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L'Europe

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La nuit où le Sud a fait flancher Merkel. Inespéré.

La nuit où le Sud a fait flancher Merkel

A la surprise planétaire, le sommet qui s’est achevé vendredi relance une construction européenne menacée d’asphyxie. La zone euro, poussée par Paris, Rome et Madrid, a décidé de mettre sur pied, d’ici à la fin de l’année, une «union bancaire», qui permettra de nettoyer un système financier européen plombé, depuis 2007, par des créances douteuses et, surtout, de rompre le cercle vicieux entre crise bancaire et endettement des Etats. Mieux, les Etats membres se sont entendus pour lancer la construction d’une «union politique» et d’une union budgétaire, condition sine qua non d’une solidarité financière qui aboutira à la création d’un «trésor européen». Ce n’est pas encore le grand saut fédéral, mais les Dix-Sept y vont d’un pas ferme au terme de «cette nuit de la zone euro», selon l’expression de François Hollande.

Une telle issue, après dix-neuf Conseils européens de rang en trente mois, a réveillé l’euphorie des marchés. Demi-finale. Douce insouciance. Mutualisation de la dette : Hollande comprend-il ce qu’il demande à Merkel. Le désaccord entre l’Allemagne et la France n’augure évidemment pas bien du sommet européen.

Mutualisation de la dette : Hollande comprend-il ce qu’il demande à Merkel

J’avoue me perdre en conjectures sur ce que cherche vraiment la France, et me demande si le Président comprend ce qu’il demande à la Chancelière. La position française est intenable On peut comprendre la manœuvre. La France est confrontée à une hausse des taux d’intérêt due à des difficultés a la fois sur le plan budgétaire (par défaut de croissance), sur celui de la dette (en raison des déficits), sur son refinancement et le cout de celui-ci. Business Week ce 26 juin publie un article dont le titre est éloquent : les obligations françaises sont subitement secouées. Le gouvernement français a tout à gagner d’une solidarité qui le mettrait sous la protection allemande, qu’elle ne manquera pas de critiquer. La position française est intenable : ou bien la dette est mutualisée et les mécanismes d’encadrement des déficits sont accrus pour éviter de nouvelles catastrophes. Faudra-t-il se résoudre à briser le couple franco-allemand pour sauver l’Euro ?

Atlantico : A l'occasion du sommet européen de mercredi a eu lieu un diner entre Angela Merkel et François Hollande.

Faudra-t-il se résoudre à briser le couple franco-allemand pour sauver l’Euro ?

Un repas au goût salé : il semble que les divergences aillent en s’accentuant, notamment sur la question des eurobonds. Face à de telles divergences, peut-on aujourd'hui sauver le couple franco-allemand ? Noëlle Lenoir : Sans couple franco-allemand, il n’y a plus d’Europe. Ça a été vrai depuis le début. Le modèle de l’Union européenne a commencé avec la réconciliation franco-allemande, qui a été l’axe de la construction de l’Europe, et ce bien avant le traité de Rome de 57. La réconciliation franco-allemande, c’est celle de deux pays qui ont été ennemis pendant des siècles et notamment au 20ème siècle. Charlemagne: The feeling’s mutual. Merkel et Hollande : le couple franco-allemand risque-t-il le divorce ?

Atlantico : Les désaccords entre François Hollande et Angela Merkel semblent vraiment très importants, que ce soit sur la notion de « croissance », la mutualisation des dettes ou la réforme des statuts de la BCE.

Merkel et Hollande : le couple franco-allemand risque-t-il le divorce ?

Sont-ils vraiment irréconciliables ? Hans Stark : La situation actuelle ne dépend pas uniquement d'Angela Merkel. Ce sont les Allemands en général qui ne croient ni aux euro-obligations, ni en la planche à billet. Ils considèrent que ces solutions créeront de l’inflation et ne résoudront en rien les difficultés rencontrées par certains pays comme l’Italie ou l’Espagne. Il ne s’agit donc pas d’une « rigidité » en soit, mais plutôt de deux philosophies économiques totalement différentes entre des pays du sud, dont la France fait partie, ayant une tradition de monnaie faible et de forte intervention étatique, et les pays du nord de l’Europe caractérisés par une politique économique axée sur l’offre, la dérégulation et sur des réformes structurelles. Rien n’est sûr. Hollande les jambes à Paris, la tête dans l’Europe.

