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Anti-homophobie et anti-racisme: la question de l’intersectionnalité. Le titre de cet article fait référence à la polémique liée à l’essai Les féministes blanches et l’empire de Stella Magliani-Belkacem et Félix Boggio Ewanjé-Epée (La Fabrique, 2012). Une polémique cantonnée, certes, aux milieux militants de gauche, mais sur laquelle il me semble important de revenir, ce qui me permettra de développer la définition du concept d’«intersectionnalité » évoqué dans un précédent article. L’homosexualité, « imposée par l’Occident »? Drame en 5 actes. [I] Tout est parti d’un article paru sur Street Press le 7/02 et intitulé « Plus forts que Frigide Barjot, les Indigènes de la République dénoncent l’«impérialisme gay' ». [II] l’article est repris par Rue 89 sous le titre « Les Indigènes de la République contre l’«homosexualité imposée' ».

De quoi s’agit-il, au fait? L’essai avait déjà fait l’objet d’une critique acérée en décembre sous le titre « Les féministes blanches et l’empire ou le récit d’un complot féministe fantasmé ». La question de l’intersection. "Théorie du genre": la belle aubaine. Un nouvel ennemi est apparu dans les radars de la droite. Cela a commencé avec des manuels de SVT, s’est renforcé avec les manifs de la honte et les mouvements anti-« mariage pour tous ». Personne ne savait très bien de quoi il s’agissait, mais on savait que c’était mal.

Le mot d’ordre s’est répandu : le lobby gayo-franco-maçonno-gauchiste a trouvé un nouveau truc, ça s’appelle la théorie du genre et c’est mal. Il paraît qu’ils veulent l’enseigner à l’école. Le mot d’ordre s’est répandu comme une traînée de poudre. La théorie du genre à encore frappé! Il y a eu le communisme et le nazisme. @consultant2kap T'as compris que la théorie du genre est aux portes des Écoles ou tu planes encore? La théorie du genre est en marche. #manifpourtous De l'école à la justice, cette offensive insidieuse de l'idéologie du genre Pont d'Arcole (@aconstant92) June 14, 2013 Alors il faut résister : mieux, il faut combattre. Pourquoi un tel emballement ? AC Husson Like this: NBA player Jason Collins says he is gay - The Magazine. "I'm a 34-year-old NBA center. I'm black. And I'm gay," says Jason Collins. Kwaku Alston/For Sports Illustrated This story appears in the May 6, 2013, issue of Sports Illustrated.

I'm a 34-year-old NBA center. I didn't set out to be the first openly gay athlete playing in a major American team sport. My journey of self-discovery and self-acknowledgement began in my hometown of Los Angeles and has taken me through two state high school championships, the NCAA Final Four and the Elite Eight, and nine playoffs in 12 NBA seasons. PHOTO GALLERY: Jason Collins through the years I've played for six pro teams and have appeared in two NBA Finals. Jason Collins played with the Celtics and Wizards this season, his 12th in the NBA. Andrew D. Now I'm a free agent, literally and figuratively. Why am I coming out now? The first relative I came out to was my aunt Teri, a superior court judge in San Francisco. When I was younger I dated women.

No one wants to live in fear. Peter Foley/EPA. Chère Houria Bouteldja. Mais devant la violence de la charge, tombant comme par hasard après six mois d'écumage des fosses sceptiques homophobes des politiciens de la France profonde, de l'église la plus réactionnaire et des nervis de l'extrême droite, la consternation aussi face à ces accusations, j'ai été incapable de réprimer l'envie de m'en mêler, de m'y jeter. J'ai beaucoup échangé sur Facebook, beaucoup lu les réactions. Après plusieurs mises au point, Houria Bouteldja a publié sur le site du PIR une mise au point qui, sans que j'y adhère entièrement, m'a semblé fournir une bonne base de discussion. Qu'on ne s'y trompe pas.

Si j'ai considéré que ce texte posait les bases d'une discussion, c'est avant tout car je comprends un certain nombre des arguments que Houria y avance et qui n'ont, de fait, jamais émergé au sein des associations homosexuelles. Pour certains, sur mon mur, les réactions m'ont fait l'effet que je pactisais avec le diable.

J'ai proposé à Houria le contrat suivant. Chère Houria, Aucun. Non, l’homosexualité n’est pas imposée aux Arabes par l’Occident. Tribune Abdellah Taïa Le paternalisme et l’ignorance ne sont pas venus cette fois de là où je les attendais. Selon l’article de Street Press repris sur Rue89, les Indigènes de la République affirment que l’homosexualité, identité occidentale, n’est pas adaptée au monde arabe et africain. Et, par analogie, qu’elle n’est pas vraiment la bienvenue dans ce qu’on appelle, en France, « les quartiers populaires ». Si on suit cette logique jusqu’au bout, le mariage pour tous n’est donc pas la priorité des priorités. Moi, écrivain marocain homo, je suis choqué Pourquoi cette réponse ?

Suite à la publication de l’article de nos partenaires de StreetPress sur la position des « Indigènes de la République », j’ai demandé à Abdellah Taïa, écrivain marocain dont nous aimons le travail à Rue89, de réagir. J’ai l’impression d’entendre des vieux Marocains attachés à un passé glorieux qui n’a jamais existé, à une identité fantasmée. . « L’homosexualité, ce n’est pas nous, ce n’est pas notre culture. Plus forts que Frigide Barjot, les Indigènes de la République dénoncent l'« impérialisme gay » | Jeudi 07 Février 2013 sur StreetPress. « Mission civilisatrice » La question de « l’homonationalisme » n’est pas nouvelle. En juin 2010 à la Gay Pride de Berlin, c’est même l’égérie du mouvement queer Judith Butler qui s’était alarmée que la cause LGBT ait été « enrégimentée dans un combat nationaliste et militariste. » En cause, « l’exotisation » de l’homophobie : Les banlieues des grandes métropoles et les pays africains et musulmans sont accusés de concentrer les homophobes.

Le mouvement LGBT s’inscrirait alors dans une nouvelle « mission civilisatrice » contre « les jeunes de banlieue » et plus généralement « les cultures non-occidentales. » Import / Export Mais ce que dénoncent aussi les théoriciens de l’anti-impérialisme de La Fabrique, c’est que l’homosexualité est imposée comme identité dans des contrées où elle n’existerait pas. « Dans la tradition des identités arabes par exemple, cette notion-là a été importée », justifie Félix. . « C’est une question d’organisation de la famille et de la société. »