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Génération des cités : conditions de vie et revendications collectives. Génération des cités : conditions de vie et revendications collectives.

Génération des cités : conditions de vie et revendications collectives

Convergence 84 : retour sur un échec. Dans la variété d’initiatives des années 80 que l’on classe dans le « mouvement beur », Convergence 84 pour l’égalité est une expérience atypique et, de ce fait, rarement abordée.

Convergence 84 : retour sur un échec

Les faits sont pourtant révélateurs du contexte de l’époque, en particulier de la crise dans laquelle se trouvait ce mouvement qui, un an auparavant, organisait la « Marche des Beurs ». Convergence 84 pour l’égalité est parfois citée lorsque l’on énumère les marches des années 80. Cela se résume à l’intitulé de cette initiative ou à ajouter une date : le 1er décembre 1984, jour où environ 30 000 personnes ont défilé à Paris, avec les « rouleurs » en tête.

Ces mentions extrêmement sommaires, sans entrer dans des détails, laissent supposer que cette initiative partage les caractéristiques de ces marches. La difficulté à mieux en rendre compte ne tient pas uniquement au fait qu’elle est tombée dans l’oubli. Les trente ans de la Marche. La commémoration du trentième anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme (15 octobre – 3 décembre 1983) est un objet de recherche intéressant pour qui souhaite étudier les usages sociaux du passé et la réappropriation d’un événement presque tombé dans l’oubli.

Les trente ans de la Marche

Sans faire une sociologie de la mémoire de la Marche dans les règles de l’art (tâche qui reste à mener), cet essai tente plus modestement de mettre en lumière les enjeux de sa commémoration publique en s’appuyant sur une socio-histoire de la mobilisation et l’observation, parfois participante, de plusieurs événements récemment organisés par différents acteurs sociaux : associations, journalistes, centres culturels, gouvernement, artistes, télévisions, etc. S’il est difficile de saisir dans leur globalité les enjeux de l’« explosion mémorielle » du trentième anniversaire − comparée à la commémoration du vingtième −, on peut tout de même en esquisser les conditions de possibilité. « Nous étions modestes et déterminés »

« Mon père disait : “les Français m’ont marché dessus, ils m’ont humilié, j’étais voué à ça quand je suis né”.

« Nous étions modestes et déterminés »

Il a toujours eu peur dans tous les actes de sa vie, peur d’être expulsé, peur au travail, dans le bus, à la maison quand on mettait la musique, le poste de radio ou la télé trop fort. […] Nous, on était imprégné de ça. C’est pour ça qu’on avait peur de la police, et que ça se transforme maintenant en haine. […] Il ne fallait surtout pas parler à mon père de nationalité française. C’était une trahison. Chez nous il y a un terme pour ça : n’traizò. Ça veut dire la “trahison suprême”. » En quelques mots, Rachid Kaci [1] dont les parents venus d’Algérie sont arrivés en France en 1955, décrit l’état d’esprit dans lequel toute une génération d’enfants d’immigrés a grandi.

Échec à l’auto-organisation. « On n’a pas fini de marcher !

Échec à l’auto-organisation

» Mogniss H. Il y a 30 ans : la Marche pour l’égalité et contre le racisme. Liste des sélections filmographiques 1983, alors que les actes de racisme et d’intolérance se font de plus en plus violents en France, des jeunes décident de marcher, de traverser la France de Marseille à Paris, de façon pacifique, afin de faire entendre leurs voix contre le racisme.

Il y a 30 ans : la Marche pour l’égalité et contre le racisme

Ces voix, ce sont celles de jeunes nés de pères venus en France pour travailler, et de mères incitées à rejoindre leurs maris en France afin d’encourager la croissance démographique… Et puis, les trente glorieuses prennent fin, et le regard sur ces jeunes français change, les crimes racistes se multiplient… Ainsi, le 15 octobre, une douzaine d’enfants d’immigrés et de militants antiracistes quittent Marseille pour réclamer l’égalité des droits, à la manière de Gandhi et de Martin Luther King. Le 3 décembre 1983, ils sont accueillis à Paris par 100.000 personnes.

Pour aller plus loin Des ressources documentaires… Quelques sites Internet. En 1983 dans «Libé» : Avec les marcheurs des Minguettes. A la une de Libération ce lundi 7 novembre 1983, une femme nue en hommage à la mort du dessinateur Reiser, décédé le samedi précédent à l’âge de 42 ans.

