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Extrême droite en Europe

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Contre l'enfermement suisse. César raconte qu'Orgétorix, le plus riche des Helvètes et le plus noble, avait convaincu les siens de quitter leur pays «de toutes parts enfermé», par le Rhin, par le Jura, par le Rhône, et qui ne correspondait plus à leur nombre et à «leur réputation de bravoure». Le territoire «restreignait le champ de leurs courses vagabondes et les gênait pour porter la guerre chez leurs voisins: situation fort pénible pour des hommes qui avaient la passion de la guerre». Ils mettent alors le feu à leurs villes et leurs villages «pour s'interdire l'espoir du retour» et, le 5 des calendes d'avril (28 mars, en 58 avant J.

-C.), les voilà partis. Ils sont 263.000 Helvètes, écrit César, accompagnés de petites peuplades qui font un total de 368.000 âmes[1]. Apprenant qu'ils allaient passer sur les provinces conquises par Rome, le proconsul gagne «à marche forcée» Genève et leur barre le passage. Publicité La peur du nombre Les votants suisses ne le savent peut-être pas, mais leur pays est riche des autres.

Où sont les néonazis? Une carte interactive de l'extrême droite en Allemagne. Rassembler toutes sortes de données sur les néonazis sous la forme d'une carte interactive. C'est le principe simple mais efficace de Rechtes Land («pays de droite»), un nouveau site Internet lancé par le datajournaliste allemand Lorenz Matzat, rapporte le quotidien de gauche Die Tageszeitung. En quelques clics, l'utilisateur a accès à des informations issues de différentes banques de données: «Celui qui clique sur la carte reçoit des réponses à des questions que certains préfèreraient passer sous silence: Où ont eu lieu les rassemblements nazis en 2012?

Où les nazis ont-ils commis des crimes? Où se trouve le lieu d'écoute des victimes le plus proche?» Disponible en version bêta, cet atlas de l'extrême droite devrait s'enrichir prochainement de nouvelles informations, deux à cinq nouvelles bases de données devant être intégrées chaque semaine. Le site a également une vocation historique: les monuments commémoratifs dédiés aux victimes du nazisme y seront par exemple bientôt répertoriés. Pourquoi le gouvernement grec a tant tardé à frapper les néo-nazis d'Aube dorée. - Le député d'Aube dorée Ilias Panagiotaros conduit au tribunal par la police grecque, le 28 septembre 2013. REUTERS/Giorgos Moutafis - Le coup de filet réalisé samedi par la justice et la police grecques dans le parti néonazi Aube dorée et sa mouvance met fin à des mois d’atermoiements et d’hésitations de la part du gouvernement d’Athènes.

Le chef du parti Nikolaos Mihaloliakos et son porte-parole ainsi que dix députés ont été arrêtés. Deux généraux ont été contraints de démissionner «pour raisons personnelles». Le Premier ministre Antonis Samaras à la tête d’un gouvernement de coalition entre son parti Nouvelle Démocratie (centre droit) et le PASOK (socialiste) a, semble-t-il, décidé de taper fort. Publicité Mais avec ses amis politiques, il paraissait soucieux de ne pas envenimer le débat politique grec dominé par les polémiques autour du programme de réformes imposé par la troïka (Commission de Bruxelles, Banque centrale européenne et FMI). Le rôle trouble de la police Daniel Vernet. Grèce: la percée d'Aube dorée, reflet du crépuscule des partis. La Grèce se prépare pour les élections législatives du dimanche 6 mai, les premières depuis le déclenchement de la crise économique la plus forte de l’histoire du pays, qui s'est traduite par 17,4% de baisse du PIB depuis 2009 et un taux de chômage de 20%.

L’enjeu est immense: quel parti politique peut gérer l’application des nouvelles mesures consécutives à l’accord entre le pays et ses partenaires-créditeurs? Comment va-t-on sauver la place de la Grèce dans la zone euro? Et surtout, est-ce que le résultat de ces élections pourra aboutir à la formation d'un gouvernement viable? Mais pourtant, c’est un autre débat qui risque de monopoliser toute la presse européenne au lendemain des élections. La une des journaux devrait ressembler à cela: «Comment est-ce possible?» Publicité Mais le passé récent de l’Aube Dorée laisse des traces. Sans oublier les attaques au couteau sur des immigrés dans la rue ou les altercations violentes avec des groupes d’extrême gauche. Afflux incontrôlé d'immigrés. La Hongrie, le pays où la stratégie à la Buisson fonctionne.

- Des militants d'extrême droite vont dévoiler une statue de Miklos Horthy, qui avait collaboré avec les nazis, à Budapest le 3 novembre. REUTERS/Laszlo Balogh - Budapest, 1987. Viktor Orbán, 24 ans, vient d’obtenir sa licence de droit. Brillant et persuasif, le jeune avocat séduit ses camarades et ses enseignants. L’année suivante, il fonde l’Union civique hongroise (Fidesz) et prononce des discours enflammés contre l’URSS qui feront de lui une icône. 1990: le Mur tombe et Orbán entre au Parlement lors des premières élections libres depuis l’instauration du communisme, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. «C’est l’homme qui a osé dire aux Soviétiques: “Sortez de Hongrie!”. Publicité En 1998, jackpot. Une idéologie: le national-populisme L’ambitieux chef de gouvernement déchu part en guerre. Soutient ceux qui demandent l’annulation du traité de Trianon (1920), après lequel la Hongrie a perdu les deux-tiers de son territoire initial.

Une méthode: le machiavélisme Joël Le Pavous. La Hongrie court après ses fantômes nazis. Imaginez qu'en 2012, on érige une statue au maréchal Pétain, que l'on donne son nom à un parc, que l’on accroche une plaque en sa mémoire sur les murs d’une université. C’est à peu près ce qui s’est passé ces dernières semaines en Hongrie, dans les villes de Kereki, Gyömrö et Debrecen, pas en l’honneur de Pétain bien sûr, mais de l’équivalent local: l’amiral Miklós Horthy. publicité Régent du royaume de Hongrie entre 1920 et 1944, Miklós Horthy a pourtant un bilan peu fameux. C’est sous son pouvoir qu’a été votée l’une des premières lois antijuives d’Europe: un numerus clausus dans les universités, en 1920. Autre fait de gloire: le rapprochement volontaire puis l’alliance avec le régime hitlérien dans les années 1930.

A la suite de l’Anschluss de 1938, l’Allemagne, aux portes de la Hongrie, exige l’alignement de la politique intérieure magyare sur celle du Reich. Le gouvernement Daranyi, sous l’œil d’Horthy, s’exécute et promulgue une première loi antijuive. Echange houleux au Parlement. L'extrême droite ukrainienne infiltre le mouvement pro-européen à Kiev. Alors que les manifestations pro-européennes de Kiev basculent progressivement dans la violence, les médias commencent à évoquer la place prise par l’extrême droite au sein des opposants au président Victor Ianoukovitch. Une extrême droite représentée par le groupement Praviy Sektor, un mouvement créé dès le début des manifestations et qui, selon la BBC, a pris une part active dans les combats avec la police le 19 janvier. Ce qui montre bien, comme l'avaient expliqué Thomas Guénolé et Katerina Ryzhakova Proshin dans une tribune sur Slate.fr, qu'il faut refuser le manichéisme à propos de ce qui se passe sur la place Maïdan.

La BBC décrit un groupe composé de jeunes gens, ukrainophones et russophones, sans quartier général, et qui regroupe, sans que cette alliance soit formalisée, d’autres mouvements d’extrême droite comme Trident (dont Praviy Sektor utilise le site Internet) ou Patriotes d’Ukraine. Publicité Les manifestations de Kiev ont en tout cas versé dans la violence. Brève : la montée des partis d’extrême droite et populistes en Europe. « La lettre de Marielle De Sarnez. Source : www.france-info.com A l’occasion du débat sur la montée des partis d’extrême droite et populistes en Europe qui s’est tenu en réunion de Bureau du groupe de l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe, Marielle de Sarnez, vice-présidente du groupe ADLE a déclaré : « De l’Autriche à la Suède, de la Hongrie aux Pays-Bas, de l’Italie à la France, la montée des partis populistes, xénophobes, europhobes, interpelle les démocraties européennes. Nul doute que la crise économique et sociale explique en grande partie ce phénomène.

Nos concitoyens sont bousculés par la mondialisation. Ils ont le sentiment que les destructions d’emplois liées pour grande partie aux délocalisations ou l’immigration, ressentie comme une déstabilisation profonde par des populations déjà fragilisées, mettent en cause leurs leurs habitudes et leurs modes de vie. La démocratie est souvent désemparée face au simplisme de la pensée populiste. L’extrême droite reste bien présente sur le Vieux Continent.

Leur évolution dépend des contextes nationaux, mais ils partagent un même rejet de l’islam et de l’Union européenne. Plusieurs partis d’extrême droite en Europe ont déjà obtenu, lors de scrutins nationaux, des scores équivalents, voire supérieurs, à celui du Front national en France. C’est le cas de l’Union démocratique du centre (UDC), l’initiateur d’un référendum contre la construction de minarets en Suisse, en 2009. Ayant remporté 26,6 % des voix aux législatives de décembre dernier, cette formation populiste volontiers xénophobe occupe plus du quart des sièges du Conseil national, le parlement. Au sein de l’Union européenne (UE) au sens strict, quatre formations d’extrême droite ont obtenu un résultat dépassant 15 % lors des dernières législatives : en Autriche, Finlande, Hongrie et aux Pays-Bas. Si aujourd’hui aucun gouvernement en Europe ne compte de membre d’un parti d’extrême droite ni ne dépend du soutien de celui-ci, ce ne fut pas toujours le cas ces dix dernières années.

L'extrême droite s'enracine en Europe. Les sanglantes attaques (78 morts) perpétrées par Anders Behring Breivik le 22 juillet 2011 en Norvège ont brutalement réveillé tous ceux qui, en Europe, regardaient passivement l’extrême droite islamophobe gagner du terrain. Une trentaine de partis politiques dont les programmes revendiquent ouvertement une « identité européenne pure » sont, en effet, en train de consolider leurs positions dans certains parlements (en passant parfois des accords avec la droite traditionnelle, comme aux Pays-Bas), et occupent une place de plus en plus large dans les médias. L’Europe de l’extrême droite Carte (mise en place par Cécile Marin) extraite de Mondes émergents, l’Atlas du Monde diplomatique 2012. Ces partis, à l’instar du Forum nordique, maîtrisent aussi très bien les nouvelles technologies et les réseaux sociaux, ce qui leur donne encore plus de visibilité pour répandre leurs messages de haine et renforcer leurs alliances nationales et internationales.

Timides contre-attaques.