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Apprendre à apprendre. Serres : "Ce n'est pas une crise, c'est un changement de monde". Michel Serres est une vigie plantée en haut du mât de notre époque. Du haut de son gréement, de ses 82 ans, de sa culture encyclopédique, de son temps partagé entre les cultures française et américaine qu'il enseigne, ce philosophe académicien nous décrit les changements qu'il observe sur l'équipage humanité que nous sommes.

En curieux de tout qu'il est, il guette avec impatience et gourmandise les évolutions qui nous arrivent, comme un des matelots de Colomb aurait scruté l'horizon dans l'espoir de nouvelles terres. Son constat sur notre époque est simple : le monde, depuis cinquante ans, traverse une révolution comme l'humanité n'en a connu jusque-là que deux d'une telle ampleur. Avec un constat pareil, un autre que lui serait grognon et inquiet. La crise est-elle bientôt finie? Par exemple… Nous étions 50% d'agriculteurs à la fin de la guerre et ils ne sont plus que 1%. Pourquoi? «Il y a eu trois secousses dans les années 1960 qui ont précédé le tremblement de terre des années 1980.» Conférence Michel Serres -Innovation et numérique - 29 janvier 2013. Le temps des crises : quand le « raisonnable » devient mortel. Michel Serres a bien titré son essai. Nous sommes entrés dans le temps des crises, inévitable quand l’enjeu est tout simplement pour l’humanité, donc pour chacun d’entre nous, de quitter une ère géologique « l’anthropocène »pour entrer dans le « noocène ».

L’historien Eric Hobsbawm voyait, dans le XXème siècle, en observant conflits sanglants et totalitarismes, l’âge des extrêmes. Il ne s’agissait pourtant que d’une mise en bouche. Les risques majeurs dont celui d’une mort sans phrases de…milliards d’individus, sont de notre temps, de notre siècle. A l’évidence nos valeurs, nos représentations du monde, nos modes de raisonnement, de gestion doivent être réévalués de fond en comble, que nous le voulions ou non. Il s’agit de vivre consciemment une métamorphose. Par cécité ou par simple défaut d’outils nous permettant de voir et de comprendre ce qui se passe, nous nous raccrochons encore aux bonnes vieilles recettes. « In medio stat virtus ».

Alain Grandjean. Eduquer au XXIe siècle. Entre 1900 et 2011, tout a changé pour les écoliers qui vivent à présent dans le virtuel et dans une société multiculturelle, analyse Michel Serres. Il faut aider l'école à prendre la mesure de cette nouvelle ère. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Michel Serres, de l'Académie française Avant d'enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, au moins faut-il le connaître. Qui se présente, aujourd'hui, à l'école, au collège, au lycée, à l'université ? Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n'a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée. . - Il habite la ville.

. - Son espérance de vie va vers quatre-vingts ans. . - Depuis soixante ans, intervalle unique dans notre histoire, il et elle n'ont jamais connu de guerre, ni bientôt leurs dirigeants ni leurs enseignants. . - Alors que leurs parents furent conçus à l'aveuglette, leur naissance est programmée. Bilan temporaire. Ces enfants habitent donc le virtuel. Ils ne connaissent ni n'intègrent ni ne synthétisent comme nous, leurs ascendants. Je répète. Michel Serres - Petite Poucette, la génération mutante. Michel Serres, diplômé de l’Ecole navale et de Normale Sup, a visité le monde avant de l’expliquer à des générations d’étudiants.

Historien des sciences et agrégé de philosophie, ancien compagnon de Michel Foucault, avec qui il a créé le Centre universitaire expérimental de Vincennes en 1968, il a suivi René Girard aux Etats-Unis, où il enseigne toujours, à plus de 80 ans. Ce prof baroudeur, académicien pas tout à fait comme les autres, scrute les transformations du monde et des hommes de son œil bleu et bienveillant. Son sujet de prédilection : la jeune génération, qui grandit dans un monde bouleversé, en proie à des changements comparables à ceux de la fin de l’Antiquité. La planète change, ils changent aussi, ont tout à réinventer. Vous annoncez qu’un «nouvel humain» est né. Je le baptise Petite Poucette, pour sa capacité à envoyer des SMS avec son pouce. Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux grandes révolutions : le passage de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à l’imprimé.

Michel Serres : l’innovation et le numérique (conférence) Michel Serres : "Nous sommes face à une renaissance de l’humanité" - Société. Parler de demain, n’est-ce pas avant tout savoir décrire le monde d’aujourd’hui ? Seule Madame Soleil peut décrire le monde de demain. D’ailleurs, si vous consultez des personnes qui font de la prospective, cela devient vite tout à fait comique : ils se trompent à chaque coup… Forcément. Pour la simple et bonne raison que l’innovation est toujours inattendue. Elle passe le plus souvent par un endroit que l’on ne pouvait pas imaginer.

Dans les années 1950, par exemple, beaucoup prédisaient aux maîtresses de maison de l’an 2000 l’aide de plusieurs robots pour faire la vaisselle et la cuisine, descendre la poubelle, etc. Comment doit-on alors s’y prendre pour évoquer l’avenir ? La question pertinente est : qu’y a-t-il de nouveau aujourd’hui ? Dérangez-nous encore une fois. L’avènement de Petite Poucette. Poucette est donc celle qui crée le monde nouveau. Rien de moins. C’est une vraie question, sur laquelle j’ai beaucoup travaillé. Vous dites qu’une nouvelle humanité commence. Michel Serres : Abécédaire numérique. Humain et révolution numérique - Michel Serres à l'USI. Education à l'information. Docrouen2012. Identité numérique.