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Union Européenne

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Encore une fois, dans l'Union Européenne, la démocratie prend un. Même si cela ne passionne pas grand-monde, cher lecteur, je suis fédéraliste. Je considère que l'Union Européenne n'a un avenir que si elle peut se développer démocratiquement dans un cadre fédéral. Aujourd'hui, j'apprends que la Commission Européenne voudrait contrôler les budgets des États avant qu'ils soient soumis aux Parlements nationaux dans la zone euro (qui vient encore de s'agrandir...). Cela aurait pour but de vérifier la sincérité des budgets. Or, mais faut-il encore le rappeler, la Commission européenne n'est pas une institution élue, ni d'ailleurs la BCE. Que va-t-il se passer ? Pour que ce contrôle ait une légitimité, il faudrait qu'une organisation élue par le peuple et étant souveraine l'exerce, car elle seule pourrait légitimement appuyer sur un gouvernement élu et une assemblée souveraine.

PS : les autres billets des Privilégiés sur l'UE dans cette perle. Plan d'aide européen : 750 milliards d'euros pour le système fin. Comprendre les dépenses militaires grecques : un échec de l'Unio. Hier, sur France Inter, Jacques Attali s'étonnait de l'absence, dans le plan d'aide à la Grèce, de demandes de l'Union Européenne concernant le budget militaire. Il est vrai que la Grèce entretient l'un des budgets d'achat d'armement les plus élevés au monde, se situant en 2008 à 2,8% du PIB, mais en croissance de 11% cette même année. Depuis quelques jours, nombreux sont les éditorialistes à hurler contre cette étonnante dépense militaire, oubliant que la France est l'un des principaux fournisseurs d'armement de la République Hellénique. Cette croissance des dépenses militaires grecques symbolise l'un des échecs les plus flagrants de l'Union Européenne. Reprenons un peu le fil de l'histoire. Depuis la chute de l'Empire Byzantin, la confrontation avec la Turquie est au cœur de l'identité nationale grecque.

Or, c'est là que le processus s'enraye. Au début des années 1920, la Turquie d'Atatürk défait la Grèce et empêche l'application des traités. Demain, l'Islande vote. On en parle peu dans la presse et les médias en ce moment, et très peu dans la blogosphère. Pourtant, la question est d'importance pour notre avenir. Demain, l'Islande vote sur une question très importante. Rappelons le contexte. Au début de la crise, la banque Icesave se casse la binette, comme de nombreuses banques islandaises. Or, celle-ci est implantée dans plusieurs pays européens, et en particulier au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Ces deux Etats décident d'indemniser leurs concitoyens, puis demandent à l'Islande de payer les 3,9 milliards d'euros de différence. Là encore, on se retrouve, comme en Grèce, face à une situation de socialisation des pertes. Attention, cher lecteur, il ne s'agit pas ici de la dette de l'État islandais, mais d'un financement de la dette privée par les contribuables.

Voilà donc un peuple qui va prendre une décision démocratique, de manière libre et en se comportant, lui, de manière responsable. Cher-e-s camarades islandais, allez-y. Les Islandais votent non. Bravo ! Ils ont dit non ! Même si à peine plus de 50 % des Islandais se sont déplacés pour voter, ils ont rejeté l'accord signé avec les Pays-Bas et le Royaume-Uni à plus de 93 % des suffrages exprimés. Il est à craindre que ce vote n'ait pas plus de poids que celui de la France et des Pays-Bas en 2005, mais il faut saluer toutes les fois où un peuple affirme sa souveraineté (même si c'est parfois pour dire n'importe quoi...).

Suite à mon billet d'hier, l'un de mes commentateurs m'a signalé, assez justement, que les peuples, s'ils ne voulaient pas payer les créances des banques, ne voulaient pas non plus qu'on les laisse faire faillite et perdre leurs capitaux, et soutenaient donc aussi la socialisation des pertes. Cette réflexion est totalement juste, mais finalement, n'est-ce pas normal ? Les épargnants placent leurs économies dans une banque. Évidemment, on va me dire que les citoyens ont aussi soutenu le sauvetage de l'économie réelle, pour sauver leurs jobs. Au boulot, camarades ! Désignons les vrais responsables de la crise grecque. La crise grecque occupe grandement l'actualité et les blogs français réagissent souvent avec une grande sévérité. Pourtant, il y a deux choses, souvent ignorés dans les commentaires, qui devraient être signalées. La Grèce est rentrée dans l'euro en 2001.

