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Démocratisation ou uniformisation ?

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Grands brassages musique Raibaud. Musique et mondialisation. La musique, perçue comme universelle, paraît l’exemple même d’une forme de communication mondiale réussie. Mais cette mondialisation n’est-elle pas partielle, dans la mesure où la musique se diffuse en grande partie grâce à des lieux de formation spécialisés (conservatoire, écoles…) et des communautés d’auditeurs (amateurs de jazz, de rock, d’opéra, de musique contemporaine…) ?

En outre, la musique ne perd-elle pas de sa diversité dans une globalisation à tout vent, en particulier lorsque les hybridations culturelles visent essentiellement à identifier de nouveaux marchés ? Enfin, une grande partie de la production musicale ne reste-t-elle pas ancrée dans un territoire ou limitée au seul monde occidental ? La mondialisation des musiques peut être très diverse, de la production de masse marchandisée, liée à la globalisation, à la production restreinte, souvent de qualité, témoin d’une réelle diversité culturelle à l’échelle de la planète. 1. 2. 3. . [1] Samuel A. Michaël Oustinoff. Memoire2003dess elisabeth thollot. Comprendre la mondialisation II - La musique au présent : entre uniformité et singularités - Éditions de la Bibliothèque publique d’information.

* Directeur général de la Cité de la musique et de la Salle Pleyel. 1Note portant sur l’auteur* 2Mon intervention ne sera pas basée sur un angle théorique, car je ne suis ni universitaire, ni chercheur. Je vais essayer de rester sur le sujet tel que l’appréhendons chez nous, en tenant compte des rencontres que j’ai pu faire avec des artistes et des producteurs français ou étrangers. 3Il est entendu que je n’explorerai pas tout un champ – qui mériterait à lui seul une conférence unique –, celui du statut de la musique dans les pays qui ne sont pas encore totalement marqués par le développement occidental, mais qui sont néanmoins touchés par un certain nombre d’évolutions, notamment l’accélération en matière de données informatiques. Mes propos resteront donc centrés sur la dimension occidentale.

Dans un premier temps, j’essaierai de voir si, effectivement, la mondialisation est un vecteur de standardisation et d’appauvrissement musical. 28Paul Rasse : Merci. La musique, autre révélateur de la mondialisation. La mondialisation - cela n'est pas un mystère - est une histoire de pouvoir, d'espace et de pôles. En tant que « produit marchand », la musique n'y échappe pas. Mieux encore, elle est un témoin privilégié de la polarisation et de la diffusion d'influence dans certaines métropoles. Trois en particulier ont été étudiées par Eliot Van Buskirk. Cet ancien du magazine Wired s'est servi de Spotify Insight Data Blog, la nouvelle plateforme de Spotify - le service de streaming musical gratuit - et de sa filiale The Echo Nest, dédiée aux recherches et analyses dans le domaine musical, pour détailler les sphères d'influence des genres musicaux issus de Londres, Paris et Berlin.

Une diffusion numérique de la musique ... Le numérique a permis la diffusion des nouveaux courants musicaux : « French Touch », house, minimale, dubstep, grunge, etc. Tous ont bénéficié d'une diffusion d'un nouveau genre, permise par Internet. ... Une musique "mondialisée" et non "mondiale" ... Streaming et playlists : démocratisation ou appauvrissement de la musique classique ?

C'est une révolution à laquelle les artistes classiques n'échappent pas : l'essor du streaming. La majorité de leurs écoutes passent par des playlists, concoctées par les plateformes. Une aubaine pour les musiciens... au risque d'appauvrir la musique ? Intégrer une playlist sur une plateforme comme Spotify ou Deezer, c'est l'assurance de voir ses écoutes décoller, de toucher un très large public. Le pianiste espagnol Luis Fernando Perez peut en témoigner.

"Mon nocturne en mi bémol majeur de Chopin est peut-être le nocturne le plus connu, il culmine à plus de 72 millions d'écoutes", constate-t-il : "Je trouve ça incroyable, un miracle de la technologie. " Mais les playlists permettent aussi de faire découvrir des compositeurs moins connus, comme John Eccles. . ⓘ Publicité Radio France ne vous demandera jamais de communiquer vos coordonnées bancaires.

