background preloader

2010

Facebook Twitter

Sondages élyséens: le tribunal remplace le Parlement. (dessin: Louison) Du même auteur Le rapport de la Cour des comptes rendu public en juillet dernier n’y allait pas par quatre chemins. Ce qu’il révélait tenait en cinq points troublants : 1) La Présidence a versé près d'1,5 million d’euros à un cabinet d’études chargé de jouer les intermédiaires entre l’Elysée et des instituts de sondages. 2) Le partenariat qui liait l’Elysée et ce cabinet s’était fait sur la base d’une simple convention sans passer par la procédure pourtant obligatoire d’appel d’offre. 3) Cette convention (qui tenait sur une maigre page !) 4) Ce cabinet était, d’après la Cour des comptes, « un client du “Politoscope”, enquête grand public “omnibus” réalisée par l’institut OpinonWay, dont les résultats sont publiés par Le Figaro et LCI ». 5) La Cour des comptes soulevait un autre problème : sur les 35 études facturées par ce mystérieux cabinet, au moins 15 avaient fini dans les médias.

Depuis, les informations se sont faites plus précises. OpinionWay vs Marianne: ça se passe comme ça au tribunal. (dessin: Louison) Mardi 2 février, six journalistes de Marianne (Gérald Andrieu, Daniel Bernard, Philippe Cohen, Sylvain Lapoix, Régis Soubrouillard et Jessicas Thomas), ainsi que le directeur de la publication Maurice Szafran, comparaissaient devant la XVII° chambre du tribunal de grande instance de Paris. La partie civile était constituée par l'institut de sondage OpinionWay, auquel Marianne et Marianne2 avaient consacré une série d'articles après le rapport de la Cour des Comptes. L'Orne en Normandie, petit paradis pour un grand weekend !

Tout avait débuté au comptoir du Café des deux palais où les prévenus avaient avalé un sandwich avec leurs avocats.13h30. Il faut attendre les diverses mises au point de l'agenda judiciaire avant que ne commence le procès en tant que tel. 14h15. Ça y est. 15h. 15h30. 16h15. 17h15. 18h. 18h40. 19h. Du même auteur Va, lis et reviens : Ils parlent du procès : La dépêche de l’AFP reprise notamment par Le Parisien, Le Figaro, France24 ou bien encore LCI. Sondages de l'Elysée: suite et fin ?

14H30. En accord avec les deux parties, le Président du Tribunal choisit d'interroger d'abord le plaignant, estimant qu'il valait mieux commencer par l'exposé des motifs qui ont abouti au procès et à l'audience. « Adressez vous au Tribunal, vous n'êtes pas sur un pré! » Patrick Buisson a commencé son intervention par un long dégagement sur son métier, exposant notamment ses aspects techniques qui échappent au sens commun. Les sondages sont un domaine délicat, a-t-il indiqué en substance, support de fantasmes de manipulation sur lesquels brodent les journalistes.

Après que le Président lui ait demandé de se recentrer sur l'affaire, le conseiller de l'Elysée que son contrat avec l'Elysée relevait d'un no man's land juridique, indiquant qu'il était disponible 24 heures sur 24 pour répondre aux questions que le président se pose sur l'opinion. Selon lui, le rapport de la Cour du Comptes n'a pas respecté le principe du contradictoire. 16h00: Philippe Cohen est appelé à la barre. Du même auteur. Eric Halphen dénonce «l'inertie du Parquet» dans l'affaire des sondages de l'Elysée. (photo: rafaelmarquez - Flickr - cc) Du même auteur L’affaire des sondages de l’Elysée a de multiples facettes.

Il en est une qui a été très peu explorée. Et pourtant. Il s’agit de la « convention » passée, en dépit du code des marchés publics, entre la Présidence de la République et Publifact, ce cabinet dirigé par Patrick Buisson et qui servait d’intermédiaire avec les instituts de sondages (parmi lesquels OpinionWay). Aujourd’hui, ce volet de l’affaire des sondages élyséens resurgit avec la bien nommée association anti-corruption, Anticor . Marianne2 : En ligne de mire de votre plainte contre X, il y a la convention qui unissait jusqu’il y a peu l'Elysée au cabinet Publifact dirigé par Patrick Buisson.

Eric Halphen : D’une part, cette convention a été passée sans appel à la concurrence. En clair, vous expliquez qu’il y a un blocage au niveau du parquet de Paris dans cette affaire ? Nous voulons inciter le ministère public à enquêter. Nous ne sommes pas de purs naïfs. . « Motivé » ? OpinionWay et la «liberté de la presse» (photo: katerha - Flickr - cc) Du même auteur «Que les journaux adorent nous critiquer c’est leur droit, cela fait partie de la liberté de la presse. » Il en a de bonnes, Charles-Henri d'Auvigny ! Dans une interview donnée au blog « Média, un autre regard » le tout nouveau directeur général adjoint d’OpinionWay chargé du développement et de la communication la joue « ouvert-à-la-critique ».

