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Librairies indépendantes face aux géant du secteur

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Les enjeux de la librairie indépendante. Table ronde modérée par Annick Rivoire, journaliste avec : Guillaume Husson (chef du département de l'économie du livre, DLL), Matthieu de Montchalin (directeur de la librairie L'Armitière, Rouen), Jean-Marie Ozanne (directeur de la librairie Folies d'encre, Montreuil), François Rouet (économiste statisticien auteur de Mutation d'une industrie culturelle, La Documentation Française, 2007). Alain Absire Je remercie les auteurs, éditeurs, bibliothécaires, diffuseurs, juristes, journalistes, venus participer à cette seconde journée de notre forum, qui rassemble tous les métiers du Livre.

Hier nous avons envisagé ensemble l'avenir et le contenu de l'oeuvre de création par l'écrit. Puis nous nous sommes intéressés aux perspectives de l'édition face à la numérisation et à la question de l'implication de l'auteur dans l'économie du Livre. Dans son édition de ce matin, Libération a estimé que nous avions choisi d'avoir une vision résolument optimiste...

D'abord, la montée de la vente en ligne. Menace sur les libraires indépendants - Livres. A l'heure des prix littéraires, des librairies baissent leurs stores. Pourtant, ces lieux d'échanges privilégiés se réinventent sans cesse pour animer les quartiers. Pourront-ils s'en sortir ? Ils ne veulent pas mourir en baissant la tête, refusent d'être une exception culturelle, mais les faits sont là : les ­libraires indépendants voient leur chiffre d'affaires baisser inexorablement : - 5,4 % entre 2003 et 2010.

Auteur, éditeur, diffuseur, distributeur, toute la chaîne du livre est concernée par la baisse des ventes, mais c'est le libraire, dernier maillon, qui reste le plus fragile. Juste avant le client, qui risque de voir ce commerce de proximité disparaître du village, de la ville, du quartier, au profit de la vente en ligne, de la grande surface culturelle et de la grande distribution. « L'histoire de la librairie est celle des ruptures de génération », explique Jean-Marie Ozanne, qui dirige la librairie Folies d'encre, à Montreuil. Librairies indépendantes : l'exception française en danger. C'est le collectif de soutien aux librairies indépendantes, Libre Air, qui a monté ce tour de France.

"L'industrie de la musique n'a pas su sauver les disquaires. Essayons de ne pas faire la même erreur avec les libraires ! ", annonce le collectif sur son site. Car les libraires sont lucides. Les causes ? En France, "où tous les présidents de la République ont écrit", le livre tient une place à part, soulignait récemment François Bayrou. Henri Lœvenbruck présente son tour de France des librairies indépendantes avec Bernard Thomasson. Les libraires, entre fatalisme et esprit de résistance. La crise du marché du livre affecte plus les grandes chaînes que les libraires indépendants. Fermeture de Virgin, mise en Bourse de la Fnac, restructuration de Chapitre, libraires indépendants qui mettent la clé sous la porte… Annus horribilis pour la librairie française? «Il ne faudrait pas que ces mauvaises nouvelles cachent la réalité du métier, tempère Matthieu de Montchalin, président du Syndicat de la librairie française (SLF) et libraire à Rouen.

Le marché est en crise, mais ce sont surtout les grandes chaînes qui sont touchées. Il n'y a pas eu d'aggravation pour les librairies indépendantes.» Après une année 2012 morose, en raison notamment du contexte électoral, qui n'est jamais porteur pour le marché du livre (- 3 % l'an dernier), les professionnels souffrent toujours des mêmes maux structurels: loyers élevés dans les centres-villes, charges de personnel en hausse et taux de retour pénalisant. «Les relations avec les banquiers se sont durcies, admet Matthieu de Montchalin. Julien, libraire en hypermarché pour 1224 euros par mois. Julien Migault lit une BD à l’envers chez lui - DR Julien Migault est ce qu’on appelle un « gros lecteur ». A 25 ans, il possède « 800 bouquins, plus 800 BD » : « Je me planque un peu dans les bouquins, le monde autour n’existe plus. » Originaire de Saint-Lô, dans La Manche, il est passionné de bande dessinée depuis l’enfance.

Après un bac littéraire, il fait un DUT (diplôme universitaire de technologie) métiers du livre à Nancy, puis une licence professionnelle en apprentissage chez un libraire indépendant spécialisé dans la BD à Pau. A la fin de son apprentissage, on lui propose un CDI au smic : « C’est le maximum que peut faire un indépendant pour embaucher aujourd’hui, on ne peut pas vraiment payer plus.C’est un secteur qui vivote. . « On se pète le dos à porter des livres » Pour Julien, le métier de libraire « fait rêver beaucoup de gens » mais génère aussi de nombreux lieux communs et préjugés : « Pour tout le monde, le libraire passe son temps à lire, même au travail.