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Libé

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Johan Hufnagel "On reste un journal fondamentalement plus libre" Le directeur délégué de Libération se livre à ElectronLibre. Après le déménagement, qui a quitté ses locaux historiques pour rejoindre les autres actifs médias du groupe Altice, le journal emblématique de la gauche française sort de la crise. Johan Hufnagel nous révèle le plan qu'il compte mettre en application pour relancer le journal, tout en pérennisant les finances, et enfin convaincre dans l'univers du numérique. La richesse de Libération, c'est son identité, et le directeur n'entend pas la laisser se diluer dans la galaxie Altice Média.

Selon nos informations, le journal aurait généré en 2015 un chiffre d'affaires de l'ordre de 28 millions d'euros, dont un peu plus de 10% pour son activité Internet. EL : 40 ans après sa création de quoi Libération est-il le nom, aujourd’hui ? Libération est en constante évolution mais il y a une constante : nous sommes le journal que les gens aiment détester. A quoi sert Libération donc? L’équipe avait besoin de retrouver confiance. 1. Les aventurières du P’tit Libé. Trois journalistes du site Internet de Libération et une illustratrice se sont mis en tête, en octobre 2015, de décrypter certains événements majeurs « à hauteur d’enfant » et d’expliquer la crise des migrants aux 7-12 ans. Un petit personnage, avec un losange en guise de nombril, est né sous leur plume. Et il sert aujourd’hui de guide à des milliers de jeunes internautes et de lecteurs/trices, dont on espère qu’ils et elles continueront à rechercher l’info, leur vie durant, auprès de sources crédibles.

Premier bilan positif en tout cas : Le P’tit Libé constitue aujourd’hui la deuxième audience du site internet de Libération. A l’automne 2015, la photo d’un petit corps échoué sur une plage, celui de Aylan, 3 ans, Kurde de Syrie qui tentait avec sa famille de gagner les rives européennes, avait fait le tour des rédactions.

De nombreux jeunes ont alors posé des questions à leurs professeurs, à leurs parents. Nous veillons à montrer aussi bien des filles que des garçons dans l’action. Libération - © Christian Poulin. Les Jours : il y a une vie après “Libé” Lancer un nouveau site d'info payant, c'est le défi que relève une poignée d'anciens de “Libération” et quelques autres. Infiltration dans Les Jours, site en devenir. Déco design industriel, murs faussement défraîchis et savamment peints, longues tables, cuisine ouverte, et des boxes aux verrières transparentes.

On se croirait dans un loft de téléréalité. On est dans un atelier de co-working branché, au cœur du 10e arrondissement de Paris. Sous la verrière du fond, une petite dizaine de personnes, assises sur des chaises, leurs ordinateurs portables sur les genoux. Pour l’annonce officielle du lancement du projet, on avait prévu une interview exclusive des Garriberts, le couple d’ex-journalistes médias stars de Libé, qui nous semblaient être, un peu quand même, les meneurs du projet.

Les Jours se sont cooptés : ils viennent de Libé pour la plupart, ils ont entre 30 et 50 ans. Les Jours rejettent l’écume. Les Jours sont obsessionnels. Les Jours sont numériques et payants. Jean Quatremer, humoriste et martyr. I. Une victime Voici ce que l’on a pu lire sur page Facebook de l’humoriste : Ainsi Jean Quatremer, dit Frère Jean des Bruxellois [1], est une victime. Une victime de la violence, mais pas n’importe laquelle : une violence « scripturale », qu’il eut été plus simple et plus modeste de désigner comme une violence « écrite », si le plaignant était quelconque. Une violence qui émanerait de « l’extrême gauche et droite » – selon une élégante formule qui ressasse l’amalgame, délicat et nuancé, que Jean Quatremer cuisine « à intervalles réguliers ». Une violence que, selon sa victime, l’article des Inrockuptibles « excuse » : alors que l’article « explique », non une « violence scripturale », mais une exaspération compréhensible face à l’arrogance de Frère Jean et de quelques-uns de ses confrères.

Une exaspération dont il aurait été la victime « en essayant de répondre avec humour à ces agités du clavier ». « Humour » méprisant et méprisable, à n’en pas douter. Tout humour, comme on l’a vu. II.

2015

2014. 2013. Le Grand Paris vu par Libé : l'art d'aménager le "débat" Dans le sillage des "forums Libération", organisés depuis quelques années dans plusieurs villes en manque de respectabilité, le quotidien, sauvé de la faillite par le patron de Numericable Patrick Drahi en juin dernier, organisait — en façade – une journée de "débats publics" sur le thème du Grand Paris. En façade, car pour le coup, Libé n’était qu’un prestataire. En ouvrant la journée, son gourou en chef, Laurent Joffrin, l’a même révélé en s’adressant à Daniel Guiraud, maire des Lilas et surtout président de Paris Métropole : "Merci d’avoir bien voulu coopérer avec Libération. Nous sommes au service de [votre] entreprise de débat sur le Grand Paris.

Le "président Guiraud", qui s’y croit déjà, fait une analogie avec le lieu qui les accueille, le 104 (construit – rappelons-le ici car personne ne l’a mentionné samedi dernier –, dans les murs de l’ancien service municipal des pompes funèbres…) : Car de « débats », bien entendu, il n’y en eu aucun. Le Grand Casting De quoi se plaint-on ? Libération dans une situation périlleuse. La direction et les salariés s'opposent sur un plan d'économies qui prévoit une baisse des salaires de 10 %. La mesure phare du plan d'austérité présenté en décembre par la direction de Libération ne passe pas du tout chez les salariés.

Pour éviter de mettre en place un plan de départs volontaires qu'ils refusent de financer, les actionnaires du quotidien leur proposent pendant deux ans une baisse moyenne des salaires de 10 %, modulable en fonction du niveau de rémunération et qui serait compensée soit par des baisses de temps de travail plus importantes (20 % pour 10 % de baisse salariale) soit par une prime au bout des deux ans en cas de retour à meilleure fortune. Réunis lundi matin en comité d'entreprise, «dans une ambiance cordiale et calme» selon plusieurs sources, les représentants des salariés ont refusé de donner un avis sur les mesures envisagées. Ils ont posé une foule de questions pour lesquelles ils attendent des réponses avant de se prononcer. Libération "Navire night" Nicolas Demorand furieux qu’Edwy Plenel ait refusé sa demande de stage à Mediapart. Hier soir Nicolas Demorand, le patron de Libération, était débarqué de la direction de la rédaction.

Ce matin, dans un édito incendiaire, il fait part d’une profonde déception et de sa rage. Mais étonnement, il adresse cette colère non pas aux actionnaires du journal qui l’ont désavoué mais bien à Edwy Plenel, le directeur de Mediapart. Ce dernier aurait en effet refusé sans ambages la demande de stage de Demorand. Un stage qui lui aurait permis d’acquérir les bases de l’enquête journalistique. Plenel, lui, dit justifier son refus par « manque de temps ». Hier soir Nicolas Demorand, le patron de Libération, était débarqué de la direction de la rédaction. Volonté d’apprendre VS Manque de temps Nicolas Demorand n’y est donc pas allé par quatre chemins dans son édito de ce matin. Du côté de Mediapart, on tente de calmer le jeu. Une offre d’Okapi Si Demorand se voit expulsé de son poste à la rédaction il conserve tout de même la présidence du Directoire de Libération.

Libération - © Christian Poulin.