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Janvier

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Tunisie : MAM, ma sœur MAM, pourquoi n’as tu rien vu venir ? MAM, ma sœur MAM, ne vois-tu rien venir ? Rien du côté de la Tunisie, en tout cas. Un pays des plus calmes avec ses plages, ses touristes, ses villas pour people du sérail politico-médiatique et un président élu à chaque élection avec près de 90% des suffrages. Pas de quoi s’inquiéter. Il aura fallu attendre le départ de Ben Ali pour que la diplomatie française se rende compte de ce qui se tramait de l’autre côté de la Méditerranée. Révolte en Tunisie: valse des ambassadeurs au Quai d'Orsay. Kouchner, Rama Yade, Sarkozy et Ben Ali à Tunis « Le style de MAM s’impose au Quai d’Orsay ».

Révolte en Tunisie: valse des ambassadeurs au Quai d'Orsay

Le Figaro en faisait ses gros titres dans un article louangeur sur la rupture Alliot-Marie. Du travail, pas de chasse aux sorcières, mais une reprise en main d’un Ministère à l’agonie, frustré sous l'ère Kouchner et une volonté farouche de s’émanciper de la lourde tutelle élyséenne et du conseiller Jean-David Levitte, surnommé « Diplomator » ! « Sa marque, elle entend surtout la donner en renforçant les capacités d'anticipation et d'influence de la diplomatie française » écrivait le journal.C’était il y a 10 jours. Une éternité. Boris Boillon, l'ambassadeur Business Entre l'Elysée et le corps diplomatique, les couteaux sont tirés Du même auteur La directrice des Nations Unies et des droits de l'homme nommée à...PékinPékin a enfin trouvé son ambassadeur.

Dans les faits, le poste faisait l'objet d'une bataille feutrée entre Jean-David Levitte et Michel Alliot-Marie. Manifeste pour une nouvelle République en Tunisie. Diplomatie française, entre amateurisme et mauvais pragmatisme. Et si l’on réquisitionnait l’empire immobilier de Ben Ali à Paris ? Sarkozy sur la Tunisie : un pas en avant, trois pas en arrière. La Tunisie n’est ni l’Algérie, ni le Maroc ni l’Iran. Tunis : à la librairie Al Kitab, enfin les livres interdits ! Revue de blogs tunisiens, la contestation s'exprime sur la toile. Alliot-Marie, DSK, Mitterrand, ils se sont tous levés pour Ben Ali! Tunisie : le gouvernement français ou la politique de la girouette. (Michèle Alliot-Marie - Wikimedia Commons - Evil Monkey - cc) Du même auteur Pourquoi la joie n'est-elle jamais sans mélange ?

La révolte populaire en Tunisie, en moins d'un mois, a fait « tomber » le président Ben Ali qui s'est réfugié, après avoir pris la fuite avec son épouse, en Arabie Saoudite. Les victimes ont été nombreuses, plus d'une centaine de morts tués par le tir de balles réelles. Le dictateur qui a dominé sans partage ce pays durant plus de 20 ans a été renversé par une fronde devenue révolution dont il n'a pas su prendre la mesure, tant il est vrai que le pouvoir absolu aveugle ceux qu'il veut perdre. Je ne peux pas m'empêcher d'éprouver comme une sorte de vertige devant des soutiens aussi choquants et des reculades aussi ostensibles. Chine-Tunisie: si loin, si proche. Tunisie : la nullité de la diplomatie française. Tunisie : le rêve à dure épreuve. Du même auteur « Comment allons-nous passer d’une insurrection à un processus démocratique et citoyen ? » Au soir d’une journée de grandes violences, c’est Maya Jribi, secrétaire générale du Parti Démocrate progressiste, qui se pose cette question-clé pour l’avenir des Tunisiens.

