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Changement climatique - Dossier JR 2012

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Untitled. Quand les forestiers innovent ensemble. REPÈRES En 2006, après les tempêtes de 1999 et la canicule de 2003, le milieu forestier prend pleinement conscience que le changement climatique est là, avec des événements extrêmes catastrophiques, qui dessinera le visage de la forêt de demain. Phénomène lent mais inexorable ? Une alternance d’événements catastrophiques et de périodes calmes ? Des différences d’impacts selon les régions ?

Le passage de Klaus en 2009, les années sèches d’après 2003 confirment la sensibilité des forêts françaises aux perturbations d’origine climatique La forêt, tel un boxeur, reçoit des coups, résiste, récupère, mais un coup supplémentaire la met K. Cinq thèmes de travail Forts de ces constats, les forestiers publics et privés ont été très actifs sur ce thème, en repérant les principales questions qui se posent pour préparer les forêts à ces changements. Un coup supplémentaire met la forêt K. La force d’un réseau Prudence, variabilité, incertitudes Adapter les essences au climat Des actions spécifiques. Comment financer les politiques d’adaptation. Au niveau international, certains fonds, comme le Fonds spécial pour le changement climatique ou le Fonds d’adaptation, mis en place par la CNUCC (Convention des Nations unies pour le changement climatique) ont vocation à financer des solutions d’adaptation.

Mais ils sont largement insuffisants car ils ne disposent globalement que d’un demi-milliard de dollars seulement au total (et non annuellement) et ne concernent que les pays en voie de développement (PVD). Beaucoup de solutions exigent des capitaux importants. Comment les financer dans le contexte actuel de crise économique avec une rareté des ressources financières, notamment publiques ? REPÈRES Le Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) soulignait dès 2007 le besoin d’adaptation des sociétés, et diverses études l’ont chiffré à plusieurs dizaines de milliards annuels au niveau mondial, voire plus de cent milliards de dollars annuels pour certaines. Un nouveau financement pour les PVD Une taxe locale. Adapter le tourisme en bouleversant la culture du voyage. Le changement climatique concerne toutes les formes de tourisme, avec des zones particulièrement vulnérables en montagne (baisse de l’enneigement), sous les tropiques (barrières de corail, risque cyclonique), en Méditerranée (étés chauds, élévation du niveau de la mer) ou dans des destinations éloignées de leurs marchés (augmentation des prix du transport).

La volonté d’agir pour l’adaptation du secteur est actuellement forte et peut pousser les décideurs à demander des réponses que les experts ne sont pas encore en mesure de leur fournir. REPÈRES Le tourisme est à la fois un contributeur, avec 5% des émissions mondiales dont 75 % dues au transport et 42 % à l’aérien, et une victime potentielle du changement climatique. On s’attend à plus d’un doublement des émissions de CO2 du tourisme mondial entre 2005 et 2035. Une relation multiforme Le cadre des relations entre tourisme et changement climatique est maintenant bien connu. Un doublement des émissions de CO2 entre 2005 et 2035. Le défi du traitement des infrastructures. REPÈRES Le contenu de cet article reflète l’expérience d’Egis, groupe français d’ingénierie, de montage et d’exploitation d’infrastructures en France et à l’international, qui s’est investi ces dernières années dans deux importants programmes de recherche sur l’adaptation au changement climatique des infrastructures de transport : GERICI (Gestion des risques liés au changement climatique pour les infrastructures) dans le cadre d’un appel à projet national du Réseau génie civil et urbain, et RIMAROCC (Risk Management for Roads in a Changing Climate) au titre du programme européen ERA-NET Road.

Il est tout d’abord utile de rappeler en deux points la vulnérabilité des infrastructures face aux aléas climatiques. Des infrastructures vulnérables Les infrastructures pèsent très lourd en termes économiques et humains D’autre part, les infrastructures pèsent très lourd en termes économiques et humains. Une situation critique L’information est cruciale Un travail commun Savoir anticiper. Assurances : étudier, innover et responsabiliser pour mieux protéger. Le constat est maintenant bien étayé : des fréquences (pour les assureurs) en augmentation et des dommages économiques qui progressent bien plus vite. L’accroissement des richesses assurées et le taux de pénétration de l’assurance, la migration vers les zones à risque sont à ce stade les principaux facteurs explicatifs de l’évolution de la charge des assureurs qui, en cinquante ans, de 1950 à 2000, a été multipliée par 20. « I can calculate the motions of the heavenly bodies, but not the madness of people. » (Sir Isaac Newton) Dix des quinze plus grandes villes du monde sont soumises aux risques de submersion marine.

Les études de l’OCDE et de la Banque mondiale indiquent un accroissement dans les prochaines années de la part des populations exposées aux risques climatiques. Enfin, le vieillissement des infrastructures accroît encore la vulnérabilité de nos sociétés aux événements naturels. Ce phénomène concerne les pays développés, mais plus encore les pays émergents. L’apport des sciences humaines et sociales. Les actions favorisant la réduction des vulnérabilités des populations et des territoires face aux impacts appréhendés des changements climatiques sont désormais inscrites à l’agenda des politiques municipales de la plupart des pays de l’OCDE.

