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Florence Seyvos

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Florence Seyvos - La sainte famille. Clara et les mots: Florence Seyvos - La sainte famille. Éditeur : Éditions de L'Olivier - Date de parution : Août 2016 - 172 pages douces-amères et aimées.

Clara et les mots: Florence Seyvos - La sainte famille

Sœur et frère, Suzanne et Thomas, passent chaque été dans la famille maternelle avec une grand-mère geignarde, une grand-tante affectueuse mais terriblement soumise et timide. Depuis peu, leur mère ne les accompagne plus..Comme ce qui est propre aux enfants, l'imagination de Suzanne la conduit sur des contrées où fantômes et d’autres personnages apparaissent la nuit ou lors des baignades au lac. Et il y a la réalité: leur grand-oncle vicieux à l’haleine souvent chargée d’alcool qui ne les aime pas, la séparation puis le divorce de ses parents, la main leste de leur mère, un instituteur jouissant de son autorité pour faire preuve de sadisme.

Dans ce récit non chronologique où Suzanne et Thomas prennent la parole, Florence Seyvos dépeint avec grâce et sensibilité ce qui conduit de l’enfance à l’âge adulte . Lu de cette auteure : Le garçon incassable. Enfance revue et corrigée. Dans une salle de classe, Monsieur Wild, l’instituteur, terrorise ses élèves qui attendent fébrilement qu’il explose.

Enfance revue et corrigée

Le pire ne manquera pas d’arriver. On y est : Emile est élu bouc émissaire du jour par le maître, attrapé par son pantalon et agité au bord de la fenêtre (heureusement, la salle est au rez-de-chaussée) devant ses condisciples «frappés d’horreur» et complices par leur passivité. Les enfants accorderont à peine un regard à Emile une fois tout ce cirque terminé. «Nous n’en parlons jamais entre nous. Notre peur est impossible à partager, notre honte ne regarde que nous-mêmes», pense Suzanne, l’héroïne d’une dizaine d’années du nouveau roman de Florence Seyvos, la Sainte Famille. Oncle.Enfant, Suzanne a beau craindre Monsieur Wild, elle lui en veut moins qu’à d’autres instituteurs, qui frappent le bout des doigts avec une règle en fer.

La Sainte Famille, Florence Seyvos. Dans la maison familiale, en butte à des adultes immatures, une enfant se réfugie dans ses pensées.

La Sainte Famille, Florence Seyvos.

Un territoire secret exploré avec finesse. Téléphoner dans une maison vide, en toute connaissance de cause, parce qu'elle veut parler aux rideaux orange, à la gerboise empaillée, à la table de nuit en Formica. Voilà ce dont Suzanne est capable. Et voilà une belle ouverture de roman, à la fois stridente et ouatée comme dans un rêve. Éditions de l’Olivier. Le Garçon incassable, Florence Seyvos. C'est une fille inclassable qui a écrit Le Garçon incassable.

Le Garçon incassable, Florence Seyvos

Florence Seyvos a de solides bagages pleins de trésors, et fait son chemin mine de rien, depuis une vingtaine d'années. Scénariste de quatre films de Noémie Lvovsky (La vie ne me fait pas peur, Les Sentiments, Faut que ça danse ! Et, plus récemment, Camille redouble), lauréate en 1995 du Goncourt du premier roman avec Les Apparitions (où un handicapé mental de 5 ans se prenait pour une voiture), auteure de livres pour la jeunesse (dont l'extraordinaire Nanouk et moi, sur les séances psy d'un enfant hanté par le documentaire Nanouk l'Esquimau) : nul besoin d'être le docteur Zblod, psychiatre de Nanouk et moi, pour établir des liens entre tous ces faits d'armes et son nouveau roman qui paraît aujourd'hui, où il est question, en vrac, de la difficulté d'être, du handicap et du cinéma muet. Le garçon incassable s'appelle Henri. Une discrète narratrice se cache entre les pages du livre, comme entre deux portes.

Marine Landrot. Florence Seyvos. Une fille incasable. La bonne nouvelle, c’est qu’on n’est pas obligé d’attendre la rentrée pour lire l’un des plus beaux livres de l’année, le Garçon incassable.

Florence Seyvos. Une fille incasable

Et pour une fois, il n’y a pas de mauvaise nouvelle, profitons-en. C’est avec cette remarque un peu abrupte qu’on aborde Florence Seyvos, sous une pluie éclatante et un genre de tente, où elle a trouvé refuge. La moquette de fortune devient spongieuse, l’eau commence à monter, le sable devient mouvant, les escarpins défaillent, les beaux vêtements ne tiennent pas le choc, et tout le monde se rue devant les baies vitrées - le camping est sophistiqué - pour photographier des stars qui photographient les vagues en détresse. Il y a une ambiance de banquet du dimanche, le repas s’étire, c’est très long entre chaque crevette. Le sommeil gagne, chacun est prisonnier de la tempête, titre d’un magnifique album pour enfants de Florence Seyvos, illustré par Claude Ponti, songe-t-on soudainement. Que fait-on entre deux romans ? En 6 dates Anne Diatkine.