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Indignés

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Les Indignés de la Bastille veulent du boulot. Les manifestants qui remplissent dimanche 29 mai la Place de la Bastille sont surtout des jeunes hommes et des jeunes femmes, mais il y a aussi des adultes et des enfants. En tout, environ 5000 personnes. Un garçon dit dans son haut-parleur : « Il y a mille raisons pour se révolter. » Il est facile de trouver Monica : elle porte « la roja », le maillot de l’Espagne championne du monde de football. «Je me sens très proche de l’Espagne, je veux y retourner, mes amis me manquent, beaucoup d’entre ceux qui manifestent Puerta del Sol sont chômeurs. » Monica a 33 ans, elle est biologiste.

Elle a quitté l’Espagne parce que, dans son secteur d’activité, « il n’y a pas de contrats ou de subventions à moins d’avoir un CV excellent, ce qui n’est pas mon cas. Tous les pays sont mieux dotés que l’Espagne pour la recherche. Les réseaux sociaux ont en effet joué un rôle-clé. Denis, 19 ans, soutient la révolte « même si à Paris la situation n’est pas aussi dramatique qu’en Espagne ». Beatriz Alonso. Les « indignés » font des émules à Caen. Les « indignés » de la Bastille. Photo : fabrice6827 « La Révolution n’est pas un dîner de gala » chantait le groupe punk Ludwig von 88. Hier à la Bastille, ils étaient pourtant quelques centaines à avoir joyeusement bravé le beau temps pour crier leur révolte dans un grand élan festif. Essentiellement composée de jeunes étudiants, diplômés en situation précaire ou punkachiens marginaux, la cohorte interlope massée devant l’Opéra Bastille s’enrichissait de quelques aînés aux tempes grisonnantes.

Sous le parrainage de Stéphane Hessel, ces « indignés » se réclamaient des révolutions arabes pour mieux singer les protestataires de la Puerta del Sol. « C’est la France qui a inventé la révolution et ce sont les peuples arabes et les Espagnols qui la font. Alors allons prendre la Bastille ! » expliquaient-ils pour se donner du courage. Après tout, peut-être faut-il se réjouir que le chauvinisme soit devenu un produit d’exportation, comme si l’idée même de nation se délocalisait, suivant nos usines en Tunisie !

La chute finale. International : Les raisons de la révolte des jeunes en Espagne. Madrid: les ''indignés'' ne renoncent pas. Les jeunes "indignés" de Madrid, portés par les soutiens venus de l'étranger, ont décidé hier de poursuivre l'occupation de la Puerta del Sol, où leur village de tentes est devenu le coeur du mouvement de contestation né il y a deux semaines. Plusieurs milliers de manifestants, pour beaucoup des jeunes, ont participé dimanche à l'assemblée générale qui a massivement approuvé la proposition: "Nous restons, et nous déciderons plus tard pour combien de temps". "Nous ne partons pas, nous ne partons pas", a alors scandé la foule.

Le mouvement spontané, inédit en Espagne, apparu le 15 mai et largement relayé par les réseaux sociaux, avait décidé une première fois dimanche dernier de poursuivre pour une semaine l'occupation de la Puerta del Sol, dans le centre de Madrid. Toute la semaine, malgré des signes d'essoufflement et de fatigue, des centaines de jeunes se sont encore relayés nuit et jour dans le campement. Tunisie, Egypte, Espagne, Grèce : la jeunesse mondialisée fait sa révolution. Atlantico : Comment analysez-vous les révoltes que connaissent actuellement l’Espagne et la Grêce après le "printemps arabe" ? Alain Bertho : C’est un symptôme supplémentaire du fait que nous vivons depuis quelques années une période un peu particulière caractérisée par le face à face d’une jeunesse mondiale qui exige un avenir et des États nationaux pris dans les contraintes de la mondialisation et donc de moins en moins en mesure de leur proposer cet avenir.

Ce qui arrive n’était certes pas prévisible, mais ce n’est pas surprenant. Depuis un certain nombre d’années des jeunes de tous pays se mobilisent de façon spontanée, souvent dans des affrontements violents avec les autorités. Nous avons à faire à une vague de fond avec, depuis janvier 2011, deux faits nouveaux majeurs : La nouveauté de ces mobilisations c’est qu’elles ne veulent pas « prendre l’Etat ». Ce ne sont pas des soulèvements à l’ancienne. Est-ce que ce mouvement est comparable à mai 68 ? Alors ça ! Evacuation des Indignés de la Bastille.

Ils sont un millier d'"Indignés" à avoir tenté d'imiter leurs camarades de Madrid dimanche à la Bastille à Paris, avant d'être contraints en début de soirée de quitter la place emblématique de la gauche française. Après une journée de contestation des institutions et de rêves de démocratie directe, ils ont laissé sans heurts la police évacuer la place vers 21h30, démonter les tentes et faire descendre les protestataires des marches de l'Opéra. Entamé le 19 mai à "la Bastoche" pour faire écho au mouvement de contestation spontané né le 15 mai à la Puerta del Sol à Madrid, ce regroupement quotidien, jusqu'alors confidentiel, a pris une ampleur inédite dimanche avec un millier de jeunes selon la police et les organisateurs.Le tout dans un ambiance bon enfant, en musique et sous l'oeil de forces de police longtemps discrètes, réunies à quelques mètres de la place. Mais le goût de l'autogestion et le refus des structures établies n'empêchent pas un minimum d'organisation.

Avec. Une nuit avec les "indignés" de la Puerta del Sol à Madrid. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Audrey Garric - Madrid Envoyée spéciale L'appel résonne à travers les hauts-parleurs installés à tous les coins de la place. Ce samedi 28 mai, comme chaque soir à 21 heures depuis le début du mouvement, il y a deux semaines, les "indignés" de la Puerta del Sol, à Madrid, tiennent leur assemblée générale quotidienne. Plusieurs milliers de personnes s'installent dans le centre emblématique de la ville suivant une organisation maintenant parfaitement rodée : on s'assoit en lignes en ménageant des couloirs réservés au passage ; on lève les mains de différentes manières pour signifier son approbation, son désaccord ou son incompréhension ; on peut aussi à tout moment demander de la nourriture ou de l'eau aux membres de l'organisation qui arpentent les rangées.

Mais on n'interrompt pas les orateurs, doublés en langue des signes. Ce soir-là, le campement de Madrid reçoit une invitée d'honneur : une manifestante de Barcelone. Vingt-trois heures.