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La nature a bon dos !

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(et la Science aussi !)

Petit imprécis de sciences inexactes, qui cherche à regrouper diverses argumentations fallacieuses qui reposent sur le concept du "naturel", c'est-à-dire d'une immanence et d'un inné invoqués à tort pour expliquer la plupart du temps des constructions purement sociales, économiques: humaines.

La guerre des graines. Une guerre souterraine ... et silencieuse Les graines sont le premier maillon de notre alimentation. Mais dans un avenir très proche, les agriculteurs n'auront peut être plus le droit de ressemer leur propres graines. En Europe, une loi tente de contrôler l'utilisation des semences agricoles... Derrière cette confiscation, 5 grands... Que faire ? Que faire pour alerter les consciences sur l'urgence écologique ? Vandana Shiva : la "Gandhi des Graines" Sur la scène internationale, Vandana Shiva incarne le combat pour la liberté des graines. Savoir, c'est se protéger. Dans notre rubrique [ Les Docs ], nous partageons quelques uns des documentaires qui ont nourri notre réflexion pendant la réalisation de "La Guerre des Graines".

Cette discussion avec Pierre Rabhi, lors du festival Terres et Lettres de La Rochelle, m'avait rappelé une lecture faite quelques temps plus tôt, que je vous propose de retrouver ici ... : [Extrait de « The Essene Teachings of Zarathustra » de E. L'essence du néolibéralisme, par Pierre Bourdieu. Le monde économique est-il vraiment, comme le veut le discours dominant, un ordre pur et parfait, déroulant implacablement la logique de ses conséquences prévisibles, et prompt à réprimer tous les manquements par les sanctions qu’il inflige, soit de manière automatique, soit — plus exceptionnellement — par l’intermédiaire de ses bras armés, le FMI ou l’OCDE, et des politiques qu’ils imposent : baisse du coût de la main-d’œuvre, réduction des dépenses publiques et flexibilisation du travail ?

Et s’il n’était, en réalité, que la mise en pratique d’une utopie, le néolibéralisme, ainsi convertie en programme politique, mais une utopie qui, avec l’aide de la théorie économique dont elle se réclame, parvient à se penser comme la description scientifique du réel ? Cela dit, cette « théorie » originairement désocialisée et déshistoricisée a, aujourd’hui plus que jamais, les moyens de se rendre vraie, empiriquement vérifiable. Déconstruction de l’idée de nature dans les rapports sociaux. "Si le patriarcat existe, c'est qu'à la base les hommes sont plus forts physiquement que les femmes ; ils les ont donc dominés et cela a commencé cela". Je ne compte plus les fois où j'ai entendu cette hypothèse naturaliste. Hypothèse qui tend à transformer des rapports sociaux en des rapports naturels (= dûs à la nature), ce nouveau dieu qui régit les rapports humains et qui, comme le dit Colette Guillaumin, "va jusqu'à organiser des programmes génétiques spéciaux pour ceux qui sont socialement dominés".

Nous ne savons rien de la force physique des hommes "à la base". Claudine Cohen a amplement montré La femme des origines. Images de la femme dans la préhistoire occidentale que le dimorphisme sexuel, l'ensemble des différences morphologiques entre les individus mâle et femelle d'une même espèce, est difficile à établir quand on dispose de très peu de squelettes entiers pour une période donnée. Si les dominés sont dominés c'est qu'ils sont différents. Tota mulier in utero. PMA, homoparentalité, filiation : A propos de la pensée réactionnaire de quelques écologistes.

Dans son numéro d’été 2013 la revue L’écologiste publie un article qui s’inscrit dans le débat sur la loi Taubira et « les enjeux sur la filiation ». Ce texte d’Hervé Le Meur, militant écolologiste, dénonce les prétendues dérives de la possible extension aux homosexuel.le.s de l’aide médicale à la procréation – plus connue sous le sigle PMA. Celle-ci aurait pour lui comme conséquence de bouleverser la filiation « naturelle » et les « fondements de la maternité ». Sous le titre choc « De la reproduction artificielle de l’humain », PMO, un collectif d’opposition à la tyrannie technologique a de son côté décidé de relayer largement ce texte sur Internet.

La rhétorique est séduisante. En finir avec l’idée de Nature L’auteur pense que « tout écologiste garde une certaine tendresse pour tout ce qui est naturel ». Dans un premier temps, il faut donc rappeler que la Nature n’existe pas. L’idéologie naturaliste est bien l’ennemi de l’émancipation et de l’égalité. Mentirait-on aux enfants ? Airagorncharda: This hit me like a ton of...

Le genre n'est pas une théorie, c'est un fait. Le genre n'est pas une théorie : c'est un fait. Cette formule, j'ai eu l'occasion de l'utiliser dans des billets précédents. Et j'ai dû souvent la marteler à nouveau contre les néo-réactionnaires qui se sont fait un devoir de continuer leur lutte contre l'égalité en la rhabillant "lutte contre la théorie du djendeur".

Je me suis dit qu'il était temps que j'explicite complètement cette formule. Pas tellement pour convaincre les personnes en question, qui n'ont de toutes façons rien à faire d'une discussion un tant soit peu rationnelle, mais plutôt pour fournir à ceux qui ont un peu de curiosité intellectuelle et qui ne sont pas familier avec les sciences sociales une clarification du raisonnement. Partons d'un point qui est consensuellement considéré comme un fait : "la Terre est ronde et elle tourne autour du Soleil". La formule est simple, et l'idée ne devrait pas être trop difficile à accepter... Je peux montrer que les corps chutent dans certains contextes. Et c'est cela le genre. "Sexes et races, deux réalités": une réponse à Nancy Huston et Michel Raymond. La romancière Nancy Huston et Michel Raymond, "spécialiste de biologie évolutionniste", ont publié le 17 mai dans Le Monde une tribune intitulée "Sexes et races, deux réalités".

