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Le tourisme gourmand : la dictature des guides ? 1 Lire à cet effet les réflexions d’Alain Fusion sur le site [ 1Le triangle tourisme, gastronomie et information est riche d’enseignements.

Le tourisme gourmand : la dictature des guides ?

On connaît notamment l’influence qu’ont eue et qu’ont toujours les critiques gastronomiques sur la « culture gourmande »1 de la France. En ce pays comme ailleurs, ils sont tout à la fois redoutés et enviés. Penser le tourisme gourmand. 1Si les liens entre tourisme et gastronomie sont anciens, il existe actuellement une prise de conscience que l’alimentation n’est plus une fonction secondaire de l’activité touristique, mais peut même devenir sa raison centrale.

Penser le tourisme gourmand

Pour désigner ce changement de perspective, diverses expressions sont utilisées avec plus ou moins de bonheur. Aux États-Unis et au Canada, la notion de tourisme culinaire est largement utilisée (culinary tourism). En Europe, la notion de tourisme gastronomique est parfois utilisée alors que, plus souvent, l’intérêt spécifique porté à un produit, le vin par exemple, fait parler de viti-vini-culture en France ou d’enoturismo en Italie.

Dans plusieurs pays, l’agrotourisme est la seule référence mentionnée même si, comme c’est le cas en Angleterre, certains auteurs parlent de tourisme du « bon » goût (tasting tourism). En somme, en rapport à quel référent ce nouveau tourisme se définit- il ? 8Léonard Dumas, William Menvielle, Jocelyn D. De la Guida gastronomica d’Italia au slow food : le rôle pionnier de l’Italie en tourisme gastronomique. 1Le tourisme gastronomique naît, en Italie, en 1931 : le Touring Club italien vient d’éditer la Guida gastronomica d’Italia (2003), qui offre à ses membres un instrument fiable et minutieux destiné à compléter la visite des sites d’arts, si nombreux dans la péninsule, avec des haltes gourmandes, tant pour l’achat que la dégustation.

De la Guida gastronomica d’Italia au slow food : le rôle pionnier de l’Italie en tourisme gastronomique

On n’y trouve pas les adresses de trattorie et d’osterie, mais l’inventaire des aliments, minutieusement décrits et localisés, avec la liste des plats et des vins que chaque région peut offrir. Voyager pour goûter le monde : essor du tourisme culinaire - Le webzine des voyages par Louise Gaboury. On ne parle pas ici de tourisme gastronomique, un tourisme élitiste qui amène les bien nantis bien vêtus, d'un étoilé Michelin à l'autre.

Voyager pour goûter le monde : essor du tourisme culinaire - Le webzine des voyages par Louise Gaboury

Non, il s'agit d'une nouvelle forme de tourisme qui permet de découvrir les produits locaux et de goûter les spécialités régionales. Dans cette mouvance, les marchés deviennent des attractions touristiques d'autant plus intéressantes qu'ils permettent le contact avec la population. Le touriste culinaire voyage pour manger. Talents du CERED : La route des Gourmets, dédiée 100% au tourisme culinaire de France. La route des Gourmets est la première agence réceptive française en ligne dédiée à 100% au tourisme culinaire de France.

Talents du CERED : La route des Gourmets, dédiée 100% au tourisme culinaire de France

Qui : Carole Metayer (Créatrice du concept, Gérante), Ecole de commerce, 10 ans exp. Le business autour de la gastronomie, un atout commercial de la France. Plus qu’une pratique alimentaire, c’est un art de vivre à la française qui obtient ainsi ses lettres de noblesse.

Le business autour de la gastronomie, un atout commercial de la France

C’est aussi un véritable atout économique pour la France et un enjeu de compétitivité car la gastronomie irrigue toute l’économie du pays. Sa valorisation peut permettre à la France de valoriser son tourisme, son activité agricole et agroalimentaire, son savoir-faire en matière de formation aux métiers de l’art de la table et enfin son soft power diplomatique. Au niveau politique, la gastronomie s’est très tôt affirmée comme le « soft power » de la France, un avantage concurrentiel qu’elle a su exploité très tôt.

Dès la fin du XVIe siècle, penseurs (Callières,..) et politiques tels que Louis XVI s’appuyaient sur la gastronomie pour tirer leur épingle du jeu lors de négociations diplomatiques. Talleyrand sut habilement l’utiliser pour retourner la situation à son avantage lors Congrès de Vienne de 1814. Quelques jalons pour une histoire du tourisme et de la gastronomie en France. 1Se nourrir est une des premières préoccupations du voyageur.

Quelques jalons pour une histoire du tourisme et de la gastronomie en France

S’il recourt parfois à une nourriture « tirée du sac » (Csergo, 2001), à un « en-cas » que de nombreux récits de voyages mentionnent et à laquelle Guy de Maupassant a donné, dans Boule de suif, une dimension tragique (Montpassant, 1984), le voyageur restaure aussi ses forces dans les auberges, les relais de poste ou chez l’habitant. Aussi, le voyage se prête-t-il particulièrement à la découverte de l’altérité alimentaire. Goûter la production locale, ressource naturelle ou accommodement culinaire, fait partie de la découverte de l’Autre et de l’ailleurs, répond à la quête de ce qui fait l’originalité des régions traversées. 2Durant le XVIIe siècle, l’élite qui relate ses voyages, convaincue sans doute de la primauté de la cuisine de cour, ne s’intéresse que peu à la cuisine du peuple des villes et des campagnes.

Son regard s’attarde plutôt sur le paysage. 7Prenons l’exemple des guides Joanne. 1 Le Matin, mai 1913.