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Aspect économique

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Des produits conçus pour ne pas durer ? Les industriels sont aujourd'hui accusés de raccourcir la vie des produits pour en augmenter la consommation.

Des produits conçus pour ne pas durer ?

Qu'en est-il vraiment ? Une idée hante le monde écolo : les produits industriels seraient conçus de manière à s'user prématurément. Cette " obsolescence programmée ", destinée à vendre plus pour gagner plus, serait à l'origine d'un gigantesque gâchis de ressources. En fait, l'optimisation de plus en plus poussée des produits par les industriels au cours des dernières décennies a plutôt eu pour effet de limiter le gaspillage de matières premières et d'énergie. Le gâchis est pourtant bien réel, en raison de la baisse spectaculaire du prix des produits industriels qui facilite leur renouvellement accéléré. La durée de vie et la fiabilité des produits industriels dépendent d'abord de l'usage qui en sera fait. Durabilité renforcée Les biens de consommation, dans l'ensemble, n'ont cependant pas la même fiabilité ni la même durabilité que les biens d'équipement.

Une fiabilité plus grande. L’obsolescence programmée : un gâchis organisé ? Si l’obsolescence programmée existe depuis plus d’un siècle, ce n’est que depuis moins de deux ans qu’elle est devenue un objet de débat public et d’interpellation politique.

L’obsolescence programmée : un gâchis organisé ?

Elle repose sur un principe de développement économique assez imparable : si les objets que nous utilisons possédaient une durée de vie infinie, l’absence de rotation freinerait fortement le développement industriel. C’est ainsi que la société Dupont qui fabriquait des bas qui ne filaient pas décida dans les années 40 de commercialiser des bas plus fragiles afin d’accélérer le rythme des ventes.

Trois types d’obsolescence programmée existent. Il y a la conception de produits pour une durée de vie limitée. De nombreuses semelles de marques de chaussures de sport sont ainsi conçues pour une durée de vie inférieure à deux ans. La lutte contre l’obsolescence programmée doit éviter amalgames et diabolisation du phénomène. Cette lutte doit s’attacher aux dérives les plus flagrantes. (Lire aussi notre cahier Eco-Futur) Obsolescence programmée.

> L’obsolescence programmée L’obsolescence programmée (aussi appelée "désuétude planifiée") regroupe l’ensemble des techniques visant à réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit afin d’en augmenter le taux de remplacement.

obsolescence programmée

Historique L’expression "obsolescence programmée" (planned obsolescence en anglais) remonte à un chapitre publié par un Américain courtier en immobilier, Bernard London, en 1932 en plein New Deal, sous le titre Ending the Depression Through Planned Obsolescence ("Mettre fin à la grande crise au moyen de l'obsolescence programmée") dans son ouvrage The New prosperity. Il y faisait le constat que, sous l'effet de la crise économique, les Américains avaient rompu avec leur habitude de se débarrasser de leurs biens avant qu'ils ne soient usagés et qu'ils s'étaient mis à conserver leur voiture, leurs pneus, leur poste de radio, leurs vêtements plus longtemps que ne l'avaient prévu les statisticiens, allant ainsi à l'encontre de la "loi de l'obsolescence".

Obsolescence programmée : un faux débat ? Le cas est devenu emblématique : c’est une cartouche d’encre d’imprimante équipée de deux puces électroniques.

Obsolescence programmée : un faux débat ?

La première est chargée de bloquer l’impression bien avant que l’encre ne soit épuisée. Ensuite, la seconde interdit le remplissage des cartouches vides. Bienvenue dans l’obsolescence programmée, ou « désuétude planifiée », le modèle économique qui regroupe toutes les techniques visant à réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit, afin d’en augmenter le taux de remplacement. En Europe, il a fallu attendre 2006 et l’entrée en vigueur de la DEEE (Directive européenne relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques) pour que les fabricants d’imprimantes vendent dans l’Union des cartouches recyclables. Les intéressés, qui tirent bien plus de la moitié de leurs revenus des cartouches d’encre, ont vite trouvé la parade. Obsolescence programmée, le retour du monstre économique.

Jean Pierre Lac, directeur financier, SEB: "ce serait très dangereux de faire ça!

Obsolescence programmée, le retour du monstre économique

Lorsque l'on dépense des centaines de millions à défendre des marques pour qu'elles portent des vertus de qualité, programmer des appareils pour qu'ils disfonctionnent au bout de trois ans, ce serait suicidaire. Grace à nos innovations, on espère que l'appareil que vous achetez aujourd'hui rendra tous les services que vous attendez de lui, mais que celui que l'on sortira dans trois ou quatre ans sera tellement innovant, que vous aurez simplement envie d'en changer.

Notre moteur c'est l'offre, pas la panne" Pourquoi cette simple phrase ne peut-elle pas convaincre ?