background preloader

Vel' d'Hiv' : la France coupable ?

Facebook Twitter

Quand Henri Guaino réécrit l'Histoire de France et insulte le président Hollande. Henri Guaino lors d'une réunion au ministère de l'environnement le 7 juillet 2010 (J.

Quand Henri Guaino réécrit l'Histoire de France et insulte le président Hollande

DEMARTHON/AFP) Monsieur Henri Guaino se veut gaulliste. Il en prend volontiers la pose. Le gaullisme, c’était, dit-on, une certaine idée de la France. De la grandeur. Scandalisé par les propos de Hollande sur la tragédie du Vél' d’Hiv', l’ancien porte-plume de Nicolas Sarkozy a jugé bon d’injurier le chef de l’état : "Peut-être que Monsieur Hollande se sent plus proche de la France des notables apeurés qui se sont précipités à Vichy après l'armistice ? Un crime de la France contre la France Eh oui, bien sûr que la France avait quelque chose à voir avec le Vel' d'Hiv'. La France, c’est Charles de Gaulle ET Philippe Pétain, Pierre Dac ET Jacques Doriot, Robert Brasillach ET Louis Aragon, Adolphe Thiers ET Louise Michel, que ça vous plaise ou pas. Oui, comme l’a rappelé François Hollande, "ce crime a été commis en France par la France.

En tous cas, il n’a rien dit. François Hollande au Vel D’Hiv : du passé, faisons table ouverte. Fut un temps assez lointain où les intellectuels de gauche méprisaient le passé, ou plus précisément, n’y voyaient rien d’autre qu’une histoire de l’oppression, de la superstition, de la soumission.

François Hollande au Vel D’Hiv : du passé, faisons table ouverte

Bref, la cristallisation de tout ce qu’ils combattaient. Les quelques révolutionnaires sincères qui peuvent rester ici ou là chantent encore l’Internationale pour faire rimer la promesse d’un monde nouveau avec la fin du monde ancien : « du passé, faisons table rase ». Fut un temps moins lointain où ce même passé était devenu un musée généreux dans lequel des petits bourgeois sociaux-démocrates pouvaient piocher à loisir les références anesthésiées qui leur plaisaient : la mystique jaurésienne ou le roman guevariste.

Quelques très belles heures de grands combats historiques pour enchanter les manifestations étudiantes s’opposant à des sujets non moins glorieux, tels les 15 minutes de cours supplémentaires imposés par un quelconque « néofasciste » élu aux dernières législatives. Vichy, ce n'était pas la France. Lundi 23 juillet 1 23 /07 /Juil 21:37 La "rafle du Vel d'Hiv", au cours de laquelle plus de 13.000 juifs de Paris et sa banlieue ont été arrêtés par la police française puis parqués dans le Vélodrome d'Hiver avant d'être déportés vers les camps de la mort nazis, est un crime épouvantable que personne ne conteste.

Vichy, ce n'était pas la France

La responsabilité du régime de Vichy dans l'accomplissement de crimes contre l'humanité, de concert avec l'occupant Allemand, est évidente. Pour autant, en affirmant que "ce crime a été commis en France par la France", François Hollande a commis lors de son discours du 22 Juillet 2012 une erreur d'appréciation considérable. Charles de Gaulle et François Mitterrand n'avaient jamais transigé sur ce point : Vichy, ce n'était pas la France. Bien sûr, des crimes ont été commis sur le territoire national par des policiers et des gendarmes Français, sur ordre du régime collaborationniste.

"Voila maintenant le temps présent où le passé est tout ce qu’il reste du projet politique. Vel d’Hiv : la faute de François Hollande. François Hollande défonce la France pétainiste. Merci. L'histoire de France, un sujet sensible pour Hollande. (François Hollande à la commémoration de la tragédie du Vel d'Hiv le 22 juillet dernier - LEMOUTON-POOL/SIPA) Du même auteur Nicolas Sarkozy n’a pas été trop heureux dans ses rapports avec l’histoire.

L'histoire de France, un sujet sensible pour Hollande

S’il y a des erreurs et des maladresses que François Hollande, dans les mêmes circonstances, aurait pu éviter, il y a cependant pour les présidents de la République une difficulté extrême à « parler » de l’histoire de France parce qu’ils ont été et seront en permanence confrontés à cette lancinante contradiction : exprimer leur point de vue mais en assumant celui, contrasté, fluctuant et divers, de la communauté des citoyens. S’engager en leur nom mais pour tous. Choisir dans l’illimitée virtualité des idées, des connaissances et des regards possibles sur le réel l’approche qui satisfera à la fois le savoir et la complexité. Plus d'articles de Philippe Bilger sur son blog. Vel’ d’Hiv’ : Hollande n'a pas clos la controverse.