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ROYAUME-UNI • Big Society, grand fiasco ? Avec son concept phare de “Big Society”, David Cameron entend remplacer l’action de l’Etat par des initiatives locales. Mais, en l’accompagnant d’une réduction draconienne des dépenses publiques, il le tue dans l’œuf. Alors que David Cameron est Premier ministre depuis neuf mois, ses coupes budgétaires, à hauteur de 81 milliards de livres [96 milliards d’euros], commencent à faire mal. Cette expérience budgétaire agressive – une réduction des dépenses d’une ampleur jamais vue dans une grande économie mondiale – a été saluée par les rigoristes du monde entier, du Fonds monétaire international (FMI) à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Pas de plan B Au pub The Bell, pourtant, sur les propres terres du Premier ministre, on reste poli mais la colère gronde. Cameron s’échine depuis plusieurs années à faire partager sa passion pour une Grande-Bretagne fondée sur ce qu’Edmund Burke [philosophe irlandais du XVIIIe siècle] appelait les “petites brigades”. Quand Tottenham était le modèle des banlieues françaises. « Anarchy in the UK » : les unes de la presse britannique. Ce mardi 9 août, la presse britannique titre sur les émeutes dans le quartier de Tottenham, au nord de Londres, embrasé depuis la mort, jeudi, d’un jeune homme, victime d’un échange de tirs avec la police.

The Guardian : « The battle for London », la bataille pour Londres.The Daily Mail : « The anarchy spreads », l’anarchie s’étend.The Daily Express : « Flaming morons », ces crétins illuminés/ces crétins incendiaires. Daily Star : « Anarchy in the UK », anarchie au Royaume-Uni, titre des Sex Pistols (1976). Ces quatre quotidiens présentent la même photo de une : un jeune homme en survêtement, sous une capuche, masqué et ganté, qui marche près d’un véhicule en flammes. The Daily Telegraph : « Rule of the mob », la loi de la rue.The Sun : « Descent into hell », descente aux enfers.

Ces deux derniers titres présentent aussi une même photo de une, celle d’une femme, secourue par les pompiers, qui saute d’un immeuble en flammes. Crise financière et émeutes de Londres : des signaux d'alarme. Le premier ministre britannique David Cameron avec une policière, à Croydon au sud de Londres, le 9 août 2011 (Stefan Rousseau/Reuters). C’est le choc des images : celles de Londres en proie aux pires émeutes de mémoire de Londonien, et celles de la Bourse et de ces visages atterrés de traders sous le choc.

Qu’est-ce que ces deux scènes sans rapport apparent nous disent sur notre monde ? La crise financière et la violence urbaine : le rapprochement est hasardeux, et pourtant, inévitable, ne serait-ce que parce que ces deux sujets se disputent la une des journaux sans qu’il soit aisé de les analyser à chaud. Le rapprochement, pourtant, s’impose, car réduire les émeutes de Londres, comme le font de nombreux politiciens et journalistes britanniques, à de simples actes criminels, sans prendre en considération le contexte économique et social dans lequel elles se produisent, relève de l’aveuglement. . « Observez et pleurez pour notre avenir » Excessif ? Toujours plus d’austérité ? A Londres, les Sikhs montent la garde contre les émeutiers.

Près de 700 hommes armés de crosses de hockey, de battes et d’épées traditionnelles se sont rassemblés mardi soir à Southall, craignant que les émeutes londoniennes – et le pillage qui les accompagne – touchent ce quartier qui abrite la plus importante communauté sikhe de la ville. Après l’attaque avortée d’un temple Sikh lundi soir dans un quartier adjacent, la rumeur avait couru dans Southall, quartier de l’ouest londonien où la communauté sikhe est implantée depuis plusieurs décennies, que le Gurdwara, ou temple, du secteur était la prochaine cible des émeutiers qui mettent certaines villes anglaises à sac depuis samedi.

