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Sortie de crise

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Le "capitalisme nordique", antidote à la crise ? Réputés pour leur fameux modèle social, les pays du Nord de l’Europe n’en offrent pas moins une résistance à la crise inédite en Europe.

Le "capitalisme nordique", antidote à la crise ?

Le « capitalisme nordique » serait-il la solution miracle ? Depuis deux ans, les Européens sont noyés sous l'avalanche des mauvais chiffres économiques : chômage, délocalisations, crise de l'euro... Rien qu'en France, le chômage a bondi de + 2,4 % en 2010, s'établissant fin 2010 à 9,3 % de la population active. Les prévisionnistes de l'INSEE n'anticipent pas d'évolution notable dans leur dernière note de conjoncture, et prévoient une stabilisation à 9,1 % à la mi-2011. Plus généralement, la France est même nettement en retard sur ses partenaires européens. À Davos, il y a quelques semaines, les pays nordiques, et notamment la Suède, étaient au centre de toutes les attentions.

Fredrik Reinfeldt, le premier Ministre suédois (Reuters) Interrogé en marge du sommet, le premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a tenté d'expliquer ce succès nordique : Vers un changement de paradigme en économie ? - La vie des idées. Dans son article « Mais qui sont donc ces économistes ?

Vers un changement de paradigme en économie ? - La vie des idées

», James K. Galbraith entreprend de préciser qui sont les économistes qui auraient eu suffisamment de clairvoyance pour pressentir la crise financière. Galbraith défend la thèse que ces économistes ne sont pas là où on pourrait les attendre, à savoir au cœur de la science économique. Au contraire, il faudrait les chercher à la périphérie, voire à l’extérieur du champ de l’économie académique. Comme il en informe explicitement son lecteur, la liste des économistes qu’il donne n’est nullement exhaustive. La position défendue par Galbraith est intéressante et a, au minimum, un mérite : elle est constructive, dans le sens où elle entend partir de, et valoriser, des analyses certes à la périphérie de la science économique, mais qui ambitionnent de proposer une alternative à l’approche dominante.

Une crise « systémique » de la science économique ? La théorie néoclassique est morte, vive le mainstream pluraliste ? Conclusion. Sortie de crise : une autre voie est possible, par Jacques Sapir. « La machine à produire de l’austérité, c’est-à-dire du chômage et de la misère, se mettra en route à partir de 2011 ou de 2012, » avertit Jacques Sapir, qui dénonce le mécanisme actuel du mode de financement de la dette d’Etat, avec des banques qui peuvent emprunter à 1% auprès de la BCE des fonds qui sont ensuite réinvestis dans des bons du Trésor rapportant 3%... Au-delà d’une nécessaire suppression des privilèges fiscaux, la question centrale, juge-t-il, reste celle d’une redistribution plus juste des fruits du travail, dont les revenus stagnent depuis les années 1980 par rapport aux gains de productivité, et que l’Europe ne protège pas, au contraire, puisqu’elle a souvent devancé les normes de l’OMC en imposant sans contrepartie l’ouverture à la concurrence internationale.

Par Jacques Sapir, Directeur d’études à l’EHESS, février 2010 De toute part, on nous présente l’austérité comme un choix inévitable. Assurément, il y a des pays plus mal lotis que la France. L’Europe épuisée... Bale III: les enjeux du débat transatlantique.