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Pony Pony Run Run

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A l’Élysée on s’occupe de tout, même de l’attribution des étalon. Anecdotique mais symptomatique du centralisme élyséen, rien n'échappe à la présidence de la république. Des retraites aux chevaux et même de la retraite des chevaux, au château il y a toujours l'interlocuteur qu'il vous faut. En l'espèce un Conseiller Cheval au bras long qui commence à mettre une belle pagaille dans le petit monde de l'équitation depuis qu'il a décidé de réorganiser la filière cheval en court-circuitant au passage les deux ministères de tutelle : Agriculture et Sports.

Le "Monsieur Cheval" de l'Elysée n'est pas un illustre inconnu. Dans le milieu on dirait qu'il a de bons papiers (de bonnes origines). Le patronyme en impose, fleurant bon la vieille france : Jean-François Etienne des Rosaies. Repéré par Nicolas Sarkozy lorsqu'il était place Beauvau, celui-ci l'a emmené dans ses bagages à l'Elysée pour en faire officiellement son Conseiller Cheval, ancienne fonction interministérielle rattachée au Premier ministre.

Rebelote il y a peu. Mme Woerth a un Dada bling-bling, c'est une drôle de DAM's. Madame Woerth peut bien démissionner de Clymène, cette curieuse société qui perd l'argent de madame Bettencourt, elle a une autre activité bien plus excitante ! Florence Woerth, qui est une féministe convaincue, s'occupe avec ses amies à jouer avec de beaux étalons. Les scénaristes de desesperate housewife peuvent aller se rhabiller. En effet, elle a créé l'écurie Dam's, à l'actionnariat exclusivement féminin, parce que c'est une façon "originale et trendy d'élargir un réseau féminin de manière agréable et conviviale", précise-t-elle. Le député Verts Noël Mamère a dénoncé dimanche sur Radio J un "conflit d'intérêts" entre la création par Florence Woerth d'une écurie avec l'épouse du président du PMU et le fait que "quelques mois plus tard", son mari, ministre du Budget, ait présenté une loi sur l'ouverture des jeux en ligne.

Monsieur Mamère cherche la petite bête. Que son épouse aime fréquenter les multi-milliardaires le laisse de marbre. Florence Woerth à la tête d'une petite écurie de galop, actualit. Florence Woerth est à la tête d'une petite écurie de galopeurs, l'écurie Dam's exclusivement féminine, qu'elle a créée en juin 2008 avec quatre autres femmes et dont les couleurs, casaque rose et toque orange, ont peu brillé jusqu'ici sur les champs de courses.

Mme Woerth, épouse du ministre du Travail, s'est associée avec quatre femmes d'affaires : Nathalie Bélinguier, femme de l'ancien président du PMU, Nicole Seroul, épouse de Jean-Claude Seroul, ancien vice-président de France-Galop, Dominique Hazan, directrice de marques de prêt-à-porter, et Réjane Lacoste. Selon les milieux hippiques, l'écurie Dam's compte 27 membres qui ont acheté leurs actions 15.000 euros l'unité. Par ailleurs, selon France-Galop, société organisatrice des courses de plat et d'obstacles en France, cette écurie n'est représentée que par deux chevaux la pouliche Diktabama et le mâle Bottle Green. Comment on se rend service dans le gotha. Florence Woerth assiste au prix de l’Arc de triomphe, à l’hippodrome de Longchamp, le 4 octobre 2009 (Charles Platiau/Reuters). Depuis vingt ans, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot s’intéressent aux classes dominantes et aux fortunes de France.

Alors que l’affaire Woerth-Bettencourt met en lumière les collusions entre oligarchie et classe politique, Rue89 a rencontré le couple de sociologues bourdieusiens pour un passage en revue des codes, des lieux et des techniques de transmission des élites. Décryptage à deux mois de la sortie du « Président des riches », leur prochain ouvrage à paraître le 9 septembre aux éditions La découverte. Une vidéo ponctue cet entretien : il s’agit d’extraits du documentaire passionnant que Jean-Christophe Rosé a consacré aux Pinçon-Charlot en 2008. Alors qu’ils poursuivent leur enquête au cœur de la grande bourgeoisie, le réalisateur les filme et, avec eux, leurs interlocuteurs, pour des images inédites.

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot (DR). Le haras qui rit de Florence Woerth. Nous sommes le 28 octobre 2008, à Neuilly-sur-Seine, dans les bureaux de Clymène, la société en charge de gérer la fortune de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal. Florence Woerth, alors directrice des investissements de Clymène, tient une assemblée générale extraordinaire. Non pour le compte de sa richissime patronne, mais pour ses affaires personnelles, où flotte un parfum de courses hippiques et de défiscalisation. Autour de la table sont en effet réunis les actionnaires d'Ecurie Dam's, une société créée par l'épouse d'Eric Woerth en mai 2008.

Son objet? Acheter, élever et faire concourir des chevaux de courses. Ses propriétaires? Protocole bien réglé A partir de ce quintet gagnant, l'écurie ne va cesser de s'agrandir. Cette première vague sera suivie d'une deuxième, tout aussi sélect, le 11 juin 2009, à l'issue d'une nouvelle assemblée générale. Chez Dam's, le protocole est bien réglé. Et peut-être, aussi, le goût de la défiscalisation.

Une écurie est-elle une PME?