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Poésie 6e

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Charles Baudelaire, "L'homme et la mer" Charles BAUDELAIRE (1821-1867) Homme libre, toujours tu chériras la mer !

Charles Baudelaire, "L'homme et la mer"

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âmeDans le déroulement infini de sa lame,Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. Tu te plais à plonger au sein de ton image ;Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur Se distrait quelquefois de sa propre rumeurAu bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrablesQue vous vous combattez sans pitié ni remord,Tellement vous aimez le carnage et la mort,Ô lutteurs éternels, ô frères implacables ! Charles Baudelaire, "Les hiboux" Automne malade, poème de Guillaume Apollinaire. Leconte de Lisle, "Midi" Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894) Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.Tout se tait.

Leconte de Lisle, "Midi"

L'air flamboie et brûle sans haleine ;La Terre est assoupie en sa robe de feu. L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre,Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ;La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,Dort là-bas, immobile, en un pesant repos. Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;Pacifiques enfants de la Terre sacrée,Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.

Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux,Une ondulation majestueuse et lenteS'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux. Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes,Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,Et suivent de leurs yeux languissants et superbesLe songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais. Viens ! Victor Hugo, "En hiver la terre pleure" Victor Hugo, "Mes vers fuiraient" En forêt - Germain NOUVEAU. Germain NOUVEAU (1851-1920) Dans la forêt étrange, c'est la nuit ; C'est comme un noir silence qui bruit ; Dans la forêt, ici blanche et là brune, En pleurs de lait filtre le clair de lune.

En forêt - Germain NOUVEAU

Un vent d'été, qui souffle on ne sait d'où, Erre en rêvant comme une âme de fou ; Et, sous des yeux d'étoile épanouie, La forêt chante avec un bruit de pluie. Parfois il vient des gémissements doux Des lointains bleus pleins d'oiseaux et de loups ; Il vient aussi des senteurs de repaires ; C'est l'heure froide où dorment les vipères, L'heure où l'amour s'épeure au fond du nid, Où s'élabore en secret l'aconit ; Où l'être qui garde une chère offense, Se sentant seul et loin des hommes, pense. - Pourtant la lune est bonne dans le ciel, Qui verse, avec un sourire de miel,

Charles d'Orléans, "Le temps a laissé son manteau" Obaldia, "Le secret" Ma Bohème : Arthur Rimbaud - Poésies.