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De la capote et du SIDA

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Le pape, le pape, le pape. La France est un pays catholique. Enfin, elle l’était encore la semaine dernière, quand tout ce qui portait calotte passionnait les rédactions et déclenchait dans le pays des élans rares de haine et de détestation. Quelle autre nation qu’une ultra-catholique pourrait à ce point focaliser toute son attention sur les propos et l’attitude de l’évêque romain ? Les sujets de préoccupation de nos journaux et de nos magazines n’ont rien eu à envier ces dernières semaines à ceux de l’Osservatore Romano : le pape, le pape, le pape. On croyait la République laïque, on la voyait maintenant s’agenouiller sur des prie-dieu, faire ses dévotions et enseigner à l’Eglise ce qu’elle devait croire, dire et penser. Exeunt les polémiques sur les racines chrétiennes de l’Europe et la laïcité positive : la Fille aînée de l’Eglise était de retour. Rien d’autre que le pape ne semblait plus exister dans l’actualité. Quand la bulle médiatique a une idée en tête, elle ne l’a pas ailleurs.

Article en accès libre. Act Up rétablit l’ordre moral. Sidaction, piège à cons. Moi, le sida, je suis pas pour. Je suis même très fortement contre. Et non seulement je suis contre le sida en général, mais je suis très contre le sida des Africains, des Européens et des autres ; je suis tout aussi farouchement opposée au sida des homos, des hétéros, des travelos et des abstinents-transfusés.

N’essayez pas, vous ne trouverez pas chez moi une once de complaisance pour cet ennemi public qui prétend nous priver de nos droits acquis au plaisir avec-qui-je-veux-quand-je-veux. On a pu me reprocher d’avoir cherché à comprendre les électeurs de Le Pen et ceux du FIS en Algérie (on connaît la pente glissante qui va de comprendre à justifier), d’aucuns me soupçonnent de ne pas participer avec une ferveur suffisante à la défense de nos libertés attaquées par qui vous savez.

Mais dans la guerre de l’Humanité contre le redoutable HIV, mes états de service sont impeccables. Pourtant, depuis quelques jours, la vue d’un ruban me fait voir rouge. Article en accès libre. L’Afrique mérite mieux. Il y aurait tant de choses à dire, à raconter de ce voyage en Afrique. L’incroyable enthousiasme de la population pour le pape, la pauvreté qui suinte partout, des cases aux rues défoncées, et ces catholiques rayonnants, qui n’hésitent pas à dire leur foi, mais aussi leurs questionnements, des gens souvent bien formés, lucides, ces femmes qui s’engagent. Il y a aussi une Eglise, celle d’Afrique, qui a décidé de prendre à bras le corps et de lancer sous une forme synodale un grand débat de plusieurs mois autour de la justice, la réconciliation, la paix. Des thèmes qui ici n’ont rien d’abstrait, mais dont les blessures toujours ouvertes, continuent de saigner… Le voyage de Benoît XVI en Afrique devait être une formidable occasion de s’arrêter enfin sur ce continent dont on ne finit pas de prédire la faillite.

Une occasion de se réjouir avec ses habitants, de danser avec eux, pleurer avec eux, et surtout, réfléchir et prier avec eux… Isabelle de Gaulmyn (à Yaoundé) Plus près de toi, mon préservatif. On s'est bien payé le pape ! La lutte contre le sida est devenue la religion du XXI° siècle. Et la télévision le nouveau clergé dont Patrice Duhamel est à l'évidence un membre exemplaire avec son idée lumineuse sur le Sidaction à la messe (site du Nouvel Obs) ! Quelle bourrasque à la suite de la réponse du pape aux journalistes sur la question du sida, dans l'avion qui l'emmenait à Yaoundé le 17 mars !

Un déchaînement qui pourrait faire rire, si le sujet n'était pas tragique, puisqu'il est principalement le fait de ceux qui, en règle générale, se moquent du pape, sont indifférents à ses paroles et ne se privent pas de tourner en dérision les croyances religieuses ! Mais il était naturel qu'on s'attachât au propos de Benoît XVI puisqu'il avait trait au sida et à l'Afrique et qu'il allait permettre à beaucoup de faire preuve d'une immense compassion théorique, d'une intense indignation éthique - on allait "se payer le pape" puisqu'on n'était capable que de cela ! La (Bonne) Parole est à la défense - Journal d'un avocat. Je repousse à demain mon deuxième épisode du vademecum des comparutions immédiates pour réagir à trois attaques médiatiques portées coup sur coup à l’encontre de l’Église catholique.