Une semaine pile après son investiture et après quatre denses journées américaines, François Hollande retrouve la France mardi.

Hollande les jambes à Paris, la tête dans l’Europe

Avec relativement peu de temps pour souffler avant de reprendre le fil de la crise européenne. A Chicago, comme on lui demandait au terme du sommet de l’Otan, sur quel dossier il espérait imprimer sa marque au cours de ses premiers mois de mandat, le président français a placé «l’Europe au-dessus de tout». Crise de l'euro : «un labyrinthe allemand, français, voire américain» (Les touristes affluent devant le Parlement, à Athènes - Thanassis Stavrakis/AP/SIPA) Le temps à Athènes est maussade.

Crise de l'euro : «un labyrinthe allemand, français, voire américain»

La voiture de Martin Schulz est sortie du palais présidentiel ce vendredi matin, sous une pluie fine. Cet homme politique et président du Parlement européen, passionné de livres et de social-démocratie, a sans doute transmis un message à notre président de la République usé, mais alors lequel ? Coïncidence (?) Charlemagne: Angela’s new partner. Bernard Cazeneuve nommé ministre délégué aux Affaires européennes. Le député-maire PS de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, 48 ans, nommé ministre délégué chargé des Affaires européennes, a fait parler de lui comme pugnace rapporteur de la mission parlementaire sur l'affaire Karachi, avant de devenir un des porte-parole du candidat François Hollande.

Bernard Cazeneuve nommé ministre délégué aux Affaires européennes

Hollande, Merkel, et le soucis du consensus. Angela Merkel croit «possible» un «partenariat stable» avec François Hollande. La chancelière allemande Angela Merkel croit possible un partenariat stable avec le président français élu François Hollande, dont elle a soutenu l’adversaire Nicolas Sarkozy.

Angela Merkel croit «possible» un «partenariat stable» avec François Hollande

Charlemagne: Ode to growth. Diego López Garrido: Présidentielle: le défi définitif. Une victoire de Sarkozy aurait été une victoire en France.

Diego López Garrido: Présidentielle: le défi définitif

Mais la victoire de Hollande a été une victoire en Europe. Le peuple français représentait hier, plus que jamais, les peuples européens, en rejetant la politique de récession suivie par la droite européenne pendant les dernières années, d'une façon presque référendaire. Je l'ai vue très claire hier, à Madrid, après l'élection, quand j'étais en train d'arriver à un colloque de télévision de la chaine ARTE. Le chauffeur de mon taxi m'a dit, sans commentaire préalable de ma part : "on va changer la politique européenne, n'est-ce pas? ". Dans l'expression de mon chauffeur on pouvait trouver un désir de ce changement et un intérêt énorme pour l'avenir de la politique française. L'Europe est dans un carrefour. Un sortant de plus en Europe ! (Nicolas sarkozy n'est pas réelu - SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA) Du même auteur Il n’y aura pas eu d’exception française.

Un sortant de plus en Europe !

Les défis européens de François Hollande. Élu dimanche avec 51,62 % des voix, François Hollande va maintenant devoir faire ses premiers pas sur la scène européenne. Sa capacité à infléchir la position d' Angela Merkel sera déterminante : il rencontrera la chancelière allemande juste après son investiture, le 15 mai. Ses défis sont nombreux. "La mission qui désormais est la mienne (est de) donner à la construction européenne une dimension de croissance, d'emploi, de prospérité", a lancé François Hollande dimanche soir, à Tulle, dans son premier discours de président élu.

Il devait dès aujourd'hui envoyer un "mémorandum" aux autres dirigeants européens pour ajouter un volet de croissance au fameux pacte budgétaire. François Hollande peut-il convaincre ses partenaires ? Sur le fond, un compromis pourrait se dessiner alors que le seul respect d'une politique d'austérité est de plus en plus contesté en zone euro.