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La fin de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois

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Les sous-traitants de PSA en première ligne. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Mathilde Damgé C'était la semaine dernière. Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, s'était dit "préoccupé" de la situation des sous-traitants automobiles français. "Nous avons aujourd'hui sur la carte de France de nombreuses difficultés dans la sous-traitance de rang deux, qui nous préoccupe", avait déclaré le ministre. Difficile de recenser la totalité des sous-traitants de PSA, de premier, de deuxième ou troisième rangs (c'est-à-dire d'entreprises qui ne travaillent pas directement avec les constructeurs automobiles, mais avec leurs fournisseurs).

Mais ce qui est sûr, c'est qu'ils seront en première ligne dans la restructuration de PSA, oubliés du plan social et victimes collatérales d'une industrie française malade. >> Lire : "Dans l'automobile franc-comtoise, des formations pour éviter de licencier" "L’environnement économique et politique international apparaît très instable. >> Voir le document : "Les emplois menacés en France" Six questions sur la restructuration choc de PSA. L'annonce était attendue, elle n'en a pas moins provoqué un forte émotion ce matin.

PSA arrêtera en 2014 la production sur le site d'Aulnay sous Bois, et va supprimer 8.000 emplois en France. Les syndicats parlent de "séisme", de "déclaration de guerre" et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a évoqué "un véritable choc" pour l'industrie. Il a demandé à la direction de PSA de mener "sans délai" une "concertation". Il a également donné quinze jours à un expert pour évaluer la situation du constructeur.

Quelles sont les mesures de restructuration ? La principale mesure est donc la fermeture de l'usine d'Aulnay dès 2014, qui emploie 3.000 salariés. Le site de Rennes est également violemment touché, avec 1.400 postes supprimés sur les 5.600 salariés. Comment expliquer un plan aussi massif ? PSA met en avant les effets de la crise économique en Europe qui pèsent sur les achats de voitures. >>> Lire : Pourquoi PSA taille dans ses effectifs Pourquoi sacrifier Aulnay ?

PSA : retour sur un an d'annonces dans le vent. L'«équipe de France» Montebourg est sur le pont. Mais la vague est forte. 8000 emplois sacrifiés à l'austérité. Mercier sonne le grelot médiatique contre la direction. Jean-Pierre Mercier devant l'usine PSA d'Aulnay (Paul Cooper / Rex Featu/REX/SIPA). On risque de beaucoup voir Jean-Pierre Mercier à la télévision et sur les ondes ce jeudi.

Tandis qu'un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire de PSA a lieu dans la matinée, un mouvement de grève et un rassemblement devant les portes de l’usine sont organisés, à l'initiative, entre autre de ce syndicaliste de la CGT. Sa réaction sera écoutée, reprise, commentée. D’autant plus que le constructeur automobile devrait annoncer «de mauvaises nouvelles», selon les mots employés par Michel Sapin, ministre de l’économie, ce mercredi matin. Il pourrait notamment s’agir de l’annonce d’un vaste plan social et, peut-être, d’une fermeture définitive de l’usine d’Aulnay-sous-bois.

Du même auteur Jean-Pierre Mercier, 44 ans, est ouvrier cariste à l’usine d’Aulnay depuis 16 ans et délégué CGT depuis 1999. Avec ses petites lunettes rondes et son air intello, il est le «parfait client» pour les médias.