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Condition de travail

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Rendre visibles les souffrances du travail : du féminisme à la justice sociale. Depuis quelques mois, le débat sur la hausse du salaire minimum à 15 $ défraie la chronique au Québec. Au début d’octobre, des centaines de manifestants ont déambulé dans les rues de Montréal pour la réclamer. Dans les médias, les opinions s’affrontent. L’économiste Pierre Fortin, par exemple, a récemment parlé de l’instauration du salaire minimum à 15 $ comme d’une « bombe » potentiellement dévastatrice pour l’économie.

D’autres soutiennent au contraire que l’instauration d’un salaire minimum permettant de vivre dignement serait efficace pour lutter contre la pauvreté et stimuler la consommation sans pour autant compromettre le taux d’emploi. Au-delà des débats idéologiques et alors que, de toute façon, ni Justin Trudeau ni Philippe Couillard ne sont favorables à la hausse du salaire minimum, un fait demeure : on ne s’intéresse que rarement aux conditions de travail et de vie des plus bas salariés. Une méconnaissance fondée sur le scepticisme Souffrir pour gagner son pain.

L’équité salariale, 20 ans plus tard. Le 21 novembre 1996, Québec adoptait la Loi sur l’équité salariale, afin que les métiers majoritairement ou traditionnellement féminins soient rémunérés à leur juste valeur. Bonne nouvelle pour les caissières, adjointes administratives, coiffeuses, préposées aux bénéficiaires… Mais 20 ans plus tard, l’équité est-elle pleinement réalisée?

La Gazette des femmes fait le point. Retour dans les années 1990. Les syndicats et les groupes de femmes font pression pour qu’une loi sur l’équité salariale soit adoptée. Après la marche Du pain et des roses en 1995, le gouvernement s’active. Faisant fi de la partisanerie, les députées péquistes comme libérales offrent leur appui, et en novembre 1996, la loi est adoptée à l’unanimité, portée par la ministre de l’Emploi, de la Solidarité et de la Condition féminine, Louise Harel. La valeur du travail des femmes sera enfin reconnue. En réalité, il était déjà protégé par la Charte des droits et libertés de la personne depuis 1975. Comparaison complexe. Proches aidantes du baby-boom : le piège financier. Selon des estimations du Vérificateur général du Québec datant de 2001, mais toujours utilisées aujourd’hui, les proches aidants feraient économiser 4 milliards de dollars au système de santé québécois chaque année. Le poids réel des pertes financières des proches aidants, lui, est moins connu – pertes surtout assumées par les femmes de plus de 45 ans.

Une Québécoise sur deux aura à tenir ce rôle au cours de sa vie. Peut-on éviter l’appauvrissement de la prochaine génération d’aînées? Chaque semaine au Canada, 2,2 millions d’heures de travail sont perdues pour les quelque 8 millions de proches aidants qui s’occupent de gens ayant une incapacité, qu’elle soit causée par une maladie, la vieillesse ou un handicap. La tendance s’accélère : dans toute l’année 2012, 89 000 Québécois des deux sexes avaient fait de même. « Le nombre de proches aidants augmentera à cause du vieillissement de la population et de l’état de notre système de santé public. Cinquantenaires sous pression. Le communautaire : l’avenir des soins aux personnes vulnérables? Le scénario se répète souvent. Après avoir attendu six mois, une personne âgée et malade reçoit enfin l’aide de son CLSC.

Mais c’est insuffisant. Car la majorité des aînés en perte d’autonomie sévère n’ont pas les moyens de payer pour des soins privés d’appoint, même si les entreprises qui les offrent refilent une partie de la facture à l’État, selon le Réseau FADOQ. Que fait alors la proche aidante lorsqu’elle est à bout de souffle et que les CHSLD débordent? Elle se tourne vers le communautaire. Au Regroupement des aidants naturels du Québec, le nombre d’organismes membres a triplé depuis 15 ans. « Le rôle de nos organismes a changé, précise le coordonnateur, Mario Tardif. Les organismes pour personnes âgées ne sont pas les seuls sous pression. Une place plus grande Cette année, Québec a prévu 60 M $ d’argent neuf en soins à domicile. Quelle est la place des organismes communautaires dans le système de santé? Des services (très) variables. Prendre les choses en main en attendant une nouvelle économie. Dans une société plutôt riche comme la nôtre, on ne peut se permettre d’être complaisant à l’égard du fait que 733 700 salarié·e·s occupent des emplois à bas salaire qui ne leur permettent pas de subvenir à leurs besoins, ce qu’on appelle des salaires non viables.