A l'époque, je préparais mon agrégation d'histoire. Je suivais donc des cours de géographie (tout est cohérent) et je me souviens d'un point qui avait été fait sur l'élargissement de l'euro par un de mes enseignants. Avec le recul, on peut entièrement comprendre cette décision. Une deuxième chose concerne la réaction des syndicats et des salariés au plan d'austérité lancé par Athènes, malgré un soutien sans doute provisoire de la population, du fait d'un discours général très culpabilisateur.

Les P.I.G.S. : allons, ne jouons pas au racisme économique, nous. Les enjeux de. Cher lecteur, je suis actuellement aux Rendez-vous de l'Histoire de Blois, rassemblement annuel des historiens qui s'y montrent et, parfois, démontrent, et des enseignants d'histoire-géographie qui ont eu la chance de se libérer de quelques heures de cours pour venir entendre des conférences. Ce matin, j'ai assisté à une communication donnée par un historien spécialiste de géopolitique, Paul Verluise, qui enseigne à l'école de guerre. Ces conférences sont toujours très intéressantes, car ces historiens, qui enseignent une discipline à la marge et très spécifique, sont assez mal connus des historiens plus classiques.

Cette conférence visait à montrer comment le contexte historique avait un impact fort sur le processus de la construction européenne. A la fin de son exposé, l'historien a essayé de lister les enjeux posés à l'Union Européenne actuellement. Certes, il en manque sans doute certains, comme le travail sur le niveau de vie et sur la répartition des richesses.

Elections européennes 2009

Les petits pa. La presse d’aujourd’hui s’inquiète fortement des situations financières des pays d’Europe de l’Est. Cela fait plusieurs jours que les rumeurs bruissent dans les journaux : la crise pourrait avoir un impact extrêmement violent sur les petits pays européens, qui seraient obligé de suivre le modèle islandais assez rapidement. D’après les journaux, la situation est simple. Les pays d’Europe de l’Est se sont convertis au capitalisme au tout début des années 1990, avec certes des populations qualifiées, mais avec des infrastructures faibles et des capitaux peu importants. Pour doper l’ensemble, ces pays ont largement fait appel à des capitaux étrangers, et particulièrement européens. L’entrée d’une partie d’entre eux dans l’UE en 2004 puis 2007 a accru la dépendance de ces zones au soutien des pays riches de l’Ouest. Or, avec la crise, les investisseurs des États les plus riches sont en train de rapatrier en catastrophe leurs capitaux.

Cela fait peur, non ? L'euro va-t-i. Je voulais te signaler, cher lecteur, la très intéressante émission qu'a réalisé France Inter ce matin durant sa matinale. Je te mets en lien ici la première partie, et là la seconde. Nicolas Demorand recevait deux intellectuels autour de la question du protectionnisme : Emmanuel Todd, historien et démographe, plutôt de gauche, et Christian Saint-Etienne, économiste et membre du Conseil d'Analyse Economique. Je te conseille de ne pas t'arrêter à l'ambiance du débat, car finalement, chacun des deux participants étaient un peu pénibles : Todd s'est érigé en censeur et en vengeur, et Saint-Etienne était plein de sa position de conseiller de François Fillon.