Les sciences humaines et sociales disposent d’outils efficaces Néanmoins, leur mise en place et leur efficacité rencontrent des barrières multiples, parmi lesquelles certaines d’ordre institutionnel (jeux de pouvoir entre intérêts divergents) et d’autres d’ordre cognitif (interprétations multiples du terme «adaptation»).

Les sciences humaines et sociales (SHS) disposent d’approches et d’outils aisément mobilisables afin de mieux déceler les origines de ces freins et d’aboutir à des stratégies plus interdisciplinaires et systémiques. REPÈRES La mise en œuvre de programmes relevant de l’adaptation aux changements climatiques se heurte à des limites freinant leur mise en œuvre, comme l’indiquent les conclusions du IVe rapport du GIEC (2007). Une politique volontariste d’adaptation au changement. REPÈRES Avec la publication d’une stratégie nationale d’adaptation en 2006 et la création de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), puis la présentation d’un Plan d’action national d’adaptation en juillet 2011, la France s’est engagée de longue date dans une politique volontariste d’adaptation au changement climatique.

L’adaptation des acteurs face au changement climatique peut s’amorcer de façon spontanée, mais une réponse immédiate, non réfléchie d’un point de vue stratégique et non planifiée, peut conduire à des externalités négatives et à des conflits intra et intersectoriels. Le recours massif à la climatisation augmenterait les tensions sur le réseau électrique en période chaude Par exemple, le recours massif à la climatisation augmenterait les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre. Le rôle des assurances Principes et impacts Entre 2006 et 2011, des principes d’action ont été édictés dans la stratégie nationale. S’adapter ou mourir? En octobre 2012, New York a été victime d’un ouragan particulièrement en forme. Même si la télévision en a parlé presque en boucle, seules quelques dizaines de morts sont à déplorer. En 2008, la Birmanie (désormais le Myanmar) a subi elle aussi un ouragan, qui s’est soldé par 200 000 vies perdues.

Pourquoi ? À cause d’une « simple » différence de capacité à s’adapter face à un aléa à peu près identique. Les Birmans seraient-ils plus insouciants que les Américains ? Cet exemple illustre toute la difficulté qu’il y a à transformer une visibilité – au demeurant imparfaite – sur un processus d’ensemble – ici, un réchauffement climatique dont une amplification future n’est désormais plus évitable – en risques possibles à tel endroit et à tel moment. Or, s’adapter au mieux – ce qui est toute la question que nous vous proposons dans ce dossier – suppose un minimum de capacité à imaginer les conséquences locales et temporelles d’un phénomène global dont la cinétique d’ensemble reste incertaine.

Atténuer les effets climatiques et s‘y adapter. Atténuation et adaptation constituent les deux piliers complémentaires de la lutte contre le changement climatique. Si le combat contre les gaz à effet de serre a longtemps été le porte-drapeau de la lutte contre le changement climatique, les difficultés à réduire les émissions et les enjeux en termes de développement humain entraînent une mobilisation croissante sur la question de l’adaptation. REPÈRES Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) définit l’adaptation comme «l’ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs, ou à leurs effets, afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter des opportunités bénéfiques ».

L’adaptation, c’est donc l’anticipation du changement climatique pour en limiter les impacts négatifs et pour tirer parti des nouvelles opportunités. L’atténuation seule ne suffira pas à résoudre le problème du réchauffement, notamment à cause de l’inertie du système climatique. Risques littoraux, l’exemple du Pas-de-Calais. Au début des années 1990, c’est l’érosion du trait de côte particulièrement marquée qui focalise l’attention des acteurs du territoire, notamment le conseil régional et le syndicat mixte de la Côte d’Opale.

Cette prise de conscience aboutit, en 2003, à la réalisation du Plan littoral d’actions pour la gestion de l’érosion. Faute de maître d’ouvrage, ce plan d’actions ne verra cependant pour ainsi dire aucune de ses propositions se concrétiser. REPÈRES De la frontière belge à la baie de Somme s’étend le littoral du Nord-Pas-de-Calais. Sur ces 140 kilomètres de côtes, la diversité des littoraux rencontrée est exceptionnelle : longues plages et dunes des Flandres, falaises de craie du Boulonnais, estuaires de la Slack, du Wimereux, de la Canche, de l’Authie. Au sein de ce patrimoine naturel remarquable, les pressions anthropiques sont cependant nombreuses. Les risques de submersion Une zone de polders quadrillée par un réseau hydraulique Un programme d’études Une campagne topographique. Biodiversité et climat : le janus du changement global.

La biodiversité, un mot neuf La science du climat a considérablement progressé depuis la conférence de Stockholm en 1972 et surtout depuis 1988, date de création du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC). Le domaine de la biodiversité s’est constitué plus récemment, le mot lui-même étant créé par Walter Rosen en 1985. Et c’est seulement en 2011 que l’équivalent du GIEC pour la biodiversité est créé à Nagoya, sous le nom de Groupe intergouvernemental sur la biodiversité et les services écosystémiques (GIBSE ou, en anglais, IPBES).

REPÈRES La biosphère constitue un système vivant unique, planétaire, avec partout de l’ARN et de l’ADN dans tous les organismes vivants. Ce système vivant a conquis l’ensemble de la planète et pour ainsi dire tous les types de milieux, en quatre milliards d’années d’inventions, d’adaptation, d’évolution (bel exemple de développement «durable»). Les interactions entre le monde du vivant et la planète sont multiples Interactions multiples.