Si l’État ne s’occupe pas de la question, il est tout à fait légitime que les travailleurs et travailleuses prennent les choses en main. On réplique typiquement à mon objection qu’il est dommage que certaines personnes travaillent dans ces conditions, mais que l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail repose sur l’existence d’un certain nombre d’emplois à bas salaire qui permettent à la main-d’œuvre non qualifiée d’une région donnée d’avoir accès à des emplois. On en vient donc à parler de mécanismes de fixation du salaire. Notons tout d’abord que l’argument présenté ci-dessus ne tient pas la route parce que 44 % des personnes qui reçoivent un bas salaire sont surqualifiées. L’ambition pour quoi faire ? Lorsque Châtelaine m’a demandé, pour le numéro de la rentrée sur l’ambition, ce que le fait d’être ambitieuse m’avait apporté, je suis demeurée perplexe.

Me définir comme telle ne m’avait jamais traversé l’esprit. D’autant plus que, symptôme de ma jeune vingtaine assurément, je me sens comme un imposteur dans 90% des activités que j’entreprends. Ambitieuse ? Mais non. Travaillante et chanceuse, au mieux. À LIRE: Ambitieuse, moi? Puis, mon embarras face à cette interrogation m’a frappée. Malgré tout, le discours sur l’ambition féminine m’agace. « Foncez ! Photo: iStock « À travail égal, salaire égal » dit la formule bien connue, mais visiblement il faudrait préciser ce que l’on entend par « travail ». D’autre part, le déficit de confiance des femmes les pousse à travailler plus pour accomplir une tâche donnée, et le fruit de leurs efforts est souvent moins célébré. À LIRE: Témoignages: des femmes et leur ambition. Les 20 ans de la Loi sur l’équité salariale.

Les organisations syndicales revendiquaient le salaire égal pour un travail équivalent depuis les années 1970. Après de longues batailles, l’Assemblée nationale a adopté la Loi sur l’équité salariale en 1996. Sur le terrain, la législation a fait toute la différence, d’après les centrales syndicales. Retour et bilan.

Lorsque Francine Lévesque est entrée sur le marché du travail comme préposée aux bénéficiaires à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont en 1977, il y avait des postes de niveau 1 et des postes de niveau 2. Quelle était la seule différence entre les deux ? Le niveau 1 était pour les femmes, le niveau 2 pour les hommes. . « Ça a été aboli en 1979, mais il restait encore beaucoup de discrimination systémique ; on ne faisait pas exprès, mais les femmes se retrouvaient toujours dans des métiers moins bien rémunérés », raconte Francine Lévesque, aujourd’hui première vice-présidente de la CSN.

Les centrales syndicales ont été les premières à se battre pour l’équité salariale au Québec. À force de solidarité féminine. Adoptée il y a 20 ans, la Loi sur l’équité salariale fait maintenant bien partie de la réalité du monde du travail. Mais à l’époque, la faire adopter avait nécessité une longue lutte. Particulièrement de la gent féminine dans les syndicats, les groupes de femmes et les partis politiques. Retour sur les événements avec des acteurs et actrices clés de l’époque. « La loi sur l’équité salariale n’aurait pas été adoptée si les femmes de tous les partis n’avaient fait front commun, croit Louise Harel, alors ministre péquiste de l’Emploi et de la Solidarité.

J’avais des alliées précieuses du côté libéral, comme Monique Gagnon-Tremblay, Monique Jérôme-Forget et Liza Frulla, alors qu’habituellement l’opposition s’oppose. Les femmes députées étaient très mobilisées, et le projet de loi a finalement été adopté à l’unanimité. » Et ce, malgré les réticences de certains. Il faut se replonger dans le contexte de l’époque. Un travail de longue haleine Le chemin qu’il reste à parcourir Son souhait ?

Quand la maladie appauvrit | Gravel le matin. Gravel le matin - Journal. Collectif Ethique sur l’étiquette. Consensus droite-gauche contre les régimes à deux vitesses. En s’attaquant de front à la notion d’ancienneté, les jeunes libéraux ont mis en évidence cette semaine un étonnant consensus gauche-droite sur les clauses de disparité de traitement, dites « orphelin ». Or cette fois, on ne parle pas d’iniquités dans les salaires, mais bien dans les régimes de retraite et dans les avantages sociaux. Lors de son congrès qui se tiendra cette fin de semaine, la Commission-Jeunesse du Parti libéral va proposer que le gouvernement clarifie la Loi sur les normes du travail pour abolir les disparités de traitement en fonction de l’embauche tant dans les régimes de retraite que dans les régimes d’assurance collective, les fameuses « clauses orphelin ».

Fait rare : des représentants jeunesse de la FTQ ont salué la démarche. « On est d’accord avec la formulation de la proposition des jeunes libéraux », a plaidé jeudi Dominic Lemieux, adjoint au directeur québécois des Métallos, un syndicat affilié à la FTQ, en marge d’un débat du Forum social mondial.