Par contre, les deux duettistes sont tombés d'accord sur un point : l'euro est menacé à court terme (5 ans semble être l'horizon). Pourquoi ? En effet, notre allié traditionnel poursuit obstinément sa stratégie visant à tout miser sur une offre puissante s'appuyant sur la demande asiatique, et continue à comprimer sa demande intérieure. Faire revoter. Encore une fois, notre président de la République s'est fait remarquer par une nouvelle déclaration sur l'Irlande. Les Irlandais vont devoir revoter. Bien sûr, la première réaction est de se demander pourquoi on ferait revoter des gens qui ont déjà dit non une première fois. Et pourtant, cette stratégie a déjà fonctionné avec les Danois au début des années 1990, et avec les mêmes Irlandais en 2000 et 2001 concernant le traité de Nice. Sur cette affaire, la presse fait d'ailleurs un raccourci assez rapide, car la constitution irlandaise interdit que l'on puisse revoter deux fois sur le même texte, ce qui est finalement assez cohérent.

La stratégie de Sarkozy est donc la suivante : on pousse les derniers pays qui n'ont pas ratifié à le faire le plus vite possible. Là, on rédige un avenant au traité avec une petite concession pour faire passer le nouveau référendum en Irlande. Franchement, cher lecteur, encore une fois, on prend les citoyens pour des billes. C'est là que le bât blesse. Et maintenant. Les conséquen. Durant tout le week-end, Paris était totalement bouclée. Il fallait assurer la sécurité d'une quarantaine de chefs d'Etat de toute l'Union Européenne et de l'ensemble du pourtour méditerranéen.

Parmi eux, des chefs d'Etat sensibles, et qui auraient pu se faire attaquer, comme Ehud Olmert, Bachar al-Assad ou encore le joyeux Ben Ali. Nous avons donc dû, nous autres habitants de la région parisienne, supporter la forte présence policière suscitée par ce sommet. Tout ça pour quoi ? Les grands journaux français soulignent les grandes difficultés que semblent déjà rencontrer le processus : Libération nous explique que la gouvernance du dispositif pose déjà de gros problèmes dans l'UE comme dans les pays du Sud et que les budgets sont faibles, le Monde nous rappelle l'absence marquante de Mohamed VI et les réticences turques, de même que l'échec des tentatives de conciliation israëlo-palestinienne.

Pour une fois, cher lecteur ébaubi, je vais faire quelques compliments à Nicolas Sarkozy. Ah, que parfo. Je me suis toujours passionné pour la construction européenne, cher lecteur. Je sais que le thème peut sembler totalement rébarbatif et complexe, mais l'idéal est beau et il peut facilement réunir autour de lui de nombreux courants politiques démocrates. Il a aussi permis d'assurer la paix à notre société européenne et a contribué, à sa manière, à faire chuter le totalitarisme soviétique en attirant les peuples de l'Est de l'Europe. L'idée européenne est à l'évidence un facteur de progrès de nos sociétés. Et pourtant, cher lecteur, sous tes yeux ébahis, l'Europe est encore arrivée à un point de ridicule dont elle a le secret. Je résume la situation pour que tu sois au point. L'an dernier, notre joyeux président est arrivé comme un sauveur de l'UE.

Or, voilà qu'un problème se dresse devant les dirigeants européens: la petite Irlande doit constitutionnellement faire un référendum. Cela ne vous rappelle rien? Je vais te donner mon opinion là-dessus. La Chaîne de. La crise de l. Comme je l'avais espéré inconsciemment, l'Irlande a voté non au référendum sur le traité de Lisbonne, comme les Français et les Néerlandais l'avaient fait en 2005 sur le Traité Constitutionnel Européen (TCE). Ce nouvel échec ne peut avoir que du positif, en tout cas, c'est ce qui aurait dû être. Pourtant, depuis le référendum, la presse comme les politiques expriment leurs poignantes inquiétudes, et semblent signifier que nous allons, une fois de plus, nous passer de l'avis du peuple. Les blogueurs libéraux ne cessent de dire depuis la semaine dernière qu'il va donc falloir laisser le peuple de côté pour poursuivre la construction européenne, certains arguant même du fait que l'UE n'étant pas une démocratie en soit, car elle n'est pas un État et que ce n'est finalement pas bien grave.

Comme quoi, malgré les leçons tirées du passé, les élites européennes s'enfoncent dans le n'importe quoi. Je suis atterré de ces comportements antidémocratiques. Alors, n'ayons pas peur, et allons-y!