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Le pharmakon numérique : Internet est à la fois un poison, un remède et un bouc émissaire. L’actualité a tristement mis en une de nos informations la menace sur le droit à la liberté d’expression à travers le tragique attentat de caricaturistes français. Paradoxe de la situation, à travers les différentes initiatives mis en oeuvre depuis quelques temps et la volonté affichée d’instaurer un Patriot Act à la française, l’Etat s’apprête à prendre dans la précipitation des mesures liberticides sans précédent pour répondre justement à cette menace sur la liberté d’expression. Ce paradoxe étonnant est l’illustration parfaite du pharmakon, un vieux mot grec à l’origine du mot français pharmacie, remis au goût du jour numérique par le philosophe français Bernard Stiegler, mot qui désigne à la fois le poison, le remède et le bouc émissaire.

Parce que toute technique est fondamentalement ambivalente : l’écriture, par exemple, a pu et peut encore être aussi bien un instrument d’émancipation que d’aliénation. Real Life Tinder. Tinder: un petit coup de pouce qui en dit long sur notre société. Un autre facteur joue un rôle considérable dans cette mutation ; c’est celui de l’évolution des femmes. La sociologue précise : « Certaines font de leur indépendance le maître mot de leur existence aussi bien sur le plan affectif que professionnel, de sorte qu’elles recherchent des relations agréables sans que ces dernières s’inscrivent dans une dynamique de cohabitation contraignante. Le recours aux sites de rencontres leur semble rationnel puisqu’on peut présélectionner les profils et indiquer clairement ce que soi-même on attend d’une relation. » Un troisième facteur est à prendre selon elle en considération : l’allongement de la durée des études. « Si on compare à ce qui avait cours avant les années 60, la majeure partie de la population masculine et féminine fait des études plus longues.

On diffère de fait l’âge du mariage. Et entre temps, on entretient des relations plus ou moins durables. Un rapport symptomatique au temps Ugo Yaché © Illustration Zohar Lazar - RollingStone. Le web social nous enferme-t-il dans nos bulles ? - BABEL OUEB. © CC BY-SA 2.0 / Gisela Giardino Le web conçu sans centre, mais comme une toile, un rhizome a réactivé la figure romantique du flâneur du XIXe siècle. Cette vision partagée par les pionniers des technologies de l'information est tout de même à relativiser. Ce que l'on appelle le web social et personnalisable reconfigure la façon de naviguer dans la masse d'informations disponibles. La prise de conscience des effets de la personnalisation du web est peut être un premier pas pour aiguiser notre regard critique concernant nos usages de ces technologies...

Babel Oueb #53 Le web social nous enferme-t-il dans nos bulles ? Pour aller plus loin... - La mort du cyberflâneur (InternetActu) - The Filter Bubble: What The Internet Is Hiding From Yo, ouvrage de Eli Pariser - How to Burst the "Filter Bubble" that Protects Us from Opposing Views (MIT Technology Review) Pour certains politiques, le djihadisme, c’est la faute d'internet. Au lendemain des attentats et d’un renforcement de l’état d’urgence, les politiques ont tenu à réaffirmer leur position vis-à-vis d'internet, qu'ils considèrent comme le premier outil de radicalisation. Connaissez-vous l’imam Google? Xavier Bertrand, du parti Les Républicains, oui. Interrogé sur Europe 1 vendredi 20 novembre à propos de la lutte antiterroriste sur internet, il a déclaré qu’il existait un «imam Google». «Un certain nombre de jeunes aujourd’hui, avant même d’aller dans les mosquées, affirme-t-il, c’est sur internet qu’ils trouvent le moyen de se radicaliser.»

Après en avoir fait appel aux géants d’internet, il a carrément demandé à la Hadopi, dont le but est à la base de défendre les droits d’auteur sur internet, «d’arrêter ses fonctions traditionnelles sur le téléchargement illégal, et que l’on mette tous [ses] moyens aujourd’hui pour traquer les sites et mettre hors d’état de nuire tous ceux qui se servent de Google, des réseaux sociaux, pour véhiculer le terrorisme». Player. Apprendre à apprendre (4/4) : y’a-t-il des technologies pour apprendre à apprendre. Il n’y a pas de questions plus récurrentes (et plus lassante, il faut bien le dire) que celle de l’introduction des nouvelles technologies au sein de l’école. Quel peut être leur apport, et surtout, leur valeur pédagogique ?

