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L'insurrection

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La mitraillette. Vol au-dessus d'un nid de casseurs. Jeudi 22 octobre 2009. Le site Internet du journal Le Monde indique, ce 21 octobre, avoir reçu le texte ci-dessous reproduit à propos de la manifestation de Poitiers du 10 octobre 2009. Il est signé « Quelques casseurs ». Les journalistes affirment avoir pris des garanties concernant la participation effective des signataires à la manifestation. Cette précision, assez surprenante quant à ce qu’elle suppose d’échanges épistolaires, n’offre aucune garantie réelle. Disons qu’à la lecture ce texte semble plausible, même s’il est plus que probable qu’il a été rédigé et envoyé, comme l’indique la signature, par un petit groupe d’individus. Ces casseurs assumés ne sont pas des imbéciles : ils lisent Le Monde et savent même un peu de latin. Ils présentent toutefois une faiblesse de caractère, d’ailleurs vénielle, mais qui peut influencer fâcheusement l’action : ils sont susceptibles.

On notera une jolie formule polysémique : « On a tous quelqu’un à cacher ». Taxi ! Mère, mère ! Coucou c’est nous. « L'Insurrection qui vient », construction identitaire et altern. Ce texte n’est pas une étude critique des thèses exposées dans le livre L’insurrection qui vient (L’IQV), ni une tentative de « démontage théorique » de celui-ci. L’idée m’est d’abord venue de l’aborder ainsi, et je ne suis sans doute pas le seul. Bien des choses avancées dans ce livre pourraient en effet être discutées. Mais rapidement, j’ai eu le sentiment de l’inutilité de cette démarche. Ce sentiment, cette intuition plutôt était celle de l’impossibilité du dialogue avec ce livre, ou d’un dialogue toujours rompu en un point déterminé.

Cette volonté rageuse d’affirmation, c’est ce qui donne sa force au texte, mais aussi sa raideur, c’est ce qui le rend imperméable au dialogue. Il m’est donc apparu ceci : si L’IQV défend bien des idées, une vision du monde ou un projet politique, ce qu’expose ce texte est toujours conditionné par l’affirmation d’une identité. L’identité et ses propriétés Une identité se distingue par des contiguïtés, des frontières, des confins. Au début était le Moi. Contribution aux discussions sur la répress. INCENDIAIRES ? EH BIEN ! J'EN SUIS ! N’oubliez pas d’inventer votre vie », à propos de Michel Foucaul. Le blog de Léon de Mattis, l'auteur de "Mort à la démocratie" On sait que les procédures antiterroristes, expérimentées depuis longtemps contre les indépendantistes ou les islamistes, ont été étendues, depuis les lendemains de l’élection présidentielle, à des révoltes que l’État se contentait jusqu’ici de réprimer au moyen de ses tribunaux ordinaires.

On sait également qu’à cette occasion a été popularisée une catégorie politicienne à finalité policière (à moins que ce ne soit l’inverse) : celle de l’organisation terroriste anarcho-autonome. Le Syndicat de la magistrature et quelques autres associations d’oppresseurs de gauche du même genre n’ont pas manqué de critiquer l’usage de l’outil antiterroriste dans ce cas précis, en raison de la disproportion entre le moyen utilisé et la nature des infractions poursuivies, de simples sabotages et non des attentats. D’autres, plus intransigeants, sont allés jusqu’à remettre en cause l’existence même de la législation antiterroriste comme contraire aux principes du droit démocratique. La Catenaire qui cachait la Forêt - [Collectif RTO] Dans ce pays, l’inflation répressive n’a d’égale que l’inflation verbale généralisée qui l’accompagne.

D’un côté dix personnes interpellées après que plusieurs sabotages de caténaires aient eu lieu, et selon plusieurs méthodes différentes. Les sabotages en question ont occasionné quelques heures de retard, ont été réparés en moins de vingt quatre heures, c’est-à-dire à peu près autant de dégâts que lorsqu’une vache s’avise de traverser la voie. Mais au grand regret des médias et du Ministère de l’Intérieur, la théorie d’un complot terroriste bovin paraît encore un peu saugrenue, même pour le Figaro.

Tant mieux pour les vaches, tant pis pour les habitants de ce pays qu’on peut désormais perquisitionner et placer en garde vue quatre jours de suite, puis emprisonner en préventive sur la base d’une « mauvaise réputation », de quelques bouquins écrits ou possédés, et de rumeurs de « preuves ». Inflation verbale sur les faits, le sabotage devient du terrorisme. Loin s’en faut.