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Critique de la presse et des médias

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Des Madoff du journalisme. Depuis quelques semaines, la télévision nous tient en haleine avec les malheurs d’un homme qui s’est fracturé le fémur. Il est là, ce fémur, entre le chômage, les chutes de neige et les préparatifs des réveillons. C’est le fémur qui clôt l’année 2008. Cette fracture du fémur a énormément ému les présentateurs de journaux télévisés. Tous ont parlé du «calvaire» et du «martyre» du propriétaire du fémur, comme s’il s’agissait de leur propre fémur, ou de celui de leur maman. Claire Chazal a même savamment laissé traîner sa voix sur le «calvaire» du fracturé. Le présentateur du 20 heures de France 2, Laurent Delahousse, a pris sa revanche en réalisant une interview en duplex d’un collègue de l’accidenté, accouru pour le soutenir psychologiquement. Le 26 décembre, huit jours après la fracture du fémur d’Eliès, un docker de La Rochelle, Michel Gilbert, trouvait la mort dans un accident du travail. Cette disproportion est étrange.

Daniel SCHNEIDERMANN 0. Arrêt sur images. Main basse sur l'info Arte fév.2010. Le ton journalistique : petite leçon de formatage - une vidéo Actu et Politique. Le viol dans les médias : un fait divers. En 1986, pour la première fois, une victime d’inceste témoigne à visage découvert à la télévision. Eva Thomas, qui vient de publier Le viol du silence [2], est l’invitée de l’émission « Les dossiers de l’écran ». C’est une révélation. Les Français découvrent un crime. Et des millions de victimes réalisent qu’elles ne sont pas seules à avoir vécu un enfer. Les médias participent à dissiper le tabou. Après la diffusion d’un reportage ou la publication d’un article, le nombre d’appels aux associations d’aide aux victimes monte en flèche.

Une vérité tronquée Les journalistes parlent surtout de viol dans deux cas : lors de l’enquête qui suit un dépôt de plainte et au moment du procès d’un agresseur présumé. Dans l’espace médiatique, le violeur en série est largement plus présent que le grand-père agresseur de ses petits-enfants. Le biais du fait divers Ce genre journalistique a ses codes.

Pour écrire son article, le journaliste n’interviewe, la plupart du temps, ni la victime, ni l’accusé.