Je suis assez sidéré par la véritable désinformation, je pèse mes mots, sur ce sujet. Car une telle déformation des faits ou des propos tenus par des journalistes ne peut relever de l’incompétence professionnelle : à ce point, on ne peut même pas imaginer qu’une décision initiale de recrutement ait été prise. Je vais les prendre par ordre chronologique, en les formulant d’abord telles qu’elles ont été présentées : — L’ Église aurait réintégré un évêque négationniste ; — Elle aurait excommunisé une fillette de 9 ans qui a avorté après avoir été victime d’un viol ; — Enfin le Pape aurait, je cite le site de France Info, contesté l’efficacité du préservatif.

Avec à la clé, micro-trottoir de catholiques qui se disent déboussolés, on le serait à moins. Sur l’affaire Williamson. L’excommunication de la fillette. Un préservatif très efficace. Le grand Bossuet, qu’on ne peut guère taxer de laxisme, n’avait aucun doute sur la question : « Il ne faut pas mépriser le péril des âmes, ni leur refuser les préservatifs nécessaires… » Il est vrai qu’il songeait au danger de l’hérésie, et sa phrase se poursuit d’une façon qui serait aujourd’hui peu goûtée, puisque l’évêque de Meaux parlait des «préservatifs nécessaires contre des livres qui corrompent en tant de manières la simplicité de la foi».

Bref, il parlait de la censure des ouvrages dangereux. On peut ainsi mesurer le chemin parcouru depuis trois siècles. À l’époque, le salut des âmes justifiait tous les préservatifs, aujourd’hui c’est celui des corps. Le ton, cependant, reste le même: «on ne doit pas mépriser le péril des corps, ni leur refuser les préservatifs nécessaires!». Dans la langue classique, donc, un préservatif est un remède qui a la vertu de préserver. Encore un texte qu’on ne pourra plus étudier en classe, sous risque de contresens majeur… Romantisme urbain 1. 2. 3. Edward C. Green - Condoms, HIV-AIDS and Africa - The Pope Was Ri. When Pope Benedict XVI commented this month that condom distribution isn't helping, and may be worsening, the spread of HIV/AIDS in Africa, he set off a firestorm of protest.

Most non-Catholic commentary has been highly critical of the pope. A cartoon in the Philadelphia Inquirer, reprinted in The Post, showed the pope somewhat ghoulishly praising a throng of sick and dying Africans: "Blessed are the sick, for they have not used condoms. " Yet, in truth, current empirical evidence supports him. We liberals who work in the fields of global HIV/AIDS and family planning take terrible professional risks if we side with the pope on a divisive topic such as this. In 2003, Norman Hearst and Sanny Chen of the University of California conducted a condom effectiveness study for the United Nations' AIDS program and found no evidence of condoms working as a primary HIV-prevention measure in Africa. Why not? One reason is "risk compensation. " So what has worked in Africa?

Il l’a dit le pape ou pas dit ? L’honneur insigne que me fait Aliocha en signalant sur son blog la naissance du mien me pousse à glisser un billet sur le sujet en vogue. J’y répugnais jusqu’à présent, tant l’affaire me paraissait limpide en son fond, délirante dans la forme qu’elle prenait. Une fois lus les propos du pape, j’avais estimé qu’ils étaient décidément innocents.

Il y avait eu malentendu, mais celui-ci allait forcément être dissipé par la publication de la phrase originale. On s’étonnerait même bientôt d’avoir pu se méprendre à tel point, on rirait de la bévue, on jurerait, une fois de plus, que l’on ne nous y prendrait plus, et tout se calmerait. À ma grande stupeur, c’est le contraire qui arrive. Car, bien sûr, il ne peut échapper à quiconque que le pape n’a pas «dit» cela. Si je dis, par exemple: «Si le pape a dit cela, je veux bien être pendu», pourra-t-on résumer mon propos en soutenant que j’ai affirmé: «Je veux bien être pendu»? Figurez-vous que je n’ai aucunement l’intention d’être pendu. Like this: AIDS and the irrational. Helen Epstein, independent consultant on public health in developing countries Author Affiliations helenepstein@yahoo.com The director of UNAIDS, Peter Piot, is stepping down in the next few weeks. In an open letter to his replacement, Helen Epstein argues that the agency should give the issue of concurrent partners high priority in combating HIV in Africa In a recent survey of HIV positive South Africans, almost half believed that traditional African medicine is more effective than antiretroviral drugs.1 This is upsetting news.