La première a publié récemment un ouvrage qui se veut une charge contre la fameuse "théorie du genre": Reflets dans un oeil d’homme (Actes Sud, 2012). Son cheval de bataille: la reconnaissance du déterminisme biologique façonnant notamment les comportements sexuels des hommes et des femmes, qui serait nié par le genre, présenté comme une idéologie. Il faut, écrit-elle, replacer l’humain dans une continuité biologique avec le règne animal, continuité qui se manifesterait par exemple ainsi: Grossièrement exprimé, les jeunes femelles humaines tout comme les guenons tiennent à séduire les mâles, car elles veulent devenir mères. Pour atteindre cet objectif, elles se font belles. Elle s’appuie notamment sur les thèses de la psychologie évolutionniste, dont Michel Raymond (co-auteur de la tribune) est un représentant. Boris Cyrulnik : stop ou encore ? (1ère partie) Dans une récente pastille radiophonique, la distorsion de la réalité opérée par le célèbre médecin a atteint des proportions record.

Cette nouvelle prouesse amène à lever le voile sur un trompe-l’œil dont l’étendue et la persistance ne laissent pas d’étonner. Les implications politiques de ses opinions, massivement diffusées sous les atours d’une parole de sagesse pétrie de science et d’humanisme, sont suffisamment sérieuses pour qu’on s’y penche. Depuis plusieurs années, Boris Cyrulnik dispose d’une carte blanche dominicale bimensuelle sur une radio du service public, via la pastille radiophonique « Histoire d’Homme » de France Info.

Multi-diffusée (six fois le dimanche concerné) sur cette radio qui jouit d’une très grande audience [1], sa chronique est également accessible en ligne à tout moment. L’expert tout-terrain est censé rien moins qu’y « expliquer les comportements de société liés à des sujets d’actualité » [2] . « Le cerveau a-t-il un sexe ? « On » est un con Odile Fillod. L'invention de l'hétérosexualité. La culture hétérosexuelle n’est qu’une construction parmi d’autres. Si elle domine dans les représentations des sociétés occidentales, elle n’est ni forcément naturelle ni universelle.

Depuis des siècles, des milliers d’ouvrages ont été consacrés au mariage, à la famille, à l’amour ou à la sexualité des hétérosexuels. En fait, l’hétérosexualité en tant que telle n’apparaissait guère dans ces écrits, en général point de vue, donc point aveugle de toute vision. Dès lors, l’absence de réflexion sur l’hétérosexualité est en elle-même un fait remarquable, quoique rarement remarqué. Pourtant, le monde qui nous entoure est tout entier obsédé par l’imaginaire du couple hétérosexuel : les contes de l’enfance, les romans des adultes, le cinéma, les médias et les chansons populaires, tout célèbre à l’envi le couple de l’homme et de la femme.

Exaltée comme si elle était un objet culte, l’hétérosexualité est en même temps négligée comme si elle n’était qu’une routine sociale. À savoir J. J. Le darwinisme et l'inquiétante normalité du viol. ". Son objet est de partir de l'affaire DSK et des réactions à celle-ci pour montrer que ces événements peuvent être expliqués à l'aide du darwinisme et de la sélection sexuelle. quant aux travaux qui entendent appliquer les théories de l'évolution au monde social. Après lecture, je maintiens celui-ci. Pourtant l'argumentation développée par Peggy Sastre est plus subtilement construite et plus solidement référencée que la moyenne, à défaut d'être vraiment convaincante. Alors, qu'est-ce qui cloche ? Simplement le fait que je ne suis pas sûr que, parvenu à la fin, on ait vraiment expliqué grand chose. Rendons à Peggy Sastre (dont je découvre l'existence à cette occasion) d'avoir produit un article qui est d'une qualité supérieure à ceux que l'on croise généralement sur ce thème : elle a potassé son sujet, elle connaît la littérature, y fait plus que référence, et, dans l'ensemble, elle évite de tomber dans certains des pièges - pas tous, on le verra - les plus courants en la matière.

La volonté de parler à tout prix de race. Quand les adversaires d'un ensemble de travaux scientifiques portent leur polémique en dehors du monde scientifique, il y a toujours de quoi s'inquiéter. Pas d'exception pour les travaux sur le genre, avec un nouvel exemple avec . Sans surprise, il apparaît clairement que les auteurs ont d'autres choses en tête que le simple questionnement scientifique qu'ils prétendent affirmer. Pourquoi ? Parce que sur le plan strictement logique, leur argumentation ne tient pas : si "sexes" et "races" désignent des classes logiques, ce n'est pas ce qu'ils montrent ici. Si vous affirmez l'existence chez les humains de deux sexes, plutôt que d'un seul ou de toute une kyrielle, vous êtes aussitôt taxé d'"essentialisme".

Des faits donc, qu'on vous dit, des faits ! Commençons par le critère le plus mal choisi : "les hommes ont en moyenne un niveau de testostérone plus élevé que les femmes". Prenons un exemple pour être plus clair. Reste le deuxième critère cité : le fait d'avoir ou non un utérus.