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Sommaire. Préface. Notre mémoire nous renvoie-t-elle une image de nous-mêmes fidèle à notre passé véritable ? Si tout ou une partie de ce prodigieux stock de souvenirs était effacé et remplacé par un autre stock, comment en effet saurions-nous dire seul que nous ne sommes plus le même ? Lorsque nous rêvons, tout nous semble bien réel jusqu’à ce qu’on se réveille. Comme rien ne nous permet de distinguer le rêve du réel, alors notre vie entière pourrait n’être qu’un rêve...À la manière de notre cerveau quand il produit nos rêves, les ordinateurs sont actuellement capables de représenter des univers virtuels hyperréalistes, impossibles à démystifier.L’homme est en passe de pouvoir se connecter son cerveau directement à l’ordinateur.

À ce jour des chercheurs sont parvenus à faire " voir " une matrice de 6 points à un aveugle au travers d’une caméra. Méditez ces premières réflexions. Accueil - Sommaire - Chapitres : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. 1. Antécorrespondance Mégacampus d'Orange II, Californie, année 1997. Lancée à plus des 90 m/h tolérés, la Proxima Century filait sur la voie express en direction du campus Polytechnique Bio d’Orange II. Son pilote pressé ne laissant apparemment rien au hasard, le bolide bleu-blanc semblait glisser sur un rail imaginaire situé très exactement au milieu de la voie «90». Tel un enfant courant au milieu des poules, il chassait de la voie de gauche les véhicules qui le précédaient à vitesse légale. L’écran vidéo du tableau de bord ne cessait donc de transmettre les messages d’injures qui résultaient de cette conduite inqualifiable. Ne prêtant aucune attention au contenu de son écran de communication, Raphaël Obéron en actionna l’interrupteur.

Pilotant avec une certaine fierté sa Century, modèle Proxima RT 38, Obéron avait les yeux rivés sur la route et l’oreille attentive aux messages audio de l’ordinateur de bord. - Véhicule plus lent à 700 mètres, faut-il lui envoyer le message précédent ? 2. Raphaël avançait d’un pas rapide dans le couloir qui le menait à son appartement de fonction. Tout en marchant, il sortit de sa poche de blouson son téléphone sans fil et composa son propre numéro. Une voix féminine et terriblement sensuelle lui répondit. - Allô ! Vous êtes bien chez Raphaël Obéron, Professeur de neurologie fondamentale mais il est malheureusement absent pour le moment. Vous êtes en communication avec Gar, domordinateur de la 5egénération de chez Finger compagnie. . - Ici Raphaël Obéron, Communication directe, Code Brainstorm-4. Raphaël fit une pause afin d’entendre le signal de connexion directe avec le système-expert de reconnaissance vocale de Gar. - Gar en communication… Bip-clic !

Raphaël remarqua à peine le changement de voix de l’interface-utilisateur de Gar. . - Gar, y a-t-il du courrier pour moi ? - Oui, des factures, une lettre du ministère des finances, une carte postale provenant de Madagascar et des publicités. - 340 Méga ! - Gar ? - Oui. - Ah oui, j’y suis ! - Oui ! 3. Dreamwar Livret d’antécorrespondance Histoire humaine : La découverte de l’hyperespace (en l’an 5327 de l’ancien calendrier) a permis l’expansion massive de la civilisation humaine et son éclatement dans la voie lactée. Depuis cet événement, un nouveau calendrier a été établi : le calendrier d’Apomyr, du nom de l’inventeur du voyage dans l’hyperespace, celui qui permit aux hommes de voyager plus vite que la lumière.