The country has invested heavily in antiretroviral drugs, rapid HIV tests, CD4 cell counters, and condoms and is the site of many clinical trials into novel treatments and HIV prevention devices. The reasons are complex. The root of the problem may … Les médias africains déplorent l’attitude des médias occidentaux. Pendant la visite du pape en Afrique | 4351 clics ROME, Mardi 24 mars 2009 (ZENIT.org) - « Le Cameroun vient de boucler avec une réussite insolente la troisième visite papale de son histoire », lit-on dans le Cameroon Tribune, après les quatre jours de visite de Benoît XVI sur le sol camerounais, qui déplore en même temps la polémique engagée par les médias occidentaux contre le pape durant cette visite. « Le Cameroun et l'Afrique ont vécu quatre jours si intenses et si magiques, qu'ils peinent encore à en jauger l'insondable portée », souligne Marie-Claire Nnana dans son article, convaincue que cette visite du pape en Afrique est « une visite à succès, et un événement majeur qui marquera l'Eglise et tout le continent ». « En posant l'acte d'amour que constitue sa visite, en nous assurant de l'amour de Dieu, nous les damnés de la terre, le pape nous comble d'espérance », souligne la journaliste. « Non, merci, chers confrères, vous parlez pour vous-mêmes, et pour votre public.

Benoît XVI et la prévention contre le sida. « Un nouveau colonialisme comportemental bouleverse les sociétés africaines » | 2941 clics ROME, Jeudi 19 mars 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI est très bien informé quant à la prévention du sida et parle à l'encontre d'un « nouveau colonialisme comportemental » qui « bouleverse les sociétés africaines », fait entre autres observer Mgr Anatrella. Monseigneur Tony Anatrella est Psychanalyste et Spécialiste de Psychiatrie Sociale. Il enseigne à Paris et à Rome. Il est consulteur du Conseil pontifical pour la famille et du Conseil pontifical pour la santé. Il a publié : « L'amour et le préservatif », Paris, Flammarion en 1995. Un livre qui reste d'actualité et qui a été réédité sous le titre : « L'amour et l'Eglise », Paris, Champ-Flammarion. Son dernier ouvrage paru : « La tentation de Capoue », - anthropologie du mariage et de la filiation - Paris, Cujas.

Nous publions ci-dessous la première partie de cet entretien. Zenit : Les propos du Pape Benoît XVI soulèvent une tempête médiatique. Mgr T. “L’échec du tout préservatif en Afrique est une réalité” Epidémiologiste, René Ecochard a signé un texte avec quatre spécialistes pour défendre les propos de Benoît XVI sur le sida. Pourquoi avez-vous signé ce texte en faveur de Benoît XVI ? “Je me rends trois à quatre fois par an sur le terrain en Afrique et le service de biostatistique que je dirige à Lyon abrite plusieurs chercheurs à temps plein qui travaillent sur une cohorte de patients traités contre le sida à Dakar (la plus ancienne de l’Afrique).

Nous sommes fréquemment en Afrique depuis 1984.” Quel était l’objet de ce texte ? Pourquoi ? Quelles sont les méthodes les plus efficaces ? Existe-t-il un débat sur cette question au sein de la communauté scientifique ? Pourquoi ces réalités que vous soulignez ne sont-elles pas plus connues ? Propos recueillis par Emmanuel Galiero.

2010

La curée contre le pape. Pour la première fois, le logo du Sidaction - dont la campagne annuelle a eu lieu du 20 au 22 mars - devait figurer sur les écrans télévisés des émissions religieuses du dimanche 22 au matin, y compris lors du culte protestant et de la messe catholique. C'est sur l'ordre de la direction de France 2 qu'une telle disposition a été prise. Réaction dans La Croix de Mgr Jean-Michel di Falco, président de la commission de communication des évêques de France: «Nous étions d'accord pour les magazines, mais pas pour la messe: c'est une question de bon sens».

Interrogé sur l'existence d'un lien entre cette décision de France 2 et la polémique ouverte par les propos de Benoît XVI sur le sida, Mgr di Falco a répondu: «Je n'en serais pas surpris». publicité Mais les plus prompts à s'emporter sont ceux qui ignorent tout de l'Eglise, de ses mécanismes de fonctionnement, du substrat de ses décisions, de son histoire et de son droit. L'auteur de cet article ne considère pas le pape soit «infaillible».