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Nonfiction et La vie des idées

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Les choses ont-elles une valeur au Moyen Âge. Les choses ont-elles une valeur au Moyen Âge ? Cette question un peu provocatrice a pour but d’indiquer la perplexité dans laquelle se trouvent les historiens de l’économie médiévale, et plus spécialement ceux du haut Moyen Âge, puisque l’on parlera essentiellement ici de la période 800-1200, face à la question de la valeur des choses. Il est difficile en effet aux médiévistes de quantifier et d’utiliser les nombres pour décrire échange, production, ou consommation à la fois parce que les chiffres sont peu nombreux et parce que, derrière ceux qui sont inscrits, peuvent se trouver d’autres réalités que celle de la valeur.

Cette question est en fait souvent évacuée : elle implique en effet de se concentrer sur les rapports que les choses entretiennent entre elles alors que la tendance est de s’interroger sur le rapport que les hommes entretiennent entre eux à travers les choses. Divers objets d’évaluation Deux monnaies de compte Peut-on se passer de la monnaie ?

L’historien dans la mêlée. Recensé : Marc Olivier Baruch, Des lois indignes ? Les historiens, la politique et le droit, Paris, Tallandier, 2013, 21,90 €. Depuis la fin des années 1980, les ouvrages d’historiens sur la « mémoire », la « commémoration » et autres « rapports au passé » se sont multipliés au point de constituer aujourd’hui un genre à part entière. Un domaine de recherche largement internationalisé existe désormais : les memory studies. En son sein, la production hexagonale revêt une double spécificité : contrairement à l’univers anglo-saxon, les historiens y sont majoritaires et nombre d’entre eux y entretiennent une relation ambiguë à leur objet. Ils s’intéressent à la « mémoire » et autres « usages publics de l’histoire », sans jamais cesser de réaffirmer leur illégitimité.

Ce paradoxe sous-tend l’ouvrage d’un autre historien, Marc Olivier Baruch. De la boîte de Pandore à la boîte noire de l’État Un essai qui reste à transformer : au-delà de l’histoire. Amazon et la librairie. L’Assemblée nationale a adopté le jeudi 3 octobre une proposition de loi de l’UMP visant à encadrer les conditions de vente des livres sur Internet. Renforcé par un amendement de la majorité, le texte ne permet plus aux opérateurs en ligne – en premier lieu, Amazon – de pratiquer simultanément la remise de 5 %, autorisée par la Loi Lang, et la gratuité des frais de port. Les sites seraient contraints, à l’avenir, de supprimer la remise de 5 % tout en poursuivant la gratuité des frais de port, ou de conserver la remise des 5 % mais en appliquant ce rabais sur le montant des frais de livraison facturés au client.

Le texte, qui doit être examiné au Sénat, a été accueilli positivement par le Syndicat de la Librairie Française (SLF), qui avait déjà mené un combat juridique contre les opérateurs Alapage (1996-2012) et Amazon (2000, en France) au sujet de chèques cadeaux offerts aux clients et de la gratuité des frais de livraison [1].

La chaîne du livre : schéma simplifié. Joan W. Scott ou l’histoire critique des inégalités. « La critique ce sera l’art de l’inservitude volontaire, celui de l’indocilité réfléchie » [1]. Placée en exergue de son article « L’Histoire comme critique » [2], cette citation de Foucault constitue un raccourci saisissant pour appréhender le parcours épistémologique de l’historienne américaine Joan Scott. Professeure à l’Institute for Advanced Study de Princeton, Joan Scott est l’auteure de nombreux travaux sur le genre, le féminisme et la citoyenneté.

Chercheuse mouvante et plurielle, elle a évolué de l’histoire sociale marxiste à l’histoire des femmes, puis, dans le courant des années 1980, de l’histoire des femmes à l’histoire du genre dont elle a été une des premières théoriciennes. Ces historiographies engagées furent à chaque fois pour Joan Scott matière à une réflexion critique, susceptible d’éclairer les points aveugles des systèmes sociaux de la Révolution française à nos jours. . « Rêvant de devenir Clio, nous en étions devenus une version subversive » Redécouverte des colonies grecques. Le peuple et les classes à l’épreuve des tranchées. La première vague d’événements du Centenaire de la Guerre de 14-18, lancé dès novembre 2013, a montré que les questions fondamentales qui ont structuré le champ historien dans les années 2000 sont toujours bien présentes : la guerre, en s’éloignant, se rapproche, car plus les conflits armés disparaissent de l’horizon d’expériences des sociétés européennes, plus il devient difficile de comprendre comment les « poilus » ont réussi à tenir dans l’enfer de destruction des tranchées.

Pendant plus de dix ans, deux tendances se sont opposées en France pour répondre à cette question, tendances qu’on a rapidement résumé grâce aux concepts quelque peu réducteurs de « consentement » versus « contrainte ». Peut-être parce que c’est à une nouvelle génération de chercheurs que l’ont doit, à côté des dizaines de manuels, encyclopédies et rééditions de sources, un certain nombre de nouvelles recherches de fonds sur la question. Obéissance et autorité Même si, à la fin du livre, E. L’ouvrage de N.