(Cf. Apomyr dans le mini lexique placé à la fin du livret.) … De nombreux systèmes planétaires furent depuis ce jour découverts et colonisés. Historique de la confédération des planètes terra-formées : La confédération des planètes terra-formées comprend 42 planètes gaïennes et 22 planètes non gaïennes, exploitées ou non. . … La confédération n’est pas toujours très influente mais elle a permis de faire régner la paix dans la majorité de l’espace colonisé. … Chaque système planétaire est défini par un nom et un numéro. Raphaël sauta quelques pages et jeta un oeil aux annexes. Note. 4. Muscul’ - Alors, Raphaël, n’avais-je pas raison ? N’est-ce pas là le meilleur moment pour venir entretenir notre forme ? Fit Gérald Lock prenant un ton faussement mondain tandis qu’il tournait ses yeux joyeux vers son ami. Pour toute réponse, celui-ci expira bruyamment en fin d’effort, agrippé à la barre fixe de la salle de musculation du Még’. - Ah !

Enfin, ‘pas trop tôt, souffla Lock en voyant arriver face à lui, sur l’écran vidéo couplé à sa bicyclette, le " sommet de la colline " et la fin de ses efforts. Après quelques tours de pédalier, l’avant de sa bicyclette montée sur vérins pneumatiques redescendit doucement, redonnant à Gérald l’impression temporaire de rouler sur du plat. Il le savait, il venait de gravir la partie la plus difficile de son parcours simulé sur ordinateur et la " redescente " par le " bois des Nez percés" n’allait pas tarder. Les vérins pneumatiques couinèrent doucement de nouveau au milieu des bruits d’haltères et de ressorts. - Tes oiseaux ?

- Humpff ! - O.K. ! 5. Newton Mégacampus Orange II, Hall 8, 8h30. Dans le silence matinal, quelques étudiants encore endormis se hâtaient de prendre place dans leurs amphis avant que n’arrivent les professeurs. - Ah ! Tu vois, Kanéda, j’aurais dû le parier avec toi ! - Je donnerais cher moi aussi pour avoir autant de jolies filles à mes pieds, fit Kanéda en lâchant bruyamment la porte. - Une seule me suffirait ! - Rien ne dit que les muscles de l’apollon sont ses propres muscles.

. - Moi, je sais ! - Bref je n’ai aucune chance ! Wilfried Gutfrind posa son ordinateur et se laissa choir sur un strapontin dans un " sboïng " magistral. . - Tiens, tu as changé d’ardoise ? - Ouais ! - NEWTON 290, hein ? - Ça, l’autre l’avait déjà, sourit Wilfried. . - Et la mémoire : 10 giga sur le disque dur, 120 méga de mémoire vive unifiée et de mémoire graphique ! - Tu ne crois pas que c’est un peu beaucoup pour l’usage que tu en fais ?

- Pas du tout. En plus maintenant la politique des pots cassés est révolue. . - Toutous ? - Lui ? - Eh ! 6. Miss Alkengia tire les fils. Obéron poussa la porte battante située au pied de son amphithéâtre, transporté comme un acteur au tombé de rideau, pleinement satisfait de l’audience et de son jeu. Ses efforts récompensés, il se devait de rejoindre ses amis. - Tiens, 11h51, aurais-je assez d’avance aujourd’hui pour être le premier au rendez-vous ? Se dit-il en poussant la seconde porte de sortie anti-feu. Raté ! Après l’habituelle et courte discussion à propos du restaurant du jour, les trois compères du C.R.C.N.P. se dirigèrent vers le restaurant universitaire U1. En chemin, la conversation battait déjà son plein. La joie de Franck York fait plaisir à voir. Soudain, Obéron interrompit la conversation de ses amis : - Et merde ! - Tu es sûr ? - Certain. D’ordinaire, les amphithéâtres étaient déserts à cette heure-là mais en rentrant par la porte du bas de l’amphi 17, Obéron ne fut pas étonné de surprendre une certaine Phoebé Alkengia affairée à genou sous son pupitre. - Bravo Mademoiselle !

