background preloader

Numerama

Facebook Twitter

Présidentielles : enquête sur l'incroyable opacité du vote électronique. Mise à jour : nous avons réalisé une application pour déclarer et localiser les bureaux de vote électronique.

Présidentielles : enquête sur l'incroyable opacité du vote électronique

Depuis 2008, les communes françaises ne peuvent plus s'équiper en machines à voter électroniques. Mais 64 communes de plus de 3 500 habitants, déjà équipées auparavant, imposent aux personnes inscrites sur leurs listes électorales de voter sur des machines dont le fonctionnement est d'une redoutable opacité. Tout semble fait pour entretenir le manque de transparence autour du du vote électronique, jusqu'à tenir secrète la liste des communes concernées. Et aucun recours juridique ne semble pouvoir empêcher l'utilisation du vote électronique. Alors que des pays comme les Etats-Unis, le Brésil ou l'Inde votent (exclusivement pour l'Inde) par des machines à voter, d'autres plus proches de nous reviennent en arrière. Mais en France, malgré un moratoire prononcé de fait en 2008, le vote électronique se prépare à une nouvelle révolution plus dangereuse encore : le vote par internet.

Législatives 2012 : allez-vous vraiment voter sur ce machin ?! Si maintenant n'est pas le bon moment, à quel moment faut-il tirer très fort la sonnette d'alarme ?

Législatives 2012 : allez-vous vraiment voter sur ce machin ?!

Mercredi, nous révélions que l'arrêté qui organise le vote par internet pour les élections législatives de juin 2012 prévoit de recourir à un système opaque, qui ne fera l'objet d'un contrôle que par un seul informaticien. Un seul informaticien pour un million d'électeurs potentiels (les Français de l'étranger), et un seul informaticien dont on ne sait rien des modalités de désignation, et dont les critères d'indépendance sont des plus lâches. L'opacité du système, que nous avions déjà dénoncé dans notre enquête sur le vote électronique aux élections présidentielles, était déjà inquiétante en soit.

Elle n'a pourtant suscité aucune réaction de la part de la presse, qui ne semble pas prendre la mesure de l'enjeu démocratique. Des failles de sécurité découvertes dans le vote par internet aux législatives. Tout va toujours bien, madame la marquise ?

Des failles de sécurité découvertes dans le vote par internet aux législatives

Mercredi, le ministère des affaires étrangères a ouvert la plateforme de vote par internet pour les électeurs établis hors de France, qui sont encouragés à voter à distance pour les 11 députés des circonscriptions des Français de l'étranger. Numerama a déjà fortement critiqué le dispositif, en faisant remarquer que l'arrêté ministériel encadrant le vote par internet relevait d'une négligence ahurissante, ou en s'indignant de ce que le gouvernement a refusé que les délégués pourtant désignés par les candidats aux Législatives pour contrôler le vote aient accès au code source de la plateforme (laquelle a été sous-traitée auprès d'une société privée espagnole).

Avant le lancement de l'application du vote, le consultant en sécurité Paul Da Silva avait déjà sonné l'alarme, en découvrant des failles sur le site consacré au scrutin électronique. Vote sur Internet : l'opération déminage du gouvernement. À la faveur de la réforme constitutionnelle de 2008, les expatriés français peuvent pour la première fois élire onze députés.

Vote sur Internet : l'opération déminage du gouvernement

Afin qu'ils puissent exercer pleinement leur droit de vote au même titre que les Français de métropole et d'outre-mer, il a été décidé de développer le vote par Internet. Cette solution s'ajoute aux trois autres moyens existants : le vote au consulat, la procuration et le vote par correspondance. Pour ses promoteurs, le vote par Internet vise à répondre à une exigence constitutionnelle : l'accessibilité au suffrage. En effet, tous les expatriés ne vivent pas à proximité d'un consulat et seuls quelques-uns sont prêts à parcourir 500 ou 1000 kilomètres pour glisser un bulletin dans l'urne.

Et les alternatives, la procuration et le vote par correspondance, présentent des faiblesses évidentes. Cependant, le vote sur Internet est loin de donner entière satisfaction. 45 000 Français ont déjà voté par Internet La connexion chiffrée HTTPS est obligatoire. Vote par internet : une faille démontrée et illustrée. Malgré l'opération médiatique réalisée vendredi par le ministère des affaires étrangères, qui a tenté de rassurer la presse sur la fiabilité du vote par internet aux élections législatives, l'existence de failles de sécurité est avérée.

Vote par internet : une faille démontrée et illustrée

Si aujourd'hui rien ne montre qu'elles ont été exploitées, rien ne montre non plus qu'elles ne l'ont pas été. Et ça n'est pas le document ci-dessous, publié par Laurent Grégoire, qui va rassurer. Le développeur explique en effet dans une vingtaine de pages comment il a pu réaliser simplement un script qui remplace une partie du code du logiciel de vote, pour modifier le choix de l'électeur à son insu.