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Oracle et logiciels libres

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(Utilitaires, Outils) > Du rififi autour d'OpenOffice. 20/04/09 : Oracle rachète Sun MicroSystems. L'éditeur américain de logiciels Oracle a pris tout le monde de court en annonçant, lundi 20 avril, qu'il comptait acquérir le groupe informatique Sun Microsystems pour 9,50 dollars par action. Ce dernier venait de refuser une offre d'International Business Machines de 9,40 dollars par action, selon des sources proches du dossier. Le président d'Oracle, Safra Catz, a déclaré que l'acquisition, qui devrait être bouclée cet été, ajouterait au minimum 15 cents par action aux résultats dans la première année complète après l'achèvement de l'opération. "L'accord va renforcer la position d'Oracle face à IBM. Oracle a fait un bon travail sur les acquisitions qu'il a réalisées précédemment", commente pour Reuters Robert Jakobsen, analyste de la Jyske Bank à Copenhague.

"Cela a du sens si on regarde en arrière. Java. MySQL. En décembre 2009, afin de rassurer la Commission européeenne, Oracle avait pris dix engagements concernant la base de données libre MySQL.

MySQL

Soucieux d'apaiser les tensions, l'éditeur s'était notamment engagé à poursuivre les développements de MySQL, y compris la version 6, en GPL. Et avait au passage promis de ne pas sortir de versions améliorées de l’Edition Entreprise sans avoir au préalable sorti une version améliorée de la version Community en GPL. Oracle s'était aussi engagé à ne pas rendre le support obligatoire : en clair, les clients ne seraient pas contraints d’acheter une offre de support à l'éditeur.

Parmi les autres promesses figurait enfin un engagement à laisser libre les clients de leur offre de support : Oracle s’engageait à respecter les choix des clients en matière de support, qu’il soit sur une base annuelle ou pluri-annuelle. Force est de constater que la lettre de ces engagements a été respectée. Le prix de l'ancien support silver. A lire aussi sur leMagIT : OpenOffice et LibreOffice. L'an dernier, Oracle a mis la main sur Sun Microsystems pour 7,4 milliards de dollars (environ 5,9 milliards d'euros).

OpenOffice et LibreOffice

L'opération avait été suivie avec attention par les autorités américaines et européennes, par crainte qu'elle entraine une concentration trop importante du marché des systèmes de gestion de base de données (SGBD). Mais le rachat avait tout de même été validé des deux côtés de l'Atlantique. Avant cette acquisition, Sun Microsystems travaillait sur le projet de système d'exploitation libre OpenSolaris. Lors de l'acquisition de Sun, Oracle qui produit des logiciels propriétaires avait assuré que le projet serait maintenu. Mais un an plus tard, la logique commerciale l'a emporté. Dans son courrier, l'entreprise indique vouloir basculer les clients d'OpenSolaris vers une solution gratuite mais propriétaire, Solaris 11 Express. Oracle se trouve dans une situation inconfortable. LibreOffice veut débarrasser OpenOffice de l'emprise d'Oracle. OpenOffice.org ne veut plus dépendre à 100% d'Oracle.

LibreOffice veut débarrasser OpenOffice de l'emprise d'Oracle

Les tenants de l'open-source à la source du projet, dont Oracle est devenu le principal contributeur en rachetant Sun, veulent marquer un peu plus leur indépendance et leur attachement à un modèle ouvert, après les récentes attaques d'Oracle contre les anciens produits open-source sa nouvelle filiale. Ils ont donc créé un fork, LibreOffice. Même si la contribution d'Oracle n'est pas négligeable dans le projet, il semblerait que les contributeurs extérieurs ne veuillent plus faire confiance à l'éditeur. Ils ont fait acte d'indépendance en lançant un projet distinct, The Document Foundation. Un schisme, ni plus ni moins, puisque la suite issue d'OpenOffice.org, que développera la fondation, sera elle aussi rebaptisée. Entre l'épisode OpenSolaris et celui concernant Java, il ne manquait qu'une étincelle pour déclencher un projet de ce type. Une version beta est disponible en téléchargement pour Windows, GNU/Linux et Mac OS.

33 développeurs abandonnent OpenOffice.org pour LibreOffice. L'an dernier, Oracle Corporation déboursait 7,4 milliards de dollars (environ 5,9 milliards d'euros) pour acquérir Sun Microsystems.

33 développeurs abandonnent OpenOffice.org pour LibreOffice

Malgré les avertissements des partisans du logiciel libre,les autorités européennes et américaines validèrent l'opération, estimant que ce rachat n'allait pas entraîner une concentration du marché. Mais aujourd'hui encore, la communauté open source reste divisée sur cette acquisition. En effet, l'ancien concurrent d'Oracle Corporation avait beaucoup oeuvré pour le logiciel libre. Par exemple, Sun Microsystems avait libéré le langage Java, le code source de StarOffice et conservé un système de double licence pour le système de gestion de base de données MySQL.

Des efforts appréciés par la communauté du libre, mais qui sont aujourd'hui remis en cause par Oracle. Jusqu'à présent, les orientations politiques et commerciales impulsées par Oracle ont rencontré une nette résistance chez les partisans du libre.