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Blogueurs vs journalistes

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Blogueurs professionnels. M le magazine du Monde | • Mis à jour le | Par Lili Barbery-Coulon/ Illustrations Jean-Baptiste Talbourdet Il y a sept ans, on les comptait sur les doigts de la main. Issus du marketing ou du milieu de la mode, les premiers blogueurs de mode – apprentis photographes, illustrateurs, rédacteurs autodidactes – ne s'imaginaient pas un jour se retrouver à la tête d'une entreprise ni être traités comme des personnages incontournables. Hier ignorés par les marques, méprisés par la presse, malmenés par les videurs à l'entrée des défilés... Aujourd'hui considérés pour certains au même titre que les journalistes de prestigieux magazines. Difficiles à recenser avec précision, ils seraient aujourd'hui vingt millions à occuper activement la Toile dans le secteur de la mode, la beauté et l'art de vivre.

Un chiffre colossal qui englobe des talents et des profils hétéroclites. "Il n'y a pas un modèle économique derrière les blogs mais divers moyens de gagner de l'argent, analyse Garance Doré. [Infographie] Les médias sociaux peuvent-ils remplacer le journalisme ? Un néo-journalisme en prise directe. Aux États-Unis, le néo-journalisme, connecté aux réseaux sociaux, est déjà enseigné dans les écoles. Une mutation nécessaire du métier pas encore évidente de ce côté de l'Atlantique, selon notre maître du genre, Damien Van Achter.

Être journaliste professionnel et refuser de se créer un compte sur Facebook, devrait, à mon sens, être considéré comme une faute professionnelle grave. Libre à eux de continuer à croire que les habitants du web ne sont qu’une tribu de sauvages pédophiles qui violent les comptes en banque pour se payer de la coke dans la Vallée du Silicone. Ces journalistes-là ne parlent de toute façon déjà plus à personne. Pour Dave Winer, ancien d’Harvard et pionnier du web, c’est le journalisme lui-même qui est en passe de devenir obsolète. Avant qu’internet n’arrive, cela coûtait très cher de transporter de l’information jusqu’aux consommateurs finaux, il fallait un fameux capital, des rotatives, des tonnes de papiers et une armada de camions et de paperboy. Photos FlickR. Le Plus, l'info peut surprendre. Auteurs amateurs, espaces d’expression communautaires : une nouvelle source de création littéraire ?

Une tribune écrite par Karim Wadye Oumoussa, fondateur et dirigeant d’eBookPulp. C’est presque un lieu commun en France : un français sur deux se met à écrire un livre dans sa vie. Les éditeurs en reçoivent une proportion considérable en manuscrits, complets ou partiels, et n’en retiennent qu’une infime partie, devant trier, quand ils y parviennent, entre ceux qui sont appropriés à leur positionnement éditorial, ceux qui sont d’une qualité suffisante pour être publié, même avec un accompagnement préalable et ceux, la très grande majorité, qui ne rentrent pas dans leurs critères. Parmi ceux-là, beaucoup aimeraient un soutien, un espace de dialogue, un retour sur leurs écrits dont ils ont bien conscience de l’imperfection.

Il est donc nécessaire de créer des espaces d’expression, d’échange d’expérience et de dialogue en amont. Tout cela n’a d’intérêt ni d’efficacité que dans l’animation et la dynamique indispensable que doivent accompagner les auteurs plus ou moins chevronnés. Internet et la culture des amateurs : un fait majeur.