Nous permettront-elles d’apprendre différemment ? Dans les lignes qui vont suivre, on s’éloignera toutefois des débats – souvent rageurs – qui agitent les pédagogues ces temps-ci : on n’évoquera pas l’introduction des tablettes, de l’internet, des smartphones. On n’abordera même pas la question de l’apprentissage du code, du moins sous sa forme classique. Ni le bilan de l’apport des nouvelles technologies sur l’éducation (si ce n’est pour rappeler, qu’il n’est pas très brillant, comme nous le soulignons déjà ou comme le soulignait récemment un rapport Pisa et dans les classement de John Hattie sur les facteurs qui favorisent la réussite scolaire, aucun n’évoque des questions technologiques). La réalité virtuelle pour comprendre les systèmes complexes Rémi Sussan. L'acopie. Rien de grand dans le monde ne s'est fait sans copie.

Le numérique est l'apogée de la copie. Copie partout. Copy-party. Mais aujourd'hui il faudrait inventer l'antonyme de copier. Il n'en existe pas. Littéralement. Mis à part un vague "innover" qui ne rend compte que d'un infime sens du verbe copier, déjà dévoyé. Le numérique donc. Chercher un antonyme à "copier". Décopier ? Apocryphes copies. Alors quoi ? Il y a ce que tout le monde sait. Il y a ce que tout le monde fait. "dans le cadre de l'appropriation marchande (= achat) d'un bien culturel (livre, musique ou film) ce qui nous est présenté comme un acte d'achat impliquant l'usage privatif inaliénable du bien concerné, n'est en fait qu'une location dissimulée, le fichier résident "à distance" et la transaction commerciale se déplaçant à l'unisson, c'est à dire ne désignant plus le bien en lui-même mais plutôt l'autorisation d'accès à distance au dit bien.

Il y a aussi la question de la transmission et de la mort. Il y a l'acteur. Film Le Meilleur des mondes en streaming. Épisodes - Do Not Track. Vous voulez connaître les habitudes des usagers de téléphonie mobile ? Big Data. Vous voulez rejoindre une clientèle ciblée sur le Web? Big Data. Vous voulez décoder le secret des séries qui cartonnent sur Netflix ou savoir où réparer les nids de poule dans un quartier ?

Big Data ! Suffit d’avoir le bon algorithme et une bonne quantité de données et les entreprises d’analyse en mégadonnées promettent de trouver toutes sortes de réponses à nos questions. 2015 est l’année du Big Data. Des méga-croisements de données Des analyses statistiques, il y en a toujours eu. Aujourd’hui, on les produit par quintillions ces données. Pourtant, la véritable révolution du Big Data, ce n’est pas tant une question de grandeur que la manière dont on peut désormais croiser ces données. Catégoriser pour mieux régner Pour y voir clair dans ce fouillis d’informations, les algorithmes identifient des répétitions ou des modèles dans de larges segments de la population. Prédictions et discriminations. Pour tout résoudre, cliquez ici : rencontre avec Evgeny Morozov.

Cruauté des algorithmes: quand Facebook propose la photo d'une enfant décédée dans sa rétrospective annuelle. Si vous êtes sur Facebook, sans doute avez-vous aperçu ces derniers jours des «rétrospectives de l'année» sur les murs de vos amis. Peut-être vous êtes vus proposer par le réseau social de mettre en ligne la vôtre. Un post de blog d'un utilisateur américain, Eric Meyer, vient nous rappeler que, derrière cette rétrospective, il y un algorithme, pas quelqu'un qui connaît vraiment ce qu'a été votre année. Meyer, connu pour son travail sur le design web et notamment le CSS, explique qu'il en a vu passer beaucoup dans les flux d'informations de ses amis: «Mais bon, il m'était facile de les ignorer, et je l'ai fait. Jusqu'à aujourd'hui, quand j'ai vu ceci dans mon flux, m'incitant à créer la mienne.

Eric Meyer estime que cette «cruauté algorithmique» cache un problème plus profond, qu'il appelle celui du «design empathique»: «Quand Facebook a créé cette application "Year in Review", il n'a pas suffisamment pensé à des cas comme le mien [...] ou n'importe qui qui a vécu une mauvaise année.