Mon Figaro : Marrakech refuse de céder à la peur. Frappée jeudi par un attentat meurtrier, la ville rouge s'efforçait dimanche de renouer avec son bouillonnement habituel. Mais certains redoutent déjà un effondrement de l'affluence touristique. La foule massée derrière des barrières métalliques sur la place Djema'a el-Fna n'a d'yeux que pour son roi. Mohammed VI pénètre dans le café-restaurant Argana, dévasté jeudi par l'attentat (15 morts, dont au moins 7 Français), sous la surveillance d'un dispositif de sécurité classique. Le rez-de-chaussée de l'établissement est intact. Avant d'emprunter l'escalier pour gagner la terrasse qui offre une vue panoramique sur l'esplanade, le souverain demande à chausser des mules de papier plastifié pour ne pas dénaturer la scène du crime encore passée au crible par les experts de la police scientifique. Au premier étage, les enquêteurs ont classé sur une table des pièces à conviction tels des clous et des morceaux de téléphone portable.
Inquiétudes sur les réformes La saison estivale est menacée. L'attentat de Marrakech va-t-il dissuader les touristes d'aller au Maroc ? L'attentat meurtrier de jeudi, au cœur de Marrakech, va-t-il dissuader les touristes d'aller au Maroc ? C'est ce que craignent aujourd'hui les autorités marocaines et les tours-opérateurs français. [Photo : AFP] Les voyagistes français maintiennent leurs départs pour le Maroc L'explosion meurtrière de ce jeudi 28 avril a frappé un café de la place Jamaâ El-Fna.
Une place emblématique, datant du XIe siècle, en pleine medina de Marrakech. Ce tragique attentat va-t-il décourager les touristes de visiter le Maroc dans les semaines et mois à venir ? « Pour l'avenir, on ne peut pas s'exprimer aujourd'hui, déclarait samedi le ministre du Tourisme marocain, Yassir Zénagui. Dès vendredi, les voyagistes français ont fait savoir qu'ils n'annulaient pas leurs séjours à destination du Maroc. « L'ensemble de nos adhérents maintiennent les départs sur la destination », a indiqué le Ceto, association qui rassemble 80% des tours-opérateurs français. Les touristes sur place poursuivent leur séjour. Une Euroise parmi les victimes de l'attentat de Marrakech. Après l'attentat de Marrakech, "éviter une répression aveugle"
Driss Ben Ali (Ilhem Rachidi).
(De Rabat) Quelques heures après l’attentat meurtrier de Marrakech, l’économiste marocain Driss Ben Ali, spécialiste du Maghreb et vice-président de l’association Maghreb Plus, s’interrogeait, pour Rue89, sur l’événement : quel impact cet attentat aura-t-il sur les réformes démocratiques ? Peut-on craindre une vague de répression ? Quel est le bilan du printemps marocain ? Rue89 : L’attentat perpétré ce jeudi aura-t-il un impact sur le vent de liberté qui souffle sur le Maroc ? Driss Ben Ali : Tout est possible. Des islamistes : la semaine dernière, Al-Qaeda a lancé des menaces après avoir vu et entendu les sévices qu’ont subis les prisonniers salafistes. Il se trouve que le Maroc a pris une bonne voie. Quelle peut être la réaction de l’Etat ? L’autre réaction consisterait à surseoir à ce qui se passe pour pouvoir donner satisfaction à certains clans.
S’ils pensent en tirer profit, c’est une erreur. Je crois que c’est positif. Comment les combattre ?