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Philosophie

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Pourquoi les mots sont importants. À côté des raisons biographiques ou sociologiques qui expliquent notre intérêt pour le langage et notre goût pour la critique, les raisons politiques qui nous ont poussé à investir le champ de la critique du langage, et plus spécifiquement de la langue des dominants, n’ont au fond rien d’original ni de nouveau.

Pourquoi les mots sont importants

Georges Orwell, dès les années 1940, les expliquait avec force : « À notre époque, les discours et les écrits politiques sont pour l’essentiel une défense de l’indéfendable. Des événements comme la continuation de la domination britannique en Inde, les purges et les déportations en Russie, le lancement de la bombe atomique sur le Japon, peuvent bien sûr être défendus, mais seulement avec des arguments que la plupart des gens ne peuvent pas reprendre à leur compte, et qui ne s’inscrivent pas dans les buts professés par les partis politiques. Ainsi le langage politique consiste-t-il pour une grande part en euphémismes, pétitions de principe et pure confusion. A lire: Stuart Hall, "Race, articulation et sociétés structurées 'à dominante'"(extrait) Maxime Cervulle (dir.), Stuart Hall, Identités et cultures 2 .

A lire: Stuart Hall, "Race, articulation et sociétés structurées 'à dominante'"(extrait)

Politiques des différences , Paris, Amsterdam Editions, 2013, 283 p., trad. A. Blanchard et F. Voros. Nous publions ici l'extrait d'un article de Stuart Hall, "Race, articulation et sociétés structurées 'à dominante'", paru récemment dans le recueil de ses textes publié aux éditions Amsterdam Identités et cultures 2. Le premier de ces protocoles serait une application rigoureuse de ce que j’ai appelé le principe de spécificité historique. Nous ne pouvons faire autrement pour la bonne raison, entre autres, qu’il est impossible d’expliquer le racisme en faisant abstraction des autres rapports sociaux – pas plus d’ailleurs qu’on ne peut expliquer le racisme en le réduisant à ces autres rapports.

Gramsci, une pensée devenue monde, par Razmig Keucheyan. Pourquoi ce qui a été possible en Russie en 1917, c’est-à-dire une révolution ouvrière, a-t-il échoué partout ailleurs ?

Gramsci, une pensée devenue monde, par Razmig Keucheyan

Comment se fait-il qu’à l’époque le mouvement ait été défait dans les autres pays européens — en Allemagne, en Hongrie, mais aussi dans l’Italie des « conseils de Turin », lorsque les ouvriers du nord du pays, en 1919-1920, occupèrent leurs usines pendant plusieurs mois ? Cette question est au point de départ des célèbres Cahiers de prison (1) d’Antonio Gramsci, lequel, jeune révolutionnaire, avait fait ses premières armes lors de l’expérience turinoise.

Rédigée quelques années après le reflux de ce processus, cette œuvre politique majeure du XXe siècle livre une profonde méditation sur l’échec des révolutions en Europe, et sur la façon de surmonter la défaite du mouvement ouvrier des années 1920 et 1930. Trois quarts de siècle après la mort de Gramsci, elle continue de parler à tous ceux qui n’ont pas renoncé à trouver les voies d’un autre monde possible. Foucault - Pour une morale de l'inconfort. Deleuze&Guattari - Equilibres et déséquilibres de la machine sociale. JL Borges - Bifurcations. Foucault - Les disciplines comme sous-sol des libertés formelles. Deleuze, droits de l'homme. Albert Camus totem et tabou, politique de la postérité, d'Yves Ansel, parution : 15 juin 2012 (Presses Universitaires de Rennes)

Si l’on reconnaît en Albert Camus un auteur majeur du XXe siècle, les raisons d’un succès qui perdure plus de cinquante ans après sa mort ne sont peut-être pas imputables uniquement à ses talents littéraires.

Albert Camus totem et tabou, politique de la postérité, d'Yves Ansel, parution : 15 juin 2012 (Presses Universitaires de Rennes)

Mais aussi à un contexte politique porteur, ayant à coeur de promouvoir des auteurs en prise avec l’idéologie dominante. Entretien avec un spécialiste éminent autant que dissonant de Camus. Yves Ansel, pourquoi, parmi tous les écrivains du XXe siècle, avoir accordé une place particulière à Albert Camus dans vos travaux ?

Trois facteurs essentiels ont joué leur rôle. D’abord, dans ce qu’on appelle la littérature française, qui est en fait une littérature masculine, et de classe (l’immense majorité des auteurs sont des hommes, et issus des milieux favorisés), Albert Camus est différent. Est-ce à dire que la gloire d’un écrivain relève plus du politique que de l’esthétique et dépend essentiellement de facteurs extérieurs, étrangers à la littérature ? Absolument. Stop. C’est cela. Égalité e(s)t différence. Les mots égalité et différence ont en commun le fait qu’ils caractérisent une relation entre deux termes.

L’égalité est une relation qui peut exister sur différents plans : l’égalité juridico-politique (jouir des mêmes droits) l’égalité socio-économique (jouir des mêmes conditions d’existence) l’égalité des capacités (avoir objectivement les mêmes compétences dans un domaine particulier) Antonio Gramsci: vers une nouvelle culture socialiste (par Razmig Keucheyan*) " Le pessimisme de la connaissance n'empêche pas l'optimisme de la volonté" Le plus prometteur des penseurs critiques contemporains est mort dans une prison fasciste en 1937.

Antonio Gramsci: vers une nouvelle culture socialiste (par Razmig Keucheyan*)

Il s’agit d’Antonio Gramsci, communiste italien, auteur de célèbres Cahiers de prison dans lesquels il élève le marxisme vers des sommets. Pourquoi lire Gramsci aujourd’hui ? Il arrive que les éléments saillants d’une conjoncture politique soient plus faciles à appréhender par l’entremise de penseurs disparus. Leurs analyses regagnent soudain en actualité, parfois après avoir subi une longue éclipse, car elles mettent en lumière certains déterminants essentiels de la nouvelle période. [...] La question stratégique Le marxisme de Gramsci est un marxisme politique, qui place la question stratégique au cœur de ses préoccupations. Introduction à Mille Plateaux, "Rhizome" - Gilles Deleuze Félix Guattari.