Alors que la composition du gouvernement d’union nationale doit être annoncée lundi 17 janvier, le peuple qui a réalisé en un temps record la première révolution arabe depuis les guerres d’indépendance vit à la même vitesse les convulsions d’un lendemain de dictature. Tunis avait ce dimanche des airs de Beyrouth, de Bagdad ou d’Alger. Comme aux pires instants de ces capitales de la douleur, y faire son métier de journaliste n’y a pas non plus été facile. Tout se passe donc comme si le pire était pressé d’étouffer le meilleur, mettant le rêve à dure épreuve. Tunis : Tirs et snipers dans le centre de la capitale. Tunisie : les milices contre la révolution. (dessin Louison) Du même auteur Un, deux, trois, quatre hélicoptères bourdonnent dans le ciel de Tunis.

Tunisie : les milices contre la révolution

L’armée veut protéger la ville. Il est 23 heures, ce 15 janvier, seconde nuit après la révolution. Elle devrait être traversée d’euphorie et résonner de chants : elle est hantée par la peur. Tunisie : les intellectuels ne pipent mot. Tunisie : entre pillages et nouveau président par intérim. (dessin Louison) Du même auteur Ben Ali a fui en Arabie Saoudite et Mohamed Ghannouchi n’aura assuré la transition qu’une seule nuit.

Tunisie : entre pillages et nouveau président par intérim

Le conseil constitutionnel a proclamé, à 11heures 30 ce samedi 15 janvier, le président du Parlement, Foued Mebazaa, président par interim, en vertu de l’article 57 de la constitution. Des manifestants seraient descendus dans la rue à Gafsa, Kasserine, Thala, au Kef, en criant « Non à Ghannouchi ». Retranchés ce matin à l’intérieur du siège de l’Union générale des travailleurs tunisiens, place Mohamed Ali, alors que les blindés de l’armée ont pris position à tous les carrefours, une centaine de syndicalistes s’avouent soulagés pour quelques heures : ils sont la base du mouvement syndical. « Le peuple réclame la dissolution du RCD, le parti de Ben Ali et la traduction en justice de ses dirigeants, il ne veut pas qu’on lui vole sa révolution !

Des hélicoptères de l’armée tournent sans cesse. Tunisie : la gêne des politiques français. Yann Wehrling - Flickr - Régions démocrates 2010 - cc Du même auteur J'ai été contacté avant-hier par un responsable de la communication multimédia du Sénat : il me proposait de réagir aux déclarations d'un sénateur socialiste, Jean-Pierre Sueur.

Tunisie : la gêne des politiques français

Évidemment, pour l'opposition de gauche, le silence français pourrait être du pain bénit, mais, en écoutant la pondération avec laquelle s'exprime notre sénateur du Loiret, on comprend qu'il serait fâcheux de fâcher les autorités tunisiennes. Pour la forme, il est de bon ton de leur réclamer d'écouter les manifestants et de condamner avec fermeté les tirs sur ces derniers, mais cette vivacité du ton est vite rattrapée par un discours finalement réaliste : qui aurait le poids politique pour succéder à Ben Ali ? Et de rappeler les réussites du régime, à commencer par son choix de mettre le paquet sur l'Éducation. Tunisie : Ben Ali, c'est fini ! (dessin Louison) Du même auteur Tout s’est déroulé à une vitesse hallucinante. Tunis : manifestations aux cris de « Ben Ali : dehors » Tunisie, la logique de mort. Tunisie : pourquoi la France reste-t-elle silencieuse ? (Ben Ali - Flickr - niquieg's - cc) Du même auteur Un étrange silence semble avoir gagné la classe politique française dans son ensemble, dès lors que la presse évoque la situation en Tunisie.

Tunisie : pourquoi la France reste-t-elle silencieuse ?

Michèle Alliot-Marie s'est bien gardée de communiquer, même si son porte-parole a appelé au calme en Tunisie, et Frédéric Mitterrand s'est refusé à qualifier la Tunisie de dictature univoque. L'expérience de la décennie qui vient de s'achever a certainement rendu la classe politique française prudente. Oui, la Tunisie est actuellement sous la coupe d'un régime despotique et corrompu. Comme l'écrit Mahmoud Saïdi, le gouvernement tunisien, dans son obsession de contrôle, s’est en effet évertué à exercer une maîtrise étroite sur l’économie à travers le système des licences auquel s’est couplée une corruption généralisée des fonctionnaires, conditionnant l’accès à l’emploi et la création d’entreprises.

Tunisie : « Le peuple terrorise le gouvernement »