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Royal : son optimisme suffira-t-il ?

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Royal, présidente des solutions, pas toujours des résultats. En Poitou-Charentes, les projets ambitieux de la candidate socialiste se heurtent parfois à la réalité. Ségolène Royal salue ses partisans après le second tour des élections régionales à Poitiers, le 21 mars 2010 (Régis Duvignau/Reuters). Ségolène Royal l’affirmait à La Rochelle, interrogée par les lecteurs de Rue89 : « Je veux être la présidente des solutions, des solutions justes et efficaces. » Un pragmatisme flamboyant qu’elle pratique déjà en Poitou-Charentes. Avec des résultats parfois mitigés, comme avec la reconversion de l’usine automobile New Fabris en pôle d’industries vertes.

Un dossier-phare pour la « présidente des solutions »... mais plus compliqué qu’elle ne le pensait. Juillet 2009. A Châtellerault (Vienne), l’équipementier automobile New Fabris ferme, laissant 366 salariés sur le carreau. La fin d’un conflit très médiatisé, au cours duquel les ouvriers sont allés jusqu’à menacer de faire sauter le site. Le projet : un site-modèle pour l’industrie verte.

Politique : Royal éreinte Hollande et Aubry. La candidate de 2007 s'en prend violemment aux sondages et à ses deux rivaux de la primaire. Les sondages, Ségolène Royal ne les regarde pas, promis. Alors, en retour, elle aimerait bien qu'eux aussi arrêtent de s'intéresser à son cas. Mercredi, lors de son point de presse hebdomadaire au siège du PS, elle a dénoncé « l'accumulation de sondages qui voudraient influencer les électeurs avant le scrutin» en soulignant que « beaucoup de Français ne savent même pas qu'ils peuvent voter».

«Je ne laisserai pas faire ce genre de déni de démocratie», a-t-elle prévenu. La veille, Ségolène Royal avait saisi la haute autorité des primaires pour demander notamment «une période d'interdiction de publication» avant le vote des 9 et 16 octobre. À la rencontre des Français «Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction, assure Ségolène Royal au Figaro. Depuis sa défaite au congrès de Reims en 2008, Ségolène Royal a multiplié les universités populaires participatives. Royal est-elle gaucho-lepéniste ? (Capture d'écran Dailymotion - rmc - cc) Du même auteur Pour la présidente de Poitou-Charentes et le député-maire de Vénissieux, l’immigration va à l’encontre des intérêts des classes populaires.Au moment où Terra Nova, think tank proche du PS, explique que la gauche française ne doit plus compter sur les classes populaires, aux tendances forcément xénophobes et réactionnaires, au moment où le PCF reprend dans son projet un texte de Rockhaya Diallo intitulé « le communautarisme, c’est mal ?

», on remarque d’autant plus facilement les voix iconoclastes.C’est ainsi qu’André Gérin, qui avait déjà lancé l’idée d’interdiction de la burqa à un moment où le président de la République y était opposé, a tenu conférence de presse le 20 juin. Il y a expliqué que le PCF ne pouvait soutenir Jean-Luc Mélenchon : « L’essentiel pour ce fidèle de Mitterrand et de l’OCI sera de négocier un ministère avec Martine Aubry et le Parti socialiste ».

Mais ce n’est pas tout. Pourquoi Ségolène Royal aura du mal à remonter la pente. Aubry et Hollande parlent au PS, Royal et Montebourg visent le peuple de gauche. Ségolène Royal tente d'ajouter des flèches à son arc républicain. Ségolène Royal ( Wikimedia commons - Guillaume Paumier - cc ) Du même auteur Rassembler, rassembler, jusqu’au centre et même au-delà. Depuis une semaine, Ségolène Royal martèle avec insistance ce qu’elle entend probablement mettre en avant comme une de ses marques distinctives par rapport aux autres candidats : la volonté de rassembler « de l’extrême-gauche aux centristes humanistes » et même jusqu’à la « droite gaulliste ». Si la perspective de l’association du centre, du moins de sa version « acceptable » le MoDem, est (déjà) un serpent de mer récurrent dans les débats socialistes, la question de rallier des gaullistes et, plus précisément encore, la « droite gaulliste » pousse la réflexion un cran (nettement) plus loin.

