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Express 2012

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Clips de campagne. Un soir de débat. A quoi bon ? Etrange campagne que celle de cette présidentielle 2012. Une campagne bien décevante, d’ailleurs. Le débat de l’entre-deux-tours a été très suivi, les deux camps en attendaient beaucoup, alors qu’historiquement aucun débat n’a vraiment retourné une tendance. Les piques ont été nombreuses, pour ne pas parler d’invectives. La campagne a d’ailleurs cru en vacheries (l’expression « gauche caviar » est devenu un leitmotiv servant à disqualifier systématiquement un adversaire), bassesses lamentables et critiques peu dignes. Jusque dans les argumentaires. Sans parler des affaires qui servaient à discréditer les uns et les autres. Et DSK qui l’a hantée à sa manière. On retiendra: - que l’économie aura tenu un rôle particulier, et François Lenglet aura eu son heure de gloire avec ses graphiques - que les pages Facebook des candidats ne servent pas véritablement à mobiliser, en tout cas que ce n’est pas là que se trouve la conversation ne s’y trouve pas J’en oublie sans doute.

Où sont passé les blogueurs politiques ? En 2007, les blogueurs politiques étaient les coqueluches des candidats à l'élection présidentielle. Dans les soirées thématiques, tout au long de la campagne, les candidats et personnalités politiques couraient après les passionné(e)s qui tapotaient sur leur clavier et partageaient leurs avis, leurs coups de gueule, leurs traits d'ironie. L'occasion pour les politiciens de se frotter à un public avec une certaine influence mais aux codes relativement nouveaux, voire de se lancer eux-mêmes dans l'aventure.

Il y eut quelques batailles épiques en ligne, des prises de bec mémorables, des flux de commentaires enflammés. Si cela a pu passer pour des guerres picrocholines aux yeux du public le moins digital, une dynamique était lancée. Puis en 2008, la campagne en ligne de Barack Obama a fasciné par son ampleur et par l'efficacité de sa stratégie, bien que les mécanismes de mobilisation aient été souvent mal compris. A partir de ce moment-là, faire campagne en ligne est devenu un impératif. Clio, Narcisse, Echo et Mnémosyne en campagne. Le rendez-vous cathodique du Premier Ministre. Hier soir, dans son discours de politique générale retransmis sur 8 chaînes de télévision, c’est un Premier Ministre solennel et ferme qui a pris la parole, en pleine tourmente, pour annoncer un train de mesures rassurantes. Rappelant les mérites du modèle social allemand et le contexte difficile, il a égrené: hausse de la CSG, soutien au financement de l’industrie, augmentation de la constructibilité des terrains de 30%… Le Premier Ministre a surtout rappelé le drame de ces français qui achètent des ordinateurs et des écrans, dont aucun n’est produit en France.

Ces achats sont doublement problématiques: ils creusent le déficit de notre balance commerciale (72,5 milliards d’Euros en 2011, soit environ 145 millions d’iPads 2 16 Go sans la 3G), ils retardent aussi considérablement la mise en œuvre de la réforme fiscale. Ainsi, le nouveau taux de TVA intermédiaire à 7% (voté le 21 décembre 2011) a pu être appliqué dès le premier janvier 2012. iFop: enfin une application de politique fiction ! Hier, le JDD nous a fait découvrir une mirifique application de politique fiction qui tient du bonneteau et de la poudre de perlimpinpin. Dans son dernier sondage, le scénario retenu par l’iFop ne retient que les « candidats certains (ou presque) d’obtenir les parrainages obligatoires ». Quelle rigueur scientifique !

D’un côté ceux qui sont certains d’y arriver, de l’autre ceux qui en sont presque certains. Et puis il y a ceux pour lesquels on est certain qu’ils n’y parviendront pas. Qui est ce « on » ? Aucune précision là-dessus. Sur cette base d’une solidité certaine, elle aussi, l’iFop a donc tranquillement éliminé Marine Le Pen (une candidate créditée d’environ 20% des voix, c’est tellement plus confortable), Dominique de Villepin, Hervé Morin, Christine Boutin, Corinne Lepage et Frédéric Nihous.

Pour quel résultat ? Que l’on reste un peu prudent sur la question des signatures. Les instituts de sondages s’étaient fait une mauvaise image en 2002.