trop généralisante faisant appel en quelque sorte à une « nature humaine » universelle. Catégories occidentales et structuration de l’histoire. Avec Le Vol de l’histoire [2006, édition française 2010], Jack Goody poursuit son attaque résolue contre un ensemble précis de représentations occidentales du passé et du présent. Le problème de ces représentations est qu’elles assimilent toujours une période historique particulière, au sens empirique d’un laps de temps déterminé, à une catégorie historique servant de paradigme.

Ce n’est là à vrai dire que la marque de fabrique de tous les évolutionnismes pour lesquels l’histoire est « cassée » selon des ères, phases ou toutes autres périodisations absolues. Une part de cette critique faite par Goody est importante et proche de nos propres travaux. De fait, beaucoup de ce qui est considéré comme neuf en histoire apparaît finalement comme un mirage. Bien sûr, cette sorte de critique n’est pas nouvelle, étant partie intégrante d’une attaque de longue haleine contre l’ethnocentrisme occidental. ABU-LUGHOD J. [1989], Before European Hegemony: The World-System AD 1250-1350. FRANK A.

Le récit du monde. Recensé : Jack Goody, Le Vol de l’histoire. Comment l’Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde, traduit de l’anglais par Fabienne Durand-Bogaert. Paris, Gallimard, coll. « NRF Essais », 2010, 488 p. (édition originale : The Theft of History, Cambridge, Cambridge University Press, 2006). Comment peut-on penser, comment peut-on écrire aujourd’hui une histoire à l’échelle du monde ? La question a été posée avec insistance depuis les années 1980, et elle l’a été, bien sûr, sur fond de mondialisation (ou de globalisation). C’est, d’une certaine manière, en amont et à côté des débats en cours qu’il faut situer le dernier livre traduit de Jack Goody. L’unité des civilisations Ce sont donc les historiens, et, derrière eux, une puissante tradition historiographique occidentale dans laquelle ils s’inscrivent et qu’ils prolongent souvent sans en avoir pleine conscience, qui sont l’objet de la critique serrée et parfois véhémente de Jack Goody.

Exceptionnalité vs continuités. Du vol et/ou de l’écriture de l’Histoire. À propos d’un livre de Jack Goody. La démocratie, le capitalisme, la liberté, l’individualisme ou bien l’amour courtois ont-ils été inventés par l’Europe, et uniquement par elle ? À cette question, Jack Goody – dans un ouvrage récemment traduit en français [2010], Le Vol de l’histoire – répond par l’affirmative. Ou plutôt il nous dit que l’on a fait comme si cela avait été vrai, et que la plus grande partie des travaux historiques européens a eu pour objectif de le faire croire, dépossédant ainsi le reste du monde d’une partie de son histoire, tout en facilitant l’emprise idéologique de l’Europe sur lui. La thèse n’est pas nouvelle.

Mais elle est ici en quelque sorte systématisée. L’auteur a, d’un certain point de vue, entièrement raison. Non pas parce que le contenu de l’ouvrage ne répond pas forcément à son sous-titre (« Comment l’Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde »), mais à cause de la méthode employée. GOODY Jack [2010], Le Vol de l’histoire. Les Orientaux sont-ils faits pour le capitalisme ? « Choc des civilisations » ou choc des disciplines ? Les sciences sociales et le comparatisme. English abstract on Cairn International Edition Premières lignes À propos de : MARCEL DETIENNE, Comparer l’incomparable, Paris, Seuil, 2000; JACK GOODY, L’Orient en Occident, Paris, Seuil, 1999 ( 1ère éd. Cambridge, 1996). Les sciences sociales d’aujourd’hui, et singulièrement l’histoire, semblent avoir oublié une « mondialisation » que Fernand Braudel ou Immanuel Wallerstein avaient largement contribué à construire comme objet de savoir.

Alors que les politologues... Plan de l'article L’« INCOMPARABLE COMPARATISME » DE MARCEL DETIENNEDetienne critiqueDetienne théoricien du comparatisme ? Accéder à cet article ➜ La main à la plume vaut la main à la charrue Entretien avec Jack Goody, première partie. Sophie Chevalier, Grégoire Mayor Pour citer cet article : Sophie Chevalier, Grégoire Mayor. La main à la plume vaut la main à la charrue Entretien avec Jack Goody, première partie, ethnographiques.org, Numéro 16 - septembre 2008 [en ligne].

(consulté le 17/09/2008). Cette longue discussion avec le Professeur Jack Goody, dont nous ne présentons ici que la première partie, s’est déroulée à St-John’s College et chez lui à Cambridge, les 11 et 12 avril 2008. Sophie Chevalier et Grégoire Mayor ont réalisé cet entretien et tiennent à remercier chaleureusement Jack Goody pour sa grande disponibilité ainsi que sa femme, Juliet Mitchell, pour son hospitalité. L’entretien, dont le titre a été emprunté à Rimbaud, a été traduit par Grégoire Mayor et Sophie Chevalier avec l’aide de Dominique Schoeni et de Suzanne Chappaz pour la traduction et de Keith Hart pour la transcription.

SC : The Theft of History (litt. le vol de l’histoire) ? Misère de l’histoire universelle. Recensé : Douglass C. North, John Joseph Wallis, Barry R. Weingast, Violence et ordres sociaux, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 2010, traduit de l’anglais par Myriam Dennehy (éd. originale : 2009). 460 p., 21 €. La traduction française [1] du dernier livre de Douglass C. North, John Joseph Wallis et Barry R. Weingast [2] a paru il y a quelques mois [3]. Les adeptes du big think seront servis : couvrant un spectre chronologique de 10 000 ans, l’ouvrage propose un cadre conceptuel pour penser l’intégralité de l’histoire de l’humanité. La tâche semble démesurée, mégalomaniaque presque, puisque les auteurs (par la suite NWW) ont l’ambition de fonder un nouveau paradigme unificateur pour l’ensemble des sciences sociales. L’objectif de l’ouvrage est politique : de l’analyse découle l’idée selon laquelle il est vain, voire nuisible, de chercher à imposer aux sociétés en développement un modèle calqué sur les schémas de développement des sociétés occidentales.