Acte visiblement tout sauf irréfléchi puisque Ségolène Royal a enfoncé le clou ce week-end, avec une tribune dans le Monde reprenant de longs extraits de la lettre que lui avait adressée Jean-Marcel Jeanneney, ministre de De Gaulle, durant la dernière présidentielle. Primaire: pour convaincre les Français, Ségolène Royal veut débattre. Ségolène Royal tape sur les grosses fortunes… et sur les candidats socialistes ! Poison des sondages: Lévy (Harris interactive) répond à Royal et Montebourg. Les candidats socialistes se font tirer le portrait par SuperNo. Du même auteur Meurtri par quelques réactions à mon billet précédent, j’ai mûrement réfléchi, et j’ai décidé d’appuyer sur le bouton “reset” de mon cerveau.

Au placard l’attitude systématiquement négative, le tir à l’arme lourde sur ces pauvres politiciens qui, après tout, font un dur métier tant il est difficile de satisfaire des électeurs qui ne sont jamais contents. C’est donc armé d’un moral d’acier tout neuf que je me suis installé dans mon fauteuil jeudi soir pour choisir celui ou celle qui sera notre prochain Président de la République. Quel suspense haletant : comment départager des penseurs aussi con-sidérables que Ségolène Royal et Jean-Michel Baylet ? La mission s’annonçait difficile. Tout de suite, j’ai bien aimé le petit Valls : le croisement d’un candidat de la téléréalité et de Margaret Thatcher. Retrouvez SuperNo sur son blog. Ségolène Royal: le contrat de confiance ou de méfiance?

(Photos : Marianne) Du même auteur Les drapeaux tricolores sont là. Monumentaux et stylisés. Positionnés de part et d’autres de la tribune. Et dans la salle aussi, agités par quelques-unes des 2 000 personnes qui ont fait le déplacement à Montreuil pour ce meeting organisé à tout juste un mois du premier tour de la primaire. Sur l’écran géant qui barre le fond de la salle, les slogans défilent lentement, un à un, en lettres blanches sur fond bleu : « L’ordre social juste », « La force citoyenne », « Les solutions efficaces et justes »… Pas de surprises, Ségolène Royal fait dans la répétition ou la constance, c’est au choix, depuis 2007.

Et quand elle parvient jusqu’à son pupitre après avoir fait une entrée toute simple (sic) sur… « Simply the best » de Tina Turner, les mots égrainés au micro sont reconnaissables entre tous. Mitterrand, sa référence, quand elle confie voir chez ces deux principaux adversaires, Martine Aubry et François Hollande, des « profils à la Jospin » ! Aubry, Hollande, Montebourg, Royal: tractations primaires ou prématurées? Primaire PS: Aubry-Hollande, Royal-Montebourg, ces duels qui se neutralisent. Deux synthétiseurs (Hollande et Aubry), deux clarinettistes (mais qui jouent juste, Royal et Montebourg), un « ambianceur » (Valls) et un … comment dire… anachronisme (Baylet). Telle était la physionomie du groupe pas vraiment rock qui s’est produit ce soir sur l’antenne d’iTélé à l’occasion du deuxième débat télévisé de la primaire citoyenne du PS. Deux synthétiseurs ?

A l’évidence, le poste de Premier secrétaire vous marque à vie et il est bien difficile de se défaire de ce costume coupé par le tailleur Ted Consensus. Hollande et Aubry nous l’ont montré. Ils ont cherché à se mettre au-dessus de la meute des concurrents, saluant les idées des uns, piochant à l’occasion chez les autres. Mais le couloir de la synthèse est un couloir étroit. Il n’y a pas de place pour deux. Autre duel, celui des clarinettistes Royal et Montebourg. Reste enfin Manuel Valls qui, à l’évidence, a bien fait d’arrêter d’hésiter de se présenter à cette primaire. Pour son dernier meeting, Royal a joué son va-tout. Du même auteur Sous l’énorme boule à facette du Bataclan, Ségolène Royal ne s’est pas faite attendre.

Comme l’aurait fait une star. Elle a même réussi l’exploit de dérouler trois quarts d’heure de discours avant même que Martine Aubry ne commence le sien à quelques rues de là. Pourtant, veste rouge sur corsage blanc, elle arrive sous les acclamations de la salle et arbore un micro de scène qui lui court sur la joue droite – à la Britney Spears.

En terre conquise devant une salle d’un millier de personnes - essentiellement des fidèles - elle s’en tient à ses fondamentaux, récapitulant un à un les cinqs pilliers (famille, sécurité, santé, éducation, banlieue) inscrits dans son « Contrat avec la Nation » qui s’affiche en long et en large de part et d’autre de la scène. Méthode Coué Mais ce qui ressemble fort à une thérapie de groupe pour les déçus de 2007 suffira-t-il à conjurer le sort en 2012 ?