background preloader

Article Le Monde.

Facebook Twitter

Euthanasie et fin de vie : qui peut décider ? Editorial.

Euthanasie et fin de vie : qui peut décider ?

Il est des débats plus difficiles que d'autres. Celui sur l'euthanasie et la fin de vie est de ceux qui paraissent impossibles à trancher. Il est des débats plus difficiles que d'autres. Celui sur l'euthanasie et la fin de vie, qui traverse depuis plusieurs années la société française, est de ceux qui paraissent impossibles à trancher tant les clivages sont vifs entre partisans et détracteurs du "droit à mourir". Pendant sa campagne, le candidat François Hollande avait semblé faire un pas vers les premiers en proposant, sous certaines conditions, une "assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité". Depuis 2005, la loi Leonetti sur la fin de vie permet de répondre à beaucoup des situations de fin de vie difficiles.

Cette forme d'"euthanasie passive", dont le cadre a été précisé et approfondi en 2009, est cependant mal connue des Français et des soignants eux-mêmes. Au-delà des cas médicaux les plus extrêmes, c'est bien un débat éthique de fond qui est posé. Fin de vie : les demandes d'euthanasie restent rares. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Laetitia Clavreul Contrairement à ses voisins européens, la France n'avait jamais exploré les décisions prises par le corps médical face aux patients en fin de vie.

Fin de vie : les demandes d'euthanasie restent rares

L'Institut national d'études démographiques (INED) a publié les premières données générales sur la question, lundi 3 décembre. Un tableau très instructif de la réalité des pratiques, dont il ressort que près de la moitié des décès a été précédée d'une décision médicale ayant pu hâter la mort du patient. Dans 3,1 % des cas, une décision a même été prise dans l'intention de la précipiter, ce que n'autorise pas la loi.

Les rares travaux publiés jusqu'ici sur les conditions de la fin de vie en France s'étaient concentrés sur l'hôpital, et particulièrement sur la réanimation. Sur l'ensemble de ces décès, dans près d'un cas sur deux (47,7 %), des décisions médicales ont été prises avec pour conséquence éventuelle d'abréger la vie. Après un changement de sexe raté, un Belge obtient le droit à l'euthanasie. Il s'appelait Nancy Verhelst et aurait voulu, à 42 ans, devenir Nathan.

Après un changement de sexe raté, un Belge obtient le droit à l'euthanasie

Pour être un homme à part entière, il avait subi plusieurs opérations. Mais, après deux années d'actes chirurgicaux ratés, se sentant emprisonné dans son corps, il a obtenu le droit d'être euthanasié dans un hôpital de Bruxelles, où il est mort lundi 1er octobre. Ses souffrances psychiques étaient devenues "insupportables", a rapporté son médecin. "Il est mort en toute sérénité", a déclaré un des confrères de ce dernier. Toutes les conditions d'une euthanasie étaient réunies, en conformité avec la loi belge, car "on pouvait clairement parler dans ce cas de souffrances psychiques insupportables", a-t-il précisé au quotidien Het Laaste Nieuws.

Depuis 2002, l'euthanasie est légale en Belgique, y compris pour les personnes en souffrance psychologique incurable, comme le rappelle Jacqueline Herremans, membre de la commission nationale sur l'euthanasie. Voir l'infographie : "L'euthanasie en Europe"