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Débat Forçat

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Les forçats de l'info - Médias - Le Monde.fr. Sur Internet, les sites d'information sont souvent animés par des jeunes journalistes qui ne bénéficient pas des mêmes conditions de travail que leurs aînés du "papier". Ils s'en plaignent, tout en se félicitant d'inventer le journalisme de demain. LE MONDE | 25.05.2009 à 16h06 • Mis à jour le 26.05.2009 à 19h10 | Par Xavier Ternisien On leur a déjà trouvé un surnom : "Les OS de l'info. " C'est Bernard Poulet qui a lancé la formule dans son livre choc paru en janvier, La Fin des journaux et l'avenir de l'information (Gallimard). Internet a accouché d'une nouvelle race de journalistes. Les témoignages abondent, le plus souvent sous anonymat.

La logique est d'être les premiers à mettre en ligne l'information afin d'être repérés par Google. Un matin, elle commence sa permanence à 5 heures, mal réveillée. Elle souffre, dit-elle, de l'indifférence des journalistes du magazine papier à l'égard de ceux du Web. Le cas du Nouvel Observateur n'est pas isolé. Des esclaves, les OS du Web ? Le Monde sur les « forçats de l'info » : le paradoxe de Ternisien.

Le Monde du mardi 26 mai publie un article pleine page signé Xavier Ternisien et intitulé « Les forçats de l’info ». L’article en question mérite, je pense, de figurer au programme de toutes les écoles de journalisme, sous le titre du « Paradoxe de Ternisien » qui est, si vous voulez, la version médias du célèbre « Arroseur arrosé » ou du non moins fameux « Fais ce que je dis, pas ce que je fais ». Je m’explique. « Les forçats de l’info » compte près de 9500 signes. Environ 2500 sont consacrés à Nouvelobs.com. Un bon quart de la longueur totale, ce qui est beaucoup même si, il est vrai, le site bénéficie d’une audience conséquente. Le passage contient un certain nombre d’« informations ». Le problème est que la majeure partie d’entre elles sont inexactes. Le problème est que l’une des « thèses » développée par l’auteur est, en substance, que les journalistes du Web, surexploités et pressurisés, ne vérifient pas assez les informations qu’ils mettent en ligne.

La mutinerie des «forçats de l’info» L’info sur le Web est-elle le bagne du XXIe siècle ? Un article, «Les forçats de l’info», paru le 25 mai dans le Monde et signé de Xavier Ternisien, décrit la précarité des conditions de travail des journalistes sur les sites d’information. Sa description a parfois des relents d’Eugène Sue : cette «nouvelle race de journalistes», trentenaire, a le «teint blafard», de la couleur des écrans derrière lesquels elle passe sa vie, en général en sous-sol, «méprisée» du reste de la rédaction (avec tout juste de quoi se payer un sandwich à midi). A peine l’encre avait-elle séché sur le papier qu’une onde de réactions épidermiques se propageait en ligne.

«Grouillots». Côté blogs encore, des posts n’ont pas tardé à être publiés… par les personnes interviewées elles-mêmes dans l’article. Nababs. Considération. La température est donc largement montée d’un cran en dix jours. Frédérique ROUSSEL. Les journalistes web, ces nouveaux «ouvriers spécialisés» de la presse. « Ne dites pas à mère que je travaille sur le web, elle croit que je suis journaliste ». Cette phrase, inventée par Elisabeth Lévy et Philippe Cohen, pour leur livre Notre métier a mal tourné [1], valait bien quelques développements tant elle met en lumière les difficultés que traversent les journalistes employés par les sites internet d’information.

Précarité, rythme infernal, mépris de la part des confrères de l’édition papier (le print, jargonnent certains) jugée plus noble, salaires insuffisants, conditions de travail parfois limites…. Et le journalisme français ne se presse pas pour dénoncer son nouveau prolétariat. A quoi ressemble une rédaction Internet classique, du type de celles adossées à des journaux papier ? Un open space, une série d’écrans d’ordinateur branchés sur le fil de l’Agence France Presse derrière lesquels de jeunes journalistes, scotchés à leurs sièges, tapent frénétiquement sur les claviers.

La moyenne d’âge n’y excède pas trente ans. Bâtonnage de dépêche. Les forçats de l’info n’existent plus. Responsable de la prospective à l’école de journalisme de Sciences-Po, Alice Antheaume vient de publier sur son blog Work in Progress (W.I.P.) les résultats d’un questionnaire qu’elle a soumis aux journalistes web de France et de Navarre. Le but? Confronter la réalité du métier aux assertions du fameux – et polémique – article du Monde sur les “forçats de l’info”, paru en mai 2009.

Si le panel de 240 personnes incite à la prudence (difficile d’être représentatif), les conclusions de cette enquête révèlent plusieurs éléments dignes d’intérêt. Ainsi, le “forçat n’est pas si forçat que cela”, souvent en CDI, correctement payé et épanoui dans son travail. Lire l’analyse complète du questionnaire sur le blog d’Alice Antheaume.