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Maison des Babayagas

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Logement des séniors : la piste babayagas. Les Babayagas, la silver solidarité au quotidien. Vendredi 13 décembre, à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Les Babayagas, la silver solidarité au quotidien

Au rez-de-chaussée d’un immeuble neuf, comme chaque deuxième vendredi du mois, les Babayagas reçoivent. Il est midi, une dizaine de femmes, plus ou moins âgées, ont dressé une grande table chargée de plats. Des amis arrivent, des habitants du quartier, des jeunes. Voire des journalistes, car les Babayagas sont médiatiques, à commencer par leur charismatique présidente, Thérèse Clerc. Charmeuse, celle-ci embrasse et tutoie chaque arrivant. Inaugurée en février 2013, la Maison des Babayagas, installée en centre-ville, à deux pas du métro et des commerces, a tout juste un an. «Pas un sou» L’histoire a commencé en 1999. L’argument porte. Mais la partie n’est pas gagnée pour autant puisqu’un mois plus tôt, le groupe a explosé.

Désormais réalité, la Maison des Babayagas n’en continue pas moins de tanguer. Cette expérience, qui reste à évaluer, a-t-elle de l’avenir ? «Génération de 1968» Photos Vincent Nguyen. Anne Denis. La Maison des Babayagas, l’« anti-maison de retraite » à Montreuil. Les résidentes de cet habitat participatif, réservé aux femmes de plus de 60 ans, fondé par Thérèse Clerc décédée le 16 février, veulent vieillir indépendantes et autonomes.

La Maison des Babayagas, l’« anti-maison de retraite » à Montreuil

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Juliette Harau Dans les contes russes, les Babayagas sont des personnages mi-sorcières, mi-ogresses. A Montreuil, c’est le surnom qu’ont adopté 21 dames qui habitent une résidence autogérée, participative et engagée, réservée aux femmes de plus de 60 ans : la Maison des Babayagas. La maison des Babayagas, unir ses forces au quotidien.

A 87 ans, Thérèse Clerc n’a rien perdu de la ferveur qui l’animait déjà il y a cinquante ans quand elle militait pour le droit des femmes et qui faisait déjà d’elle ce qu’on appelle “un personnage”.

La maison des Babayagas, unir ses forces au quotidien

Et c’est peu dire. Si elle nous accueille aujourd’hui dans sa maison des Babayagas, il aura fallu plus de dix ans de bataille acharnée avec les pouvoirs publics pour parvenir à ouvrir en février 2013 à Montreuil cette maison collective pour femmes âgées à petites retraites. Une maison pour “vieilles” comme les appelle, non sans affection, Thérèse pour qui, “refuser de nommer, c’est refuser la réalité”. Son combat à elle, c’est justement de donner corps à une réalité pas toujours souriante. Et à celle des femmes surtout, qu’elle avortait clandestinement chez elle à l’époque où cela était encore interdit, et dont elle a découvert, avec l’âge, que la vieillesse venait également discriminer.

Louise Lavabre. La Maison des Babayagas, un projet pour vieilles qui décoiffe… Elles ont entre 65 et 85 ans.

La Maison des Babayagas, un projet pour vieilles qui décoiffe…

Elles veulent vieillir entre femmes, en autogestion, dans le respect de l’écologie et le maintien de leurs pratiques citoyennes. Ce projet qui les réunit voit enfin le jour. Malgré les embûches administratives et politiques qui s’enchaînent… « Vieillir, c’est pas un boulot pour les poules mouillées ! » Justement, Thérèse Clerc et les Babayagas de Montreuil n’ont pas froid aux yeux… Après sept années de débats et surtout de combats, la première pierre de cette maison-de-retraite-qui-n’en-est-pas-une a été posée en décembre 2009 autour de ces vieilles dames pas comme les autres : elles, elles refusent de faire partie de la cohorte de ces 17 millions de vieux qui constituent « un marché juteux pour les gériatres en tous genres et l’industrie pharmaceutique ».

Pour comprendre l’esprit du projet, un retour en arrière s’impose. Mort de Thérèse Clerc, fondatrice de la Maison des Babayagas. La canicule de 2003 Motivées mais sans un sou, les Babayagas sont en quête de soutiens publics. « On nous a traité avec gentillesse mais avec beaucoup de condescendance, jusqu’à ce que la canicule de 2003 et ses 19 490 morts secouent nos belles institutions » raconte Thérèse Clerc.

Mort de Thérèse Clerc, fondatrice de la Maison des Babayagas

Jean-Pierre Brard, maire communiste de Montreuil, qui avait déjà soutenu Thérèse en 1995 pour l’ouverture de la Maison des Femmes, enclenche une nouvelle dynamique en leur proposant un terrain en plein centre-ville. Mais cela ne suffit pas, d’autant que les financeurs potentiels émettent de grandes réserves, mal à l’aise avec la dimension idéologique du projet. « Nous ne rentrions dans aucune case », soupire Thérèse. Finalement, au fil de réunions marathons entre élus, financiers et Babayagas, un « modus operandi » est trouvé et le projet démarre en 2011 pour une enveloppe globale de 4 millions d’euros. . « Tout n’est pas aussi simple »