Ça ne mange pas de pain de l’affirmer. Plus compliquée, en revanche, est la mise en pratique. OpinionWay et son président Hugues Cazenave, rappelons-le, viennent d’offrir à Marianne et six de ses journalistes un petit détour par la case justice exigeant, au passage, plusieurs dizaines de milliers d’euros en réparation du préjudice qu'ils estiment avoir subi (délibéré le 16 mars). Dans ce même entretien, Charles-Henri d'Auvigny revient sur l’affaire des sondages élyséens. Pour consulter l'intégralité de la lettre de Philippe Séguin adressée à Hugues Cazenave. Va, lis et reviens: Affaire Woerth, sondages de l’Elysée: vacances, j’oublie tout? (dessin: Louison) Du même auteur Avec les vacances d'été, l’affaire Woerth-Bettencourt pourrait-elle être remisée aux oubliettes ? Impossible ! Trop gros ! Trop scandaleux ! Une affaire d’Etat de ce genre-là, avanceront certains, ne s’enterre pas !

Et pourtant, il y a près d'un an, alors qu’Eric Woerth n’était pas encore dans l’œil du cyclone, la Château devait faire face à une tempête tout aussi grosse et scandaleuse : une affaire d’Etat, déjà, celle des sondages de l'Elysée. Il y a un an donc, la Cour des comptes alors présidée par un certain Philippe Séguin rendait ses conclusions sur les dépenses de l’Elysée.

Cette « petite bombe » ? Mais le rapport de la Cour des comptes allait encore un peu plus loin : « Sur les 35 études diverses facturées en 2008, était-il indiqué, au moins 15 d’entre elles avaient également fait l’objet de publications dans la presse. Il n'empêche. «Nous partîmes cinq cents, mais nous nous vîmes plus que trois en arrivant au port!» Roms: le sondage sur mesure d'OpinionWay et du Figaro. Figaro: opération «Restore Hope» en Sarkozie. Sondages de l’Elysée: les affaires d’Etat se cachent… pour mourir? (dessin: Rodho) Du même auteur Si les scandales naissent à grands bruits, ils finissent dans le silence. Ou presque. Alors que l’affaire Bettencourt défrayait l’actualité de l’été 2010, l’OpinionGate connaissait ses derniers développements. Depuis plusieurs mois, il n’y avait rien de nouveau. . « Pour l’ensemble des sondages que vous évoquez et qui relèvent de sa compétence, la commission a exercé, dans leur plénitude, les compétences que lui attribue la loi et seulement celles-ci » (Lettre du 21 juin 2010).

En l’espèce, il serait ridicule d’argumenter à nouveau. Lire la suite sur le site de l'Observatoire des sondages Va, lis et reviens : Affaire Woerth, sondages de l'Elysée: vacances, j'oublie tout? Sondages de l'Elysée : débouté, Halphen réagit. (photo: rafaelmarquez - Flickr - cc) Du même auteur Décidément, l'Elysée dans sa version Sarkozy est passée maître dans l'art de désamorcer les crises, avec la complicité d'un Parquet qui reste complaisant, même si le juge Courroye a dû lâcher le dossier Bettencourt la semaine dernière. L'affaire des sondages de l'Elysée, baptisée l'Opiniongate par l'Observatoire des sondages, vient de connaître un énième rebondissement en forme d'épilogue décevant.

Petit rappel des faits. En juillet 2009, la Cour des Comptes publie un rapport sur les dépenses de l'Elysée. En février dernier, l'association anti-corruption Anticor décide donc de porter plainte contre X pour «délit de favoritisme». Huit mois après le dépôt de plainte, le Parquet vient de classer sans suite la plainte déposée par l'association au motif que l’irresponsabilité pénale dont jouit le chef de l’Etat «doit s’étendre aux actes effectués au nom de la présidence de la République par ses collaborateurs».

Quel recours envisagez-vous ? Sondages de l'Elysée: pour Maître Eolas, le Parquet a violé la constitution. (photo: rafaelmarquez - Flickr - cc) Du même auteur Marianne : Quand vous avez appris le classement sans suite de la plainte contre X déposée par Anticor, vous avez publié un message sur Twitter :« Selon l’analyse du parquet de Paris, si le président de la République ordonne un assassinat, le tueur est couvert par l’immunité ». Quel était le sens de votre tweet ? Maître Eolas : On peut comprendre que le président bénéficie d’une immunité parce qu’il est élu au suffrage universel et garant de l’intégrité du territoire donc il faut le mettre hors de portée pour qu’en temps de crise personne ne puisse lui faire des ennuis.

Mais ses conseillers n’ont aucune légitimité personnelle, c’est le président qui les désignent librement par une simple décision qui n’est même pas publié au Journal officiel et ils peuvent être révoqués de la même façon. Pourquoi bénéficieraient-ils alors d’une telle immunité dans l’exercice de leur fonction ? Il n’y a aucune justification.