Les membres de la communauté ont donc organisé des tours de veille autour du temple, devant les commerces, et ont patrouillé le quartier tout au long de la nuit de mardi à mercredi. (Voir la vidéo ci-dessous) En partenariat avec Aujourd’hui l’Inde. ROYAUME-UNI • Jamais sans ma capuche. Le dénominateur commun des jeunes pilleurs londoniens ? La capuche, toujours rabattue sur la tête, au milieu des flammes et du verre brisé. The Guardian revient sur cet accessoire typique du "délinquant", qui permet de passer inaperçu aux yeux de la société et devant les caméras de surveillance... On le craint, on le tourne en ridicule, on ne le comprend pas... Bref, le sweat à capuche est mal aimé.

Pourtant, ce vêtement de sport utilitaire et extrêmement populaire fait son retour en force au beau milieu des émeutes et des voitures en flammes. Il est porté tous les jours par des millions de personnes : une faute de goût générationnelle qui s’est transformée soudainement en une cape indispensable aux jeunes pillards londoniens. Si les médias en parlent beaucoup aujourd’hui, le sweat à capuche symbolise la menace populaire depuis longtemps. Le sweat à capuche est donc devenu l’attribut du délinquant aux yeux de M. Et il avait raison. Les gamins se cachent, ils ont peur d’être vus. ROYAUME-UNI • Les lions et les singes galonnés. Tétanisée à l’idée d’être accusée de racisme, la police britannique a abandonné le terrain aux émeutiers.

Pour les conservateurs, le temps de la reprise en main est venu. 12 août 2011 | Partager : Pourquoi la police n'a-t-elle pas été capable de maîtriser les émeutiers ? Selon des observateurs, ces troubles sont tout à fait compréhensibles et justifiés. Pour certains, la police "ne l'a pas volé". Pour d'autres, il fallait s'attendre à de telles violences, compte tenu du taux de chômage élevé et de la pauvreté qui sévit dans le quartier [de Tottenham].

"Les policiers ne nous adressent jamais la parole", s'emportent certains habitants. Les habitants qui ont assisté aux pillages - de tapis, de baskets ou de montres - remarquent que les voleurs sont "de toutes origines et confessions". Son échec à endiguer les émeutes s'explique aussi par son manque d'implantation dans ces quartiers, et en particulier à Tottenham.

Le vrai problème, c'est l'encadrement policier. G-B: le Premier ministre veut exclure les émeutiers du logement social. Les personnes qui "pillent leurs propres communautés" ne devraient plus être autorisées à vivre dans des logements sociaux, a estimé David Cameron sur la BBC. "Si vous vivez dans un logement social, vous profitez d'une maison à prix réduit et cela vous donne des responsabilités", a déclaré le Premier ministre conservateur.

"Pendant longtemps, nous avons adopté une attitude trop molle envers les personnes qui pillent leurs communautés. " "Évidemment, cela veut dire qu'il faut les loger autre part. Ils devront se trouver un logement dans le secteur privé, et cela sera plus dur pour eux, mais ils auraient dû y penser avant de commencer à voler", a-t-il ajouté. Le père d'un émeutier expulsé Au même moment, le conseil municipal de Wandsworth, un quartier du sud de Londres, a annoncé qu'un avis d'expulsion avait été émis contre l'un de ses locataires, dont le fils est soupçonné d'avoir participé à des violences à Clapham dans la nuit de lundi à mardi. La décision finale reviendra à un juge. Belga. G.-B.: D. Cameron prône la "tolérance zéro", la police grince des dents. Dans une interview au Sunday Telegraph, David Cameron estime que les émeutes qui ont embrasé plusieurs villes du pays entre le 6 août et mardi soir, les plus violentes depuis des décennies, ont marqué un tournant.

"Nous n'avons pas assez parlé le langage de la tolérance zéro. Mais le message est en train de passer", explique-t-il. En application de ces principes, le gouvernement a décidé de faire appel à un super-flic américain, spécialiste de la lutte contre les gangs, considérant qu'is ont joué un rôle majeur dans les émeutes. Bill Bratton, ex-chef de la police de New York, Boston et Los Angeles, théâtre d'émeutes meurtrières en 1992, va travailler cet automne comme consultant pour Scotland Yard sur la lutte contre les violences urbaines.

