background preloader

Ecritures

Facebook Twitter

Et si on relisait de beaux textes ?: Les vacances au bord de la. Cahier de création. Joël Vernet / Marcher vers un ciel de pierre Le coquelicot est seul entre les pierres et, pour cette raison, je l’ai photographié, sur les pierres mille fois millénaires où je viens marcher à l’aube, près de la mer, dans ce site d’Ougarit où prit naissance l’écriture alphabétique. Le soleil, d’un même élan, éclaire la mer et la terre. Je marche avec bonheur dans les ruines silencieuses. Au fond, je le sais d’instinct, bien qu’au bord de partir, de rejoindre l’autre terre, celle de l’enfance, il n’y aura pas vraiment de retour en dépit de la lenteur même du voyage qui s’annonce.

Je suis seul dans les ruines hormis deux ou trois ouvriers dont je n’aperçois que les crânes enfouis dans la terre, parmi les pierres que les fouilles bousculent. Le coquelicot arrête mon regard et je veux, ici, lui rendre hommage. Plus loin et, quelques jours plus tard, dans la montagne, vers la frontière turque, je photographierai un champ entier de coquelicots, véritable incendie dans l’azur. Terreur. Rappaport-Jaccottet Shoshana. Remue.net.

L'Encyclopédie de L'Agora: Hannah Arendt. Les Idiots. 31 petites vies vues par Ermanno Cavazzoni. Les Idiots de Cavazzoni ont peu à voir avec ceux du film éponyme de Lars Van Trier. Eux ne font pas semblant de l’être ou de le devenir. Ils le sont, tout simplement. Leur comportement inquiète ou étonne. Chaque cas est unique. Ermanno Cavazzoni a choisi une autre voie pour s’immiscer dans ce monde. " Quand le coq trouve sur le sol un épi ou un ver de terre et qu’il bat le rappel avec son cri bien particulier, l’idiot accourt lui aussi et il est souvent le plus rapide à le manger.

D’autres idiots marchent à grandes enjambées entre les pages de ce livre qui leur est consacré. " À côté y a là des gens – disait-il au docteur – une femme entre deux âges et il y aussi un nabot – c’était son fils – qui est un peu répugnant Pour lui, pas de doute, ces deux-là venaient d’Albanie. " Ces deux Albanais s’étaient emparés de sa maison et s’en servaient le jour comme d’une friterie et la nuit comme d’un dortoir.