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EXTIMITÉ

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Réseaux sociaux et extimité

Happy Things. Happy Things is a one hour speed project by Theo Watson and Kyle McDonald that automatically posts a screenshot every time you smile. Download it here (OS X, 10 MB). 166 people are sharing Happy Things. How many things? Expression extime. Limite intime/extime. De la vitalité des mots - suite. Hier En lisant un article en italien, je découvre un nouveau mot anglais (à vrai dire en ce moment j'en découvre plusieurs par jour, mais il faut trier) : publicy, contraction de public et de privacy, dont j'ignore tout. Il est censé qualifier une spécificité du blog, celle d'un journal qui ressort a priori de la sphère privée mais que l'auteur rend du domaine public.

Première question que je me pose, instantanément : « Comment traduire publicy en français ? » Première réponse que je me donne : « Ça va être coton ! » J'avoue que je colle pour trouver un terme qui pourrait désigner quelque chose d'approchant. Dans les heures qui suivent, la réponse tombe, sèche comme un couperet, belle, magnifique : extimité pour le substantif, extime pour l'adjectif. Aujourd'hui Je décide d'écrire ce billet et de m'informer sur le mot et le concept, tant en anglais qu'en français. Premier constat : publicy est moins nouveau que le Beaujolais, puisqu'il semble qu'on puisse l'attribuer à McLuhan. Demain.

Surveillance

« Bricolage relationnel », nouveaux rapports sociaux, et droit à. Marion , c’est un peu une prêtresse des nouveaux rapports sociaux en moins opaque que Bourdieu, en plus synthétique que Foucault. Lu ce matin donc : “On fait du bricolage relationnel. Toujours plus ou moins quelque chose en tête, que ce soit quelqu’un ou les restes d’une vieille histoire qui se traine en longueur, mais au final il n’y a rien de concret. On rapièce , on se fuck-friend, on invente de nouveaux concepts pour avoir nous aussi droit à un peu de tendresse.” C’est fort. Zygmunt Bauman, sociologue allemand de son état, et maître à penser de feu mon mémoire de fin d’études (wow), parlait déjà de “ l’amour révocable à la demande ” : @Moynot et Lizanot En clair, je m’autocite (oui oui ça va les chevilles :p ) : Zygmunt Bauman cherchait à distinguer une « modernité solide » d’une nouvelle « modernité liquide ».

Morceaux choisis : Junko : “J’éponge ce qui provient de l’extérieur, l’absorbe, mais au-dedans, au fond, ça ressemble vaguement au néant. Chatroulette: Parler avec n'importe qui. Chatroulette: le nom dit bien ce qu'il veut dire. C'est un chat et ça marche comme la roulette russe, c'est-à-dire au hasard. On discute avec webcam avec n'importe qui à travers le monde. Chacun se filme et découvre au hasard son interlocuteur du moment, et s'il veut changer, il appuie sur Next. Le résultat est souvent trash. J'ai essayé, comme tout le monde, et j'ai trouvé ça peu intéressant mais déconcertant. Le créateur de Chatroulette est Andrey Ternovskiy, un russe de 17 ans, selon le New York Times.

Un petit frisson Un petit frisson de transgression parcourt la personne qui se connecte à ce service. Enfin, ce qui me parait intéressant (et effrayant) dans ce site, c'est que, pour la première fois, on nous propose de "parler avec n'importe qui". Amour liquide Parler avec n'importe qui, se connecter, se déconnecter, ne pas s'engager dans une relation: on reconnaît là la thèse de Zygmunt Baumann, dans la Vie liquide. Anti Facebook Cela dit, chatroulette n'a rien inventé. Photo: nymag. Le portrait numérique. Au milieu du XIXe siècle, le poète Charles Baudelaire dénonçait en public le narcissisme photographique de ses contemporains – et demandait en privé à sa mère d’aller se faire tirer le portrait. La France du XXIe siècle vit une contradiction semblable. Le discours officiel véhiculé par les représentants du régime conservateur ou par les chaînes de télévision publiques recommande d’éviter les réseaux sociaux, et qualifie volontiers le web de repaire pour «les psychopathes, les violeurs, les racistes et les voleurs».

Pendant ce temps, les Français téléchargent chaque mois 130 millions de photos sur Facebook, l’équivalent de dix fois le nombre d’images du département de la photographie de la BNF. Chacun a lu ou entendu l’histoire du pauvre bougre qui a perdu son travail parce qu’une photo révélait une activité festive, ou dont la candidature n’a pas été retenue en raison de contenus en ligne fâcheux. On ignore le nombre d’emplois trouvés grâce aux réseaux sociaux. Internet et la vie privée, le combat des opaques contre les tran. « Les transparents » L’intime n’est pas réellement naturel mais plutôt culturel … souvent culturel religieux d’ailleurs ou sociétal, puis le culturel avec l’âge devient pratiquement du naturel : l’adulte sauf quelques exceptions, s’enferme naturellement dans l’intime du fait de son expérience !

Ainsi l’adolescent ne se pose pas réellement le problème de l’intime et il est assez volontiers exhibitionniste ou extimiste ; tous les adultes, ayant été des adolescents ont été de la sorte : nous voulions nous différencier, non pas entre nous, entre adolescents, encore qu’il puisse y avoir des « genres » différents, mais plus généralement du monde des adultes ! En fait, il faut s’interroger, mais il n’y pas de quoi se traumatiser de ce qui se passe ! Nous devrions plus réfléchir à la « valeur d’usage », celle définie par Xénophon V et IV ème siècle avant notre ère ; non seulement nous n’inventons rien mais nous oublions tout… voire nous détournons tout ! Mondes légendaires. La passion documentaire qui nous a saisi a été bien relevée par Oliver Ertzsheid. Dans une formule adroite, l’homme est un document comme les autres, il met en évidence que sur le réseau, toutes les hiérarchies sont remises en question.

Il n’y a pas a proprement parler de différence entre un homme et un robot : tout deux participent également à la mise en commun et aux mélanges des flux d’information.(( La formule permet également de montrer que du point de vue de l’imaginaire, même dans les mondes numériques, les vieilles équivalences entre l’homme et le livre et entre la peau et le papier se retrouvent.)) Une vie. Deux légendes. Si nous sommes devenus les archivistes de nos propres vies, c’est parce que nous avons besoin de les légender.

Il faut entendre la formule dans les deux sens du terme. Nous avons besoin d’écrire nos vies en plus grand qu’elles ne sont. Héroïques légendes Sur le réseau, ces instants épiques sont déposés sur des sites de partage d’image ou de vidéo. Identités.