Le règne des morceaux courts et mélancoliques Les playlists comptent énormément. Au risque d'encourager une passivité de l'auditeur ? La musique enregistrée à l'heure du numérique | Web-revue des industries culturelles et numériques. Introduction Quelles sont les impli­ca­tions de l’écoute de musique en strea­ming sur les pra­tiques cultu­relles ? Ce type d’interrogation a fait sur­face à chaque nou­velle inno­va­tion en matière de sup­ports musi­caux. Par exemple, la cas­sette audio, puis le disque com­pact devaient per­mettre d’écouter de la musique ailleurs que chez soi via les bala­deurs et les auto­ra­dios, chose jusqu’alors impos­sible avec le vinyle.

À l’époque, ces apports tech­niques ont contri­bué à modi­fier la façon de consom­mer de la musique : indi­vi­dua­li­sa­tion dans la sphère sociale, affir­ma­tion d’une iden­ti­té sociale, trans­for­ma­tion de l’espace social, réap­pro­pria­tion du temps dans le quo­ti­dien, etc. [1] De la même manière, la déma­té­ria­li­sa­tion [2] accé­lé­rée par l’arrivée d’Internet a, elle aus­si, appor­tée son lot d’interrogations sur les consé­quences des nou­veaux modes d’écoute de la musique. Le streaming : un mode de consommation plébiscité conti­nu. Conclusion Notes. A quoi reconnaît-on un spectateur de concert classique ?

Niveau d'étude et de revenus élevés, âge plutôt avancé, plutôt du genre féminin et assez connecté... les concertophiles ont plus d'un trait commun. Portrait-robot dressé grâce à une enquête du sociologue Stéphane Dorin. Du 4 au 7 février, un colloque international se tient à Paris autour de « la musique classique et ses publics à l'ère numérique ». Y seront présentés ce jeudi les résultats de l'enquête conduite par le sociologue Stéphane Dorin, professeur à l'Université de Limoges, sur « les publics de la musique classique vivante et sa diffusion numérique en Ile-de-France et sur le plan national » (1). L'occasion de dresser, sur la base d'une première synthèse de l'enquête, et avec quelques raccourcis, un portrait-robot de l'auditeur en mélomane plus tout jeune, affamé de culture et bien connecté.

Age. Genre. Situation familiale. 38,9 % des mélomanes concertophiles n'ont pas d'enfants (45,2 % à Paris, 32,9 % en région). Niveau de formation générale. Origines de la mélomanie. Le renouvellement des publics de la musique classique. Depuis 30 ans, l'âge médiandu public de la musique classique ne cesse de reculer atteignant désormais en France 61 ans. C'est ce qui ressort d'une grande étude menée par le sociologue Stéphane Dorin auprès de 5 000 spectateurs lors de 110 concerts donnés par 19 orchestres.

C'est une question qui revient régulièrement : comment attirer de nouveaux publics à la musique classique? Depuis plus de 30 ans, les spectateurs qui vont aux concerts vieillissent, et de plus en plus rapidement ces dernières années. C'est l'une des conclusions de la grande enquête menée par le sociologue Stéphane Dorin, professeur à l'Université de Limoges et dont les conclusions seront présentés lors d'un colloque organisé du 4 au 6 février à Paris en amont du salon Musicora. Premier constat, en 1981, l'âge médian de ceux qui allaient aux concerts de musique classique était de 36 ans. . ⓘ Publicité Radio France ne vous demandera jamais de communiquer vos coordonnées bancaires. Le numérique diversifie-t-il vraiment les goûts musicaux ?

Demandez à quelqu’un, et plus particulièrement à un jeune, ce qu’il écoute comme musique. Souvent, sa réponse spontanée sera : « de tout ». C’est en tout cas cette réponse que j’ai obtenue de manière dominante au cours des entretiens réalisés dans le cadre de ma thèse sur les pratiques d’écoute musicale des adolescents à l’heure du numérique. Mais en affinant les questions sur les genres écoutés, les artistes préférés et les moments particuliers d’écoute, les musicophiles – c’est-à-dire ceux qui ont un lien faible ou fort avec l’écoute musicale – délaissent pourtant systématiquement des genres musicaux et/ou des artistes.

En fait, nul n’écoute « de tout », même quand il affirme le contraire. Derrière ce « de tout » se cache une croyance en l’éclectisation des goûts musicaux, notamment chez les jeunes, que l’on met souvent en perspective avec la digitalisation de l’écoute musicale. CC Pixabay OpenClipart-Vectors CC Patrick Mignard pour Mondes Sociaux CC Pixabay ComFreak.