C'est quoi, être asexuel.le ? - Le journal d'une grande énervée. C'est pas, tu sais, comme les escargots là ?
Quand on a les deux organes génitaux ? Et du coup ça marche comment pour baiser ? Mais en fait tu baises pas ? Comment ça se fait que ça t'intéresse pas ? C'est sûrement parce que t'as pas trouvé le bon ou que tes partenaires sont pas assez performants, non ? T'aurais pas vécu des traumatismes qui pourraient expliquer ça ? Voici un petit panel des questions qu'on me pose souvent. D'abord, c'est une orientation sexuelle, pas une orientation romantique. C'est quoi, la différence entre les deux ? Mais on peut aussi être hétéroromantique et bisexuel, par exemple.
Sur la question des traumatismes. Il faut aussi faire une différence entre asexualité et libido. Dans cette logique-là, on peut avoir un imaginaire sexuel très développé en étant asexuel, au contraire. Enfin, il y a un spectre asexuel. Je suis asexuelle et je vais bien, merci. Depuis tout petit, un seul modèle amoureux nous est imposé.
Il est monogame, amoureux et sexuel. Mais chez certaines personnes, l’objet de désir diffère de celui qui nous était destiné : Homosexuelles, bisexuelles, pansexuelles… Chez les asexuels, ce n’est pas l’objet mais l’intensité du désir qui fait office de différence. Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j’ai eu des crushs. J’étais très “amoureuse” de certaines filles quand j’étais au lycée, cette idée de penser à l’être aimé, de la croiser au détour d’un couloir, j’aimais l’idée d’être amoureuse.
Puis, pendant les vacances entre ma première et la terminale, j’ai déclaré ma flamme à une jeune fille et à mon grand étonnement elle m’a répondu par la positive. Asexuelle, je n'ai pas de désir pour mon copain : l'amour n'a rien à avoir avec le sexe. L'amour réel peut-il exister sans sexe ?
(Kathleen Franklin sur Flickr) Je crois que j’ai toujours été asexuelle. Seule ma façon de le vivre a évolué au fil du temps et des rencontres. Ma relation au sexe a toujours été assez complexe. Je me suis toujours sentie différente des autres à ce niveau-là. J'ai toujours trouvé le désir sexuel égoïste Je ne parlais pas souvent de ma sexualité, ou plutôt de mon absence de sexualité, avec mes copines. Je ne connaissais pas le désir sexuel et ses frustrations, et donc je ne voyais pas le sexe comme l’assouvissement d’un besoin ou d’une envie, seulement comme un moment de fusion entre deux personnes qui s’aimaient, un acte qui ne se prend pas à la légère et qu’on ne pratique pas avec n’importe qui.
La découverte de l'asexualité a été une révélation Cela a duré de nombreuses années, tout le temps que j’ai été en couple avec mon premier copain, c’est-à-dire pendant cinq ans, de mes 17 ans à mes 22 ans. Je suis tombée amoureuse de Julien, asexuel aussi. Asexualité, féminisme, masculinité et impératif sexuel : une interview avec Ela Przybylo. 1- Bonjour Ela, pouvez-vous vous présenter et dire quelques mots sur votre travail ?
Mon nom est Ela Przybylo et je suis une chercheuse féministe au Canada. Cela fait plusieurs années que je m’intéresse à l’étude de l’asexualité – moins comme une identité et une plate-forme d’organisation que comme un ensemble de réactions face à l’impératif sexuel. Asexualité et impératif sexuel 1- Dans votre article de 2011, vous avez utilisé le terme de “sexusociété”. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il retourne ? Le but était de trouver un terme parallèle à celui d’hétéronormativité mais sur l’axe sexuel. 2- Justement, dans votre mémoire L’asexualité et la politique féministe de “Ne pas le faire”, vous avez écrit sur “l’impératif sexuel”. Pourquoi on ne peut pas se passer d’une éducation à l’asexualité Je suis sûre que beaucoup vont dire : « Mais pourquoi est-ce si important que ton orientation sexuelle soit reconnue sur un site traitant de santé sexuelle ?
En quoi ça te regarde si tu ne couches avec personne ? » D’ailleurs, j’entends toujours les gens demander : « Pourquoi est-ce que tu as besoin que l’asexualité soit reconnue ?! Les personnes asexuelles n’ont aucun problème à surmonter ! » Honnêtement, je suis habituée à ce que le plus grand nombre ignore ma sexualité et que les plus ignorants l’insultent. Mais ce manque de visibilité, ce silence, c’est ça le vrai problème. Introduction à l’asexualité. Qu’est-ce qu’une personne asexuelle ?
Une personne asexuelle ne ressent pas d’attirance sexuelle. La plupart des gens se rendent compte qu’il y a certaines personnes qui ne les attirent pas sexuellement. C’est la même chose pour les personnes asexuelles, mais cela inclut tout le monde !