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Michel Serres : "La seule autorité possible est fondée sur la compétence" Enseigner peut être le pire comme le meilleur métier du monde… Entre 2005 et 2010, en Angleterre, Nicolas Coiffe, un français trentenaire a été prof mercenaire, employé par des sociétés d’intérim pour faire des remplacements dans des établissements aux élèves présumés difficile… À partir de cette expérience et après trois ans d’enseignement dans un lycée professionnel français, il conduit aujourd’hui une réflexion qui pourrait être utile aux nouveaux professeurs parachutés dans des zones sensibles, en France… Lors d'un remplacement à la journée dans une école de filles des quartiers nord de Londres, Nicolas Coiffe a éprouvé un choc face à sa totale incapacité d'interaction avec les élèves.

Enseigner peut être le pire comme le meilleur métier du monde…

Il effectuait alors des remplacements depuis plus d'un an et pensait avoir acquis une aisance suffisante pour mener un cours ou animer une session de révision même si les conditions semblaient ne pas être favorables. Exemple… « Remplaçant ! »… A l'arrivée du professeur dans le couloir, une élève hurle « Supply ! Je ne perçois pas cela comme un paradoxe. Le gothique (une histoire sur l’autorité)

Il y a quelques années, j’étais remplaçant en SEGPA.

Le gothique (une histoire sur l’autorité)

La SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté) est une section du collège qui regroupe des élèves en grande difficulté, orientés là à l’issue d’un parcours en primaire qui les laisse avec d’énormes lacunes. Chaque classe est limitée à 16 élèves, et les professeurs sont des… instits. Ben oui, la plupart du temps, il faut revoir avec eux des choses qui relèvent du CE1 ou du CE2 et qui sont loin d’être acquises. Remplaçant, je fus tantôt prof de maths et de sciences au collège Apollinaire pour des 6ème et des 5ème, le lendemain prof de français et d’histoire au collège Victor Hugo pour des 4ème, des 3ème.

Remplaçant, c’est pas trop mon truc. «La sanction renforce les identités viriles» Plus de 80% des élèves punis au collège sont des garçons.

«La sanction renforce les identités viriles»

Pourquoi ? Par quel processus ? Avec quels effets ? Sylvie Ayral a été institutrice pendant quinze ans en milieu rural, elle est aujourd’hui professeur d’espagnol dans un collège et docteur en sciences de l’éducation. Elle a enquêté dans cinq collèges de Gironde aux profils variés : rural, ZEP, périurbain plutôt favorisé, défavorisé du centre-ville avec de nombreux élèves issus de l’immigration et, enfin, un établissement privé à fort taux de réussite scolaire. Les garçons sont les plus punis ; comment les enseignants l’expliquent-ils ? J’ai beaucoup entendu cela : «C’est les gènes, les hormones.» Et les filles ?

Elles ne sont pas punies pour les mêmes raisons que les garçons : c’est davantage pour des bavardages, un cahier oublié, l’usage du portable ou de l’iPod en cours. Que disent-elles du comportement des garçons ? La sanction serait donc «une médaille de virilité» ? Parce que les femmes sont des cibles privilégiées.