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Viktor Orbán s’emmêle les pinceaux. L’affirmation des valeurs nationales hongroises est au coeur du projet politique du Premier ministre. Depuis le début de l’année, cette ambition est illustrée en quinze tableaux, spécialement commandés pour une exposition au Château de Buda. La Galerie nationale hongroise, située dans un bâtiment majestueux du Château de Buda, propose actuellement deux expositions très instructives. Intitulée Des héros, des rois et des saints, la première rassemble les œuvres les plus connues de la peinture romantique hongroise de la fin du XIXe siècle. La seconde [intitulée Peintres contemporains sur l'histoire hongroise] invite à faire un saut dans le temps de plus 100 ans. Elle s’inscrit pourtant dans une forme de continuité organique avec la première. Les bourreaux étrangers Elles révèlent l’idée que le gouvernement de Viktor Orbán se fait de ce qu’est l’art authentique, et la manière dont il s’efforce d’imposer ce nouveau canon esthétique officiel. Une culture étatique de plus en plus risible.

Le FMI et l’UE claquent la porte. Les négociations ont tourné court. Le 16 décembre, le Fonds monétaire international et l’Union européenne ont décidé de suspendre leurs dissussions avec Budapest sur une éventuelle aide financière demandée par la Hongrie. Le FMI et l'UE estiment que la réforme de la gouvernance de la Banque nationale hongroise présentée par le gouvernement de Viktor Orbán menace l’indépendance de l'institution. Selon le projet de loi, le gouvernement et le Parlement, où le parti d’Orbán détient les deux tiers des sièges, pourraient nommer certains dirigeants de la banque. Pour le quotidien de centre gauche Népszabadság, ce nouvel épisode démontre que "l'Union commence déjà à renoncer à traiter avec le régime d'Orbán : pourquoi financons-nous un système autoritaire, anti-démocratique et anti-européen?

" L’épreuve de force a commencé. Viktor Orbán à Bruxelles, le 14 avril 2011. Le 17 janvier, la Commission a envoyé trois lettres de mise en demeure au gouvernement hongrois, et lui a donné un mois pour se conformer au droit européen dans trois domaines : l’indépendance de la Banque nationale, l’indépendance du système judiciaire et l’indépendance de l'autorité de contrôle de la protection des données.

Si Budapest ne répond pas dans ce délai, l’exécutif européen pourra engager une procédure devant la Cour de justice européenne. De son côté, le Parlement européen devait débattre de cette procédure d’infraction, le 18 janvier, en présence du Premier ministre Viktor Orbán. Bruxelles a frappé contre Viktor Orbán, annonce en Une. Pour le quotidien de centre gauche, l'Europe ne dit pas autre chose aujourd’hui que : soit le peuple hongrois se réveille et change de gouvernement lors des prochaines élections, soit on assistera à la faillite de l’Etat et le gouvernement acceptera enfin les ’diktats’ européens.

Viktor Orbán esquive les questions des eurodéputés. Invité à répondre aux interrogations des députés européens réunis à Strasbourg, le 18 janvier, le Premier ministre hongrois a promis de changer les lois controversées dans son pays tout en ignorant les critiques plus profondes sur le respect des règles démocratiques. Pour Magyar Hìrlap, Orbán “s’est imposé contre les acharnés”, comme le quotidien de droite qualifie les eurodéputés de la coalition FMI qui ont reçu du matériel préparé par l’opposition de Budapest . […] Le Premier ministre a refusé les diktats européens, mais s’est montré prêt à un dialogue sur tous les sujets. Mais son ton européen n’intéresse personne dans les rangs de la fraction européenne du FMI […] dont la voix est la démocratie, mais la loi est le fonds monétaire.

De son côté, Népszava constate en une "un dialogue de sourds au Parlement européen". Banqueroute pour la révolution Orbán. A la tête d’un pays endetté, sous pression du FMI et menacé de poursuites par l’UE, le Premier ministre hongrois fait désormais face à une opposition qui s’organise. De plus en plus touchés par la pauvreté, les Hongrois perdent leur foi dans ses recettes nationalistes. Le train crisse en traversant le tunnel et s’arrête dans une station de métro ornée de carreaux datant de 1896. La ligne 1 de Budapest est la plus ancienne ligne souterraine du monde après celles du métro de Londres. A la surface, que l’on gagne en grimpant seulement quelques marches, un homme est assis dans une pièce vide de l’une de ces maisons bourgeoises typiques du XIXe siècle.

Il s’appelle Péter Kónya et a 42 ans. Chacun est conscient que le pays est au bord de l’abîme. "Les syndicats nous ont prêté cet espace", explique son interprète et collaborateur János Boris (68 ans). Par leur action, cette "cause" a grandi à une vitesse impressionnante. Le modèle polonais Solidarité n’est pas un mouvement civique ordinaire. Viktor Orbán de plus en plus seul. Contre Orbán, oui ; avec l’étranger, non ! A Budapest, la contestation grandit contre le Premier ministre, accusé de dérive autoritaire. Mais alors que la communauté internationale commence aussi à réagir, l'opposition doit éviter de s’appuyer sur les ingérences étrangères, estime le philosophe Gáspár Miklós Tamás.

Extraits. Il ne fait guère de doute que la Commission européenne et le FMI ont imposé délibérément des conditions impossibles à respecter pour le gouvernement hongrois, le but étant probablement de pousser Viktor Orbàn à démissionner. C’est ainsi que la délégation EU-FMI a rompu les négociations. Au même moment, le secrétaire d’Etat adjoint américain Thomas O. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a récemment écrit une lettre au Premier ministre hongrois, l’invitant poliment à ne pas soumettre au vote du Parlement certains projets de loi. Quelle position face aux pressions étrangères ? Cette contraction rend extrêmement périlleuse la position de l’opposition démocratique hongroise. Bras de fer sur la loi sur les médias. La Hongrie, c’est aussi notre affaire.