En 1983 dans «Libé» : Avec les marcheurs des Minguettes

Le titre principal de la une est consacré à l’actualité internationale dominée par la crise au Liban. Sur le front diplomatique, vingt et un ans après la fin de la guerre d’Algérie, la France accueille pour la première fois un président algérien. Côté élections, après une série de municipales partielles, on parle d’une «percée» du Front national, qui dépasse les 9% des voix à Aulnay-sous-Bois. La Marche pour l’égalité et contre le racisme, elle, a progressé le long du Rhône et gagné en audience depuis son départ de Marseille le 15 octobre. Nous reproduisons cet article ci-dessous dans son intégralité (1). Des marcheurs de 1983 créent une association contre les «récupérations»

Des militants ayant participé à la «Marche des Beurs» de 1983 ont annoncé vendredi la création d’une association pour dénoncer les «récupérations politiques et mercantiles» à l’occasion du 30e anniversaire de cet événement fondateur pour les enfants d’immigrés.

Des marcheurs de 1983 créent une association contre les «récupérations»

«L’association des Marcheurs historiques de 1983» est également ouverte aux «militants qui se reconnaissent dans les valeurs humanistes de la Marche», selon un communiqué de son président Djamel Atallah. «On veut transmettre la mémoire de la Marche auprès des jeunes publics, l’idée d’une culture non violente dans les quartiers», a-t-il précisé. «On veut aussi contrer un certain nombre de manipulations.» Égaux mais pas trop : L’égalité en marche ? La gauche a encore raté la Marche. Début des années 80.

La gauche a encore raté la Marche

Malgré des mobilités résidentielles et sociales inédites, malgré Mai 68, la structure de la société française a peu évolué depuis la guerre. Avec une bourgeoisie blanche et encore très chrétienne, et des ouvriers qui ressemblent à des ouvriers. Parmi eux, les «travailleurs immigrés» sont majoritaires, en particulier parmi les moins qualifiés. Mais à peu près invisibles, y compris dans les luttes.

Même lorsqu’ils prennent le risque de les mener seuls comme en 1983… et trouvent les syndicats et le gouvernement socialiste face à eux. 1983 - 2013 : Une marche, deux générations. Sans lunettes. Toumi djaidja. Actualité du 30ème anniversaire de la Marche pour l'égalité et contre le racisme de 1983. Que reste-t-il de la marche pour l'égalité des droits de 1983 ? Première manifestation de ce type en France, la marche pour l'égalité des droits et contre le racisme d'octobre 1983 a représenté un immense espoir pour les jeunes issus de l'immigration.

Que reste-t-il de la marche pour l'égalité des droits de 1983 ?

Ils ont dénoncé les inégalités et le racisme dont ils étaient la cible. Trente ans après, la société française a-t-elle changé ? Dans le cadre du Printemps de la mémoire, l'association Aidda ( association interculturelle de production et de diffusion audiovisuelle) organisait le samedi 25 mai, un débat sur "Trente ans depuis la marche de 1983, un premier bilan", à la Villa Mais d'Ici à Aubervilliers. D'anciens marcheurs mais aussi de jeunes chercheurs, qui s'intéressent à l'histoire de ce mouvement fondateur, sont venus débattre des jalons posés par un espoir déçu, bien vite accaparé par les politiques. Trente ans après, la situation sociale des habitants des quartiers n'a pas beaucoup évolué.

Je publierai donc trois contributions. Photo DR. "Pour la reconstruction d'un espace politique dans les cités. Sociologues et auteurs de "Refaire la cité", qui vient de paraître aux éditions du Seuil, Michel Kokoreff et Didier Lapeyronnie plaident pour une repolitisation des habitants des quartiers populaires.

La Marche des Beurs a gâché mon petit-déjeuner. C’est l’heure du petit-déjeuner. Je mets la bouilloire en marche, je commence à tartiner mon pain et, pour patienter en attendant que le thé infuse, je consulte les journaux en ligne. Apparemment, une pluie de commémoration va s’abattre sur la France, en l’honneur de la marche pour l’égalité et contre le racisme, rebaptisée en bonne et due forme Marche des Beurs. La Marche des Beurs, le 3 décembre 1983 à Paris (DOMINIQUE FAGET/AFP) J’ai très envie d’écrire un article novateur sur le sujet, mais tout ce que je trouve à dire s’inscrit dans une rengaine lassante qui ne convainc plus personne aujourd’hui.

Making of. Aux Minguettes, le ministre de la Ville rate la commémoration de la "Marche des beurs" Il y a 30 ans, la "Marche des beurettes" : elles ont encore des choses à dire. Dans le flot des commémorations des 30 ans de la Marche pour l’égalité et contre le racisme, renommée « Marche des beurs », on oublie un peu vite que le quart de la cinquantaine de marcheurs étaient des marcheuses.

Rencontre avec quatre d’entre elles qui ont encore des choses à dire. Kaïssa Titous : « Dans les années 80, ce sont les femmes qui dirigeaient les associations dans les quartiers » Comme Kaïssa Titous, toutes les femmes qui ont marché en 1983 ont une cinquantaine d’années ©Laurent Burlet/Rue89Lyon. Karima Berriche, l'égalité des droits en bandoulière. Depuis 2006, Karima Berriche dirige le centre social de l’Agora, situé dans les quartiers nord de Marseille.