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Le syndrome de glissement en questions. Jadis qualifiée de « mort de vieillesse », la fin de la vie sans cause apparente est aujourd’hui souvent attribuée au « syndrome de glissement ».

Le syndrome de glissement en questions

Que recouvrent ces termes ? Quelles en sont les causes ? Sont-ils toujours utilisés à bon escient ? Eléments de réponse. En quoi consiste le syndrome de glissement ? Selon sa définition française, il s’agit d’une altération de l’état général majeure avec déshydratation, dénutrition ainsi que les troubles biologiques et somatiques en rapport (rétention urinaire, constipation majeures).

Pour faire simple, la personne refuse de se lever, de s’alimenter, de boire, de communiquer. Quand survient-il ? Pour Bazin(1), il apparaît typiquement chez un sujet âgé, voire très âgé, aux antécédents médicaux chargés et dont l’état somatique déjà précaire a été fragilisé récemment par un épisode somatique aigu dont il se remet à peine.

Pour Weimann et Pellerin(2), il survient dans les suites d’une maladie en voie de guérison ou d’un événement perturbant. Quand des personnes très âgées sont fatiguées de vivre - La Croix. Selon les gériatres, les demandes d’euthanasie restent rares chez les personnes très âgées.

Quand des personnes très âgées sont fatiguées de vivre - La Croix

Un certain nombre d’entre elles, en revanche, peuvent exprimer une certaine forme de lassitude face à une vie perçue comme inutile ou vide de sens. C’est une situation que connaissent bien tous les gériatres. Ce moment où, de façon presque imperceptible, le médecin et son patient semblent peu à peu s’éloigner l’un de l’autre. Comprendre les personnes âgées difficiles. Certains, en vieillissant, se comportent soudain comme des « Tatie Danielle » et épuisent leur entourage.

Comprendre les personnes âgées difficiles

Pourquoi ? Sur les forums Internet, les témoignages abondent. Ceux des proches, bien sûr. Ainsi, cette femme qui depuis deux ans subit l'agressivité de sa mère, 83 ans: «Elle a voulu quitter la maison de retraite, où elle était bien, pour s'installer dans un appartement proche de chez moi, confie-t-elle. Mais elle devient, au fil du temps, très méchante à mon égard, racontant à tous les amis communs que je ne suis pas aussi gentille qu'ils le croient, que je l'ai forcée à partir pour pouvoir la surveiller.

Tatie daniellepar Au-pays-de-Bundy Un colloque vient de leur être consacré. Bien sûr, parmi ceux-ci, il y a ceux qui ont toujours été épuisants, par leur caractère intransigeant, leur «style pas facile» depuis l'enfance comme le définit le gériatre. Le «syndrome de glissement» Là encore, un micro-événement peut tout déclencher. Le vieillissement. L’anorexie finale, une mort en douceur pour les personnes âgées. On parle beaucoup, ces jours-ci, de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielle.

L’anorexie finale, une mort en douceur pour les personnes âgées

Cette façon de mourir est mal perçue par le monde des bien-portants, jeunes, autonomes. On la juge archaïque et cruelle. Mourir de faim ou de soif ! On préfère l’idée d’une mort rapide, voire immédiate, par injection d’un poison à la lente agonie supposée douloureuse qu’entraîne le fait d’arrêter d’être alimenté et hydraté. La charge symbolique est forte. Je voudrais apporter ici une réflexion un peu différente sur cette manière de mourir chez les personnes âgées, qui contrairement à ce que l’on imagine, n’est pas douloureuse, car, quand on n’a plus faim et que l’on est très affaibli, on ne souffre pas de ne plus s’alimenter.

J’anime, régulièrement, des ateliers sur le sens de l’âge dans des résidences services pour personnes âgées autonomes. Quand je pose la question : «Qu’est-ce que c’est pour vous mourir dans la dignité ?» Solitude, maladie... Les raisons du suicide chez les personnes âgées. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, pays qui détient le record européen du taux de suicide chez les plus de 65 ans, le taux de suicide y est sept fois plus important que chez les plus de 15 ans. « Et ces chiffres évoluent continuellement. » précise le professeur Michel Debout, l'un des spécialistes du suicide en France.

Solitude, maladie... Les raisons du suicide chez les personnes âgées

Les causes sont multiples : « Une rechute cancéreuse par exemple, un diagnostic d’Alzheimer, mais aussi un deuil ou une perte qui rétrécit le champ relationnel et provoque une solitude immense, voire un retrait à la vie. La maltraitance physique et morale peut être également une cause. Ces événements entraînant une réelle dépression. » continue Michel Debout. Mais il est parfois difficile de définir ce qu’est un suicide de personne âgée. « Est-ce que le syndrome du glissement, c’est-à-dire le fait de se laisser mourir, est un comportement suicidaire ? Ou doit-on juste considérer le passage à l’acte ? Un sujet tabou.