7. Chère Amie, Obéron n’avait pas bu et pourtant ses pensées n’étaient pas très claires. Il essaya de repenser à tout ce qu’il avait vécu depuis la veille et à tout ce qu’il devait encore faire mais tout était trop confus. Fatigue, fatigue. Je n’ai que ce mot à l’esprit ! Et moi qui me suis promis d’écrire cette lettre… Non pas tout de suite. Obéron poussa le levier du robinet pour couper l’arrivée d’eau et regarda avec curiosité l’écran à cristaux liquides encastré à la hauteur de ses yeux dans la paroi de la douche cylindrique. 22 ° c Total consommé 5,8 l Moyenne 6,1 l Restant autorisé 9,2 l Total réel moyen 13 l La campagne de sensibilisation à l’importance de l’eau lui revint en tête tandis qu’il cherchait les yeux maintenant fermés - parce que couverts de savon - le bouchon de sa bouteille " éco " de shampooing : " L’eau est un bien trop précieux pour être gaspillée… " disait la voix de velours, " économisez-la en fermant votre robinet lorsque vous vous savonnez sous la douche… "

8. 8 suite. Raphaël désactiva la saisie par microphone, se relut lentement et, avec une certaine auto-satisfaction, appuya de l’index gauche sur la touche qui lançait l’impression laser. La page sortit aussitôt et vint se poser dans le bac de réception avec un doux bruissement, presque inaudible. La copie de la lettre alla rejoindre le livret dans le premier tiroir de son ergobureau. - Gar, fit-il en se penchant sur le micro de communication, envoie ce document dans la B.A.L.T. 237 et avertis-moi dès que la réponse sera arrivée. Au besoin, utilise mon bipeur pour m’en avertir ! Le domo-ordinateur mit quelques instants pour « digérer » les ordres et afficha sur l’écran : > Ordres enregistrés. > Autre tâche ? > Mise au repos ?

- « Veille », rajouta simplement Obéron et l’écran de l’ordinateur s’éteignit complètement. Raphaël alla s’asseoir dans le sofa du salon. C’était Gar qui, en apparence au repos, venait en réalité de déclencher à distance l’écran de télévision. . - Merci, Jacques ! Bon sang ! ... 9. Zinc, 2e Quelques jours tard, Franck, Gérald et Raphaël se retrouvaient à nouveau devant un verre. Même endroit, même heure.

Accoudé au bar à " sa place favorite " avec nonchalance, Raphaël Obéron jetait un coup d’oeil autour de lui. Dans ses mains, pétillait un cocktail vert-bleu, parce qu’il était arrivé après ses amis et avait annoncé au barman comme un héros de série noire : " La même chose, Doc ! Excepté l’affichage du calendrier perpétuel placé sur l’étagère au milieu des bouteilles, rien n’avait changé dans le décor du bar du club Hypernova depuis leur dernière rencontre. - Eh Raphaël ! - Excellente idée ! Brusquement, une sonnerie électronique et désagréable coupa la conversation.

. - Bon sang ! Finalement, il réussit à étouffer la sonnerie de son téléphone. . - Qui c’était ? - Gar. . - Gar, dis-tu ? - Ceci n’empêche pas cela ! - Toi et tes gadgets domotiques, tu me feras toujours rire ! - Tu t’en vas déjà ? - Je te l’ai dit, c’est important pour moi. . - C’est d’accord ! - Eh ! - Ah ! 9 suite 1. 9 suite 2. Raphaël reposa la lettre à côté de lui en tête du paquet de feuille et referma la chemise sur laquelle il était disposé. Déjà dix lettres échangées et toujours aucun indice ! Songea-t-il déçu.

Il se saisit de la photoroïde et s’enfonça dans son fauteuil ergonomique. " Crystaléa Lowen-Soissanth ", fit Raphaël en détachant lentement chaque syllabe une à une, jouant avec les sons sur sa langue comme s’il gouttait du vin. Sur la photoroïde, la femme au doux visage se tenait solennellement dans ce qui ressemblait à un couloir. L’ensemble était assez futuriste et convenait tout à fait pour l’emploi. Le couloir semblait se prolonger en montant derrière la jeune femme. Obéron joua à tourner sur son fauteuil en regardant longuement la photoroïde comme pour s’inspirer. - Gar ! - Oui, Docteur Obéron ? - Je voudrais que tu protèges en écriture ce document, idem pour le dossier CLS. . - Voilà c’est fait, Maître. Obéron lâcha un soupir d’irritation. - Affiche sur l’écran du séjour la photoroïde de Léa.