La police grince des dents Mais ce recrutement a suscité beaucoup de grincements de dents au sein de la police, dont plusieurs représentants ont pris publiquement la parole pour s'étonner de cette décision. Plus de 2000 interpellations. G-B: pour David Cameron, ces émeutes sont "un avertissement" "Avons-nous la détermination nécessaire pour nous attaquer à l'effondrement moral à petit feu" de la société "que l'on observe (...) depuis quelques générations ? ", s'est demandé David Cameron, qui s'exprimait dans un centre pour jeunes dans le petit village de Witney, situé dans sa circonscription de l'Oxfordshire, dans le centre de l'Angleterre. Les émeutes, les pires qu'ait connues le pays depuis des décennies, ont "été un avertissement", a estimé le Premier ministre conservateur. "Les problèmes sociaux qui couvaient depuis des décennies nous ont explosé au visage. " "Je peux annoncer aujourd'hui qu'au cours des prochaines semaines, les ministres du gouvernement de coalition et moi-même allons passer en revue tous les aspects de notre travail pour réparer notre société", a-t-il promis.

Cameron déclare la guerre Le Premier ministre a ainsi annoncé "une guerre totale" contre les "gangs", estimant que les "éradiquer était une nouvelle priorité nationale". Belga. Grande-Bretagne: la "guerre totale" contre les gangs ne convainc pas. Pour "éradiquer" les gangs, "nouvelle priorité nationale", David Cameron compte notamment sur les conseils de Bill Bratton, ex-chef de la police de New York, Boston et Los Angeles, appelé comme consultant pour Scotland Yard.

Le Premier ministre a annoncé qu'il voulait faire interdire par les tribunaux le port de signes de ralliement par les gangs (couleurs ...), les rassemblements à certains endroits et l'utilisation de chiens d'attaque. "Les problèmes sociaux qui couvent depuis des décennies nous ont explosé au visage", a estimé lundi David Cameron, s'engageant à "réparer la société cassée". Pour Sheldon Thomas, ancien membre d'un gang, aujourd'hui engagé dans le tutorat de jeunes en difficulté, la société est bien "cassée" comme le dit David Cameron. "Cela fait des dizaines d'années que des gens comme moi le disent", affirme-t-il. 700 à 800 meurtres imputables aux gangs "Les gens sont en colère, ils sont frustrés.

La police ne résoudra pas tout. Grande-Bretagne: les émeutiers punis sévèrement... trop ? Mardi, deux jeunes de 20 et 22 ans ont été condamnés à quatre ans de prison, la peine la plus lourde infligée dans le cadre des émeutes, pour avoir incité aux troubles via des appels sur le réseau social Facebook, bien qu'il n'y ait eu aucune conséquence sur le terrain. Jordan Blackshaw, 20 ans, avait appelé à un rassemblement sur une page Facebook intitulée "Détruire la ville de Northwich" (nord-ouest de l'Angleterre).

Il s'est présenté seul au rendez-vous et a été aussitôt arrêté par la police. Le deuxième accusé, Perry Sutcliffe-Keenan, 22 ans, avait ouvert une page "Organisons une émeute" dans son quartier de Warrington (nord-ouest de l'Angleterre), avant de la retirer avec des excuses le lendemain. Bien qu'aucun trouble n'ait été déploré, ces messages ont provoqué "une panique considérable et un sentiment de révolte au sein des quartiers", a déclaré le procureur devant le tribunal de Chester, dans le nord-ouest de l'Angleterre. Deux poids, deux mesures ? ROYAUME-UNI • Ne légalisons pas l'injustice. David Cameron est allé loin en qualifiant les pillages de la semaine dernière d'"actes criminels purs et simples". Il voulait ainsi éviter que l'opinion ne rapproche ces comportements criminels de la notion de justice sociale, ce qui risquerait de légitimer d'autres mouvements récents qui ont dégénéré, comme les manifestations étudiantes [de l'automne 2010] et les événements survenus lors du G20.

Mais il n'est pas toujours simple de faire la distinction entre la loi et la justice, en particulier lorsque le désordre est en lui-même une forme de protestation contre ce que les citoyens considèrent comme des lois injustes. La répression musclée des manifestations lors du G20 avait conduit sir Denis O'Connor, inspecteur général de la police de Sa Majesté, à publier un rapport sur la défense des principes du maintien de l'ordre par consentement du public. Même si le reste du pays n'a pas été concerné, les événements ont inquiété un grand nombre de Britanniques. Le plus jeune inculpé des émeutes en Grande-Bretagne a 11 ans.

Le garçon avait emporté la poubelle, d'une valeur de 55 euros, alors qu'elle était exposée dans un grand magasin, juste après qu'une bande d'émeutiers eurent brisé les vitrines, le 8 août, dans la banlieue nord de Londres. Un policier avait vu le garçon, dont le nom est protégé en vertu de la loi sur la protection des mineurs, en train d'attraper la poubelle en vitrine.

Il a été condamné mercredi à 18 mois de rééducation, une mesure qui peut prendre diverses formes (couvre-feu, travail d'intérêt général etc.). Le juge John Woollard a souligné que s'il "avait été un peu plus âgé, il aurait pu se retrouver en prison". Selon Scotland Yard, il s'agit du plus jeune inculpé dans le cadre des émeutes qui avaient éclaté à Tottenham (nord de Londres) le 6 août et s'étaient propagées pendant 4 nuits dans la capitale puis dans d'autres villes anglaises.

La police a arrêté à ce jour 2.124 personnes dans le cadre des émeutes à Londres, et 1.221 d'entre elles ont été inculpées. Belga. ROYAUME-UNI • Manifestations interdites à Londres pour 30 jours. 2 Septembre 2011 | Partager : La ministre de l'Intérieur Theresa May a décidé d'interdire toute manifestation à Londres pour 30 jours, à compter du vendredi 2 septembre. Cette mesure vise particulièrement la Ligue de défense anglaise (English Defense League), mouvement d'extrême-droite opposé à "l'intégrisme musulman" avec des tendances racistes marquées.

Celle-ci avait prévu de défiler samedi 3 septembre, dans un contexte de tension exacerbée après les émeutes d'août dernier, entraînant des risques de débordements et d'affrontements avec des militants anti-racisme. Certains médias, en particulier The Guardian, jugent que cette décision est une réponse inappropriée et une attaque au droit de manifester publiquement. The Guardian remarque que l'interdiction fait les affaires du gouvernement, au moment où il redoute de voir les gens dans la rue.

Pourquoi des émeutes à Londres, et pas à Glasgow ? | Rue89. ROYAUME-UNI • Les conservateurs face à la contestation sociale. ROYAUME-UNI • Les indignés campent au coeur de la City. The Independent 17 octobre 2011 | Partager : Des manifestants ont installé le 16 octobre des tentes devant la cathédrale Saint-Paul, au coeur de la City, à Londres, annonçant un mouvement qui pourrait "durer", rapporte le quotidien. La veille, plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées dans la capitale britannique à l'appel du collectif "Occupy LSX" ("Occupons la Bourse de Londres") et dans le cadre de la journée mondiale des Indignés.

Ils ont exprimé leur colère à l'égard des banquiers et des dirigeants politiques qu'ils jugent responsables de la crise économique. La municipalité de Londres suspend son action légale contre les "indignés" Londres: 62 arrestations pour les émeutes de cet été. « Occupy London » : les « Indignés » de la City font de la résistance. « Occupy London » : la crèche vivante des « Indignés » (2/2) ROYAUME-UNI • Les indignés de Londres doivent lever le camp.

Les "indignés" occupent un nouvel immeuble de la City à Londres. Les "indignés" de Londres quittent l'immeuble investi samedi. Londres: la police a démantelé le campement anticapitaliste. ROYAUME-UNI • Occupy London s'est éteint tout seul. ROYAUME-UNI • L'abandon social a nourri les violences de l'été dernier. ROYAUME-UNI • Les aides sociales brutalement menacées par Cameron. Londres: un an après les émeutes, les JO masquent les problèmes. Des milliers de personnes défilent à Londres contre l'austérité. « Occupy » à Londres : « Vous ne pouvez pas expulser une idée » | Rue89 Culture. ROYAUME-UNI • Quatre ans de prison pour des émeutiers virtuels. ÉMEUTES À LONDRES • Les raisons de la colère. Les vidéos des émeutes de Londres : le pire et le meilleur. Emeutes en Angletterre.