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Objets

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Un objet star de ciné (2/7): le miroir. Temps de lecture: 6 min Logique que le cinéma se soit penché très tôt sur cet objet qui capture le reflet de la réalité tout en libérant simultanément une myriade d’autres réalités possibles. Manifestation de notre inconscient ou simple regard introspectif, fenêtre ouverte sur un ailleurs ou passage d’un monde à l’autre, le miroir concentre sur lui tous les attributs d’un objet fantastique, fantasmatique, fascinant, en un mot magique. Entre soi et soi Le miroir, objet narcissique par excellence, offre à tout un chacun sa surface polie pour s’y mirer, s’y admirer ou s’y détester. Scorsese, considéré à raison comme le cinéaste de New-York, pourrait tout aussi bien se voir affubler du surnom de l’homme-miroir, tant il n’a cessé de projeter ses acteurs face à leurs reflets, déformés ou symboliques. Métaphore de la guerre du Viêt-Nam, ce film pointe la politique américaine déraisonnable qui envoie au casse-pipe ses propres enfants.

En 1976, Scorsese récidive. Il était une fois … Ursula Michel. Un objet star de ciné (3/7): le téléphone. Le téléphone a révolutionné le XXe siècle en annihilant la notion de distance. Pas étonnant que, le cinématographe, né à la toute fin du XIXe, ait porté son attention sur cet accessoire. Les mises en scène téléphoniques ont ainsi offert des rôles de choix, tant sur le plan dramaturgique que scénaristique en intégrant progressivement ses évolutions technologiques: fil, sans fil puis portable. Sur le fil S’il est une caractéristique, propre au téléphone, qui fait fantasmer les metteurs en scène, c’est sans conteste l’ubiquité. Publicité Les premières images du film se focalisent sur un téléphone qui, s’il n’est pas l’arme du crime à proprement parler, en est la pierre angulaire. Mettant à exécution son dessein, il est aux premières loges acoustiques de l’assassinat, à la fois témoin et instigateur qui jouit de son crime.

Le fil a la vie longue, et particulièrement dans les films de genre. Deux mondes se font face: l’archaïque et le moderne. Couper le cordon T'es où? Ursula Michel. Un objet star de ciné (1/7): le briquet. - L'inconnu du Nord-Express - Luxueux ou jetable, le petit allumeur préféré des fumeurs est devenu un artefact scénaristique majeur. Malgré les législations anti-tabac de ces dernières années, le briquet demeure présent. Tenant le plus souvent le rôle de révélateur d’une vérité cachée, il peut parfois devenir un rouage narratif du film voire même un personnage à part entière.

En tant qu’accessoire de cinéma, le briquet sert le plus souvent à «éclairer» une situation trouble ou inconnue du personnage principal, une matérialisation de sa signification métaphorique. publicité Brûlons les apparences En 1974, alors que sa légende de casse-cou prend son envol, Jean-Paul Belmondo enfile le blouson de cuir du commissaire Letellier et se lance aux trousses d’un serial killer surnommé Minos, dans Peur sur la ville d’Henri Verneuil. Il s’apprête à fumer une cigarette lorsque l’équipier du commissaire lui offre du feu.

Voir l'extrait ci-dessous (doublé en tchèque, si vous avez une version en français. Un objet star de ciné (7/7): le chapeau. Symbole absolu d’une appartenance à une catégorie sociale, une région géographique voire une classe d’âge, le port du chapeau est tombé en désuétude. Mais s’il a déserté les trottoirs de nos contrées, le couvre-chef a en revanche marqué durablement le cinéma. Qu’il soit melon, Borsalino, haut de forme ou plus récemment, dans une version jeuniste, casquette, le chapeau a coiffé des générations de personnages. Indissociable du héros en devenant son emblème, il caractérise aussi bien des malfrats que des comiques, des aventuriers que des magiciens. Comment un chapeau raconte-t-il son propriétaire? Tout dépend du chapeau! Détournement de melon Chapeau élégant par excellence, le melon fait irrémédiablement penser au flegme britannique d’un John Steed (Chapeau melon et bottes de cuir).

Publicité En détournant les codes habituels de ce chapeau de la haute société, ils font pénétrer le melon dans le cercle des objets de comédie. Western moderne Abracadabra! Roulez jeunesse Ursula Michel. Un objet star de ciné (5/7): les lunettes de soleil. Ah, le soleil, les palmiers, la plage… Impossible de résister à l’accessoire indispensable de tout estivant qui se respecte: les lunettes de soleil.

Mais au panthéon cinématographique de la lunette, une seule marque a gravé son empreinte dans nos imaginaires. Elle est américaine et se nomme Ray-Ban. Qu’elle prête ses branches au winner, au rebelle ou au classieux, la longue histoire de Ray-Ban est indissociable du cinéma depuis plus d’un demi-siècle. Cool attitude Dès 1933, la marque Ray-Ban connaît son heure de gloire lorsque l’US Air Force lui commande un modèle pour ses pilotes de chasse: l’Aviator est née.

Avec la fin de la Seconde guerre mondiale et la victoire des alliés, le modèle américain jean/chewing-gum/Ray-Ban s’impose comme la référence pour les jeunes du monde entier, avides de liberté et de nouveauté. publicité Risky Business use des Ray Ban comme d’un curseur de l’affranchissement de son héros, de son passage à l’âge adulte. Rebel without a cause So chic! Ursula Michel. Un objet star de ciné (4/7): le parapluie. Sous la pluie ou le soleil, les réalisateurs ont rivalisé d’inventivité pour inclure dans les mains des héros un accessoire banal mais dont l’usage ne l’est jamais: le parapluie. Au cinéma, comme ailleurs, il arrive qu’il pleuve. Ceci pourrait justifier la présence d’un pépin, mais que nenni! Bravant les éléments, les héros préfèrent souvent garder ce faire-valoir à la main, qu’il serve une gestuelle chorégraphiée, la caractérisation d’un personnage hors du commun ou encore qu’il oriente habilement le récit. Qu’on se le dise, sortez couvert! Il pleut, il pleut bergère… Symbole d’une élégance désuète, le parapluie fut longtemps l’accessoire dont on ne se séparait pas même si la météo n’était guère menaçante.

Publicité Extension du bras du danseur, il permet des figures et des mouvements purement cinégéniques. Prédisposant à une certaine intimité (se coller à deux dessous oblige à un collé-serré), le parapluie incarne à merveille un romantisme suranné, un peu fleur bleue. Serial pépin. Un objet star de ciné (6/7): les outils. S’il est un objet incontournable dans l’univers du septième art, c’est bien l’arme du crime. Flingues en tout genre, couteaux et autres armes blanches: les polars, mais aussi les comédies et les films d’horreur en sont bourrés. Mais face à l’habituel coutelas qui lacère une adolescente poumonnée ou au Magnum qui explose un malfrat, il existe tout un fatras d’outils dont la fonction première a été détournée afin de les rendre mortifères.

Petit tour d’horizon de votre maison afin de constituer le kit idéal de tuerie. Côté jardin Ah, les dimanches au soleil, occupé à tondre la pelouse, couper les mauvaises herbes…Sauf qu’au cinéma le jardinage peut se révéler fatal. Publicité Un T comme… Peter Jackson, avant d’affubler ses héros tolkieniens d’épées et de flèches, avait opté pour son troisième film pour une arme inédite. Un P comme… Albert Dupontel et son humour noir accouchent en 1996 d’un ovni dans le paysage cinématographique français: Bernie.

Encore un T comme… Côté garage Un M comme…