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Rapport Sicard

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Emmanuel Hirsch : "Le vécu des Français a été entendu par la mission Sicard" - Société. Que vous inspire le rapport Sicard ?

Emmanuel Hirsch : "Le vécu des Français a été entendu par la mission Sicard" - Société

Je trouve intéressant et important que le président de la République, plutôt que de mettre en œuvre immédiatement sa proposition ait chargé des gens qui ne sont pas des parlementaires d'instruire un débat. En 2008, la révision de la loi sur la fin de vie avait été menée par son auteur ! François Hollande a été courageux en choisissant d'approfondir le sujet. Il a aujourd'hui la chance de disposer d'un document qui est très argumenté et qui ne conclut pas.

Reste à voir ce qui va en être fait. Que pensez-vous du contenu ? En un temps très réduit, c'est un travail de très grande qualité qui a été fourni. Quelles pistes retenez-vous ? Des propositions intéressantes ont été faites sur les directives anticipées, afin de les rendre plus contraignantes pour le médecin. [Lire sur cet aspect notre reportage sur l'intervention précoce des équipes mobiles de soins palliatifs à l'hôpital - ndlr.]

Dr Bernard Devalois : "Le rapport Sicard confirme que l'euthanasie n'est pas une bonne solution" - Société. Que vous inspire ce rapport, en particulier le refus de l'euthanasie ?

Dr Bernard Devalois : "Le rapport Sicard confirme que l'euthanasie n'est pas une bonne solution" - Société

Ce rapport confirme ce que tous ceux qui ont réellement étudié la question affirment : la solution dite de l'euthanasie, c'est à dire d'une injection légale pratiquée par les médecins, n'est pas une bonne solution. Le rapport répertorie toutes les dérives que cela implique. Il dit clairement que le modèle du Benelux — qui donne un droit au médecin (celui de pratiquer des injections létales) plus qu'un droit au malade ! — n'est pas bon. C'est un message clair envoyé à ceux qui pourraient être tentés de passer en force sur cette question, et c'est très important, car une proposition de loi va être étudiée en 2013 le cadre d'une niche parlementaire. Que retenez-vous du constat sur la fin de vie en France qui y est dressé ? La mission Sicard fait le constat que la population a une image très négative du pouvoir médical, et montre qu'il faut revoir complètement le système.

A lire aussi. Euthanasie: "Il faut changer le regard sur la mort plutôt que de légiférer" Au terme de cinq mois de rencontres avec des professionnels de la santé, des patients et leurs familles, la commission sur la fin de vie conduite par le Pr Didier Sicard a remis son rapport à François Hollande. Principale préconisation: faire évoluer la loi actuelle en posant toutefois comme garde-fou l'interdiction de l'euthanasie et du suicide assisté.

En effet, contrairement à ce qu'espéraient 56% des Français(*) qui s'étaient prononcés pour la mise en place d'une aide médicalisée pour mourir, la commission s'oppose fermement à la légalisation de l'euthanasie, jugeant cette pratique trop brutale. "Je peux concevoir que certaines personnes vivent plus sereinement leurs derniers jours lorsqu'elles connaissent la date de leur mort, mais c'est une solution trop radicale", commente Didier Sicard. Autoriser l'euthanasie reviendrait à "franchir un interdit", estime-t-il. «Le rapport Sicard sur la fin de vie s'oppose à l'euthanasie» Député UMP et ancien ministre du gouvernement Fillon, Jean Leonetti est l'auteur de la loi sur la fin de vie. Il commente les conclusions très attendues du rapport que le Pr Didier Sicard a remis mardi matin à François Hollande. LE FIGARO. - Ce rapport ouvre-t-il la voie au suicide assisté en France?

Jean LEONETTI. - Une voie étroite est ouverte dans un rapport qui défend très largement la loi actuelle sur la fin de vie et s'oppose sans ambiguïté à l'euthanasie. Il évoque le suicide assisté «à la mode Oregon», un État américain où cette pratique est autorisée depuis une quinzaine d'années. La personne reçoit une ordonnance pour un produit létal dans des conditions précises. Quelle différence avec la législation suisse sur le suicide assisté? Par rapport au suicide assisté tel qu'il est pratiqué en Suisse, l'autonomie de la personne est mieux respectée. Est-ce un compromis pour satisfaire les tenants des soins palliatifs et